Zurich 2024 : Kate Winslet Golden Icon Award

0
334

Raison et sentiments © 1995 Clive Coote / Mirage Enterprises / Columbia Pictures / Sony Pictures Entertainment France
Tous droits réservés

Objectivement ridicule, la rivalité pour l’attention médiatique entre les trois grands festivals de cinéma européens n’est plus un secret pour personne. Combien de fois, les responsables de Cannes ont tenté de brouiller l’hégémonie saisonnière des annonces de Berlin et inversement, avec le Festival de Venise en guise d’espiègle trouble-fête supplémentaire ? Si cette concurrence déloyale a déjà de quoi nous agacer, quoi penser dès lors de celle entre des festivals à l’envergure un peu moindre ? Au contraire, ceux-ci devraient faire tout leur possible, afin de maintenir leur écosystème mutuel à la santé financière fragile, non ?

Qu’à cela ne tienne, alors que s’ouvrait hier soir à quelques deux-cents kilomètres au sud la 77ème édition du Festival de Locarno, celui de Zurich, également en Suisse – y a-t-il besoin de le rappeler ? – venait d’annoncer le nom de la lauréate de son prix honorifique, le Golden Icon Award.

Il s’agit de l’actrice anglaise Kate Winslet, qui viendra dans le canton de Zurich le lundi 7 octobre pour présenter son nouveau film, Lee Miller de Ellen Kuras. La biographie filmique de la photographe de guerre sortira sur les écrans de cinéma français au surlendemain de sa présentation aux festivaliers suisses. La 20ème édition du Festival de Zurich s’ouvrira, quant à elle, quelques jours plus tôt, le jeudi 3 octobre, pour se terminer le dimanche 13 octobre. Parmi les autres lauréats de cette édition anniversaire figurent le compositeur canadien Howard Shore (Le Seigneur des anneaux) qui recevra le Career Achievement Award, ainsi que l’humouriste suisse Emil Steinberger récompensé du Lifetime Achievement Award.

Depuis que le Golden Icon Award a été créé au Festival de Zurich en 2008, il a été attribué à des légendes du cinéma hollywoodien comme Sylvester Stallone, Morgan Freeman, Michael Douglas, Sean Penn, Richard Gere et Hugh Jackman. Il aura fallu attendre l’année 2014 pour voir arriver la première lauréate en la personne de Diane Keaton, suivie depuis par Glenn Close, Judi Dench, Cate Blanchett, Juliette Binoche, Sharon Stone et Jessica Chastain.

Titanic © 1997 Merie Weismiller Wallace / Lightstorm Entertainment / Paramount Pictures / 20th Century Fox /
The Walt Disney Company France Tous droits réservés

L’euphorie des premières années de la carrière brillante de Kate Winslet (* 1975) est certainement retombée. A l’époque, au milieu des années 1990, elle enchaînait les rôles et les collaborations prestigieux. Dès son premier film en 1994, Créatures célestes de Peter Jackson, elle avait marqué les esprits du public du cinéma mondial. Pour mieux poursuivre sans tarder son accession fulgurante auprès de cinéastes de renom tels que Ang Lee (Raison et sentiments – Ours d’or au Festival de Berlin en 1996), Michael Winterbottom (Jude), Kenneth Branagh (Hamlet), James Cameron (Titanic – Oscar du Meilleur Film en 1998), Jane Campion (Holy Smoke) et Philip Kaufman (Quills La Plume et le sang).

Les années 2000 étaient marquées pour elle par la même exigence en matière de rôles, grâce entre autres à Iris de Richard Eyre, La Vie de David Gale de Alan Parker, Neverland de Marc Forster, Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, Les Fous du roi de Steven Zaillian, The Holiday de Nancy Meyers, Little Children de Todd Field, Les Noces rebelles de Sam Mendes et The Reader de Stephen Daldry. Or, après son rôle dans ce dernier film, consacré par l’Oscar de la Meilleure actrice en 2009, la cadence de travail et l’importance des personnages interprétés par Kate Winslet allaient progressivement diminuer.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind © 2004 David C. Lee / Anonymous Content / Focus Features /
Universal Pictures International France Tous droits réservés

Ainsi, ces dix, quinze dernières années, elle a presque connu de plus grands succès à la télévision (« Mildred Pierce » de Todd Haynes, « Mare of Easttown » de Craig Zobel et « Le Régime » de Stephen Frears) qu’au cinéma. Sur le grand écran, elle s’était essentiellement contentée de seconds rôles, aussi savoureux soient-ils.

Depuis Carnage de Roman Polanski en 2011, on a donc pu la voir presque sporadiquement dans Contagion de Steven Soderbergh, Divergente de Neil Burger et sa suite Divergente 2 L’Insurrection de Robert Schwentke, Last Days of Summer de Jason Reitman, Les Jardins du roi de Alan Rickman, Steve Jobs de Danny Boyle, Triple Neuf de John Hillcoat, Haute couture de Jocelyn Moorehouse, Beauté cachée de David Frankel, La Montagne entre nous de Hany Abu-Assad, Wonder Wheel de Woody Allen, Blackbird de Roger Michell, Ammonite de Francis Lee et Avatar La Voie de l’eau de James Cameron.

L’une des comédiennes les plus récompensées de sa génération, Kate Winslet a été nommée à sept reprises à l’Oscar, entre 1996 (Raison et sentiments) et 2016 (Steve Jobs). Elle avait donc gagné l’Oscar de la Meilleure actrice en 2009 pour The Reader. En termes de prix honorifiques, elle a déjà obtenu le César d’honneur en 2012. Et il y a un mois à peine, début juillet, elle avait reçu le prix honorifique du Filmfest München, à Munich en Allemagne donc, c’est-à-dire à quelques trois-cents kilomètres à peine à l’est de Zurich.

Steve Jobs © 2015 François Duhamel / Scott Rudin Productions / The Mark Gordon Company / Cloud Eight Films /
Legendary Entertainment / Universal Pictures International France Tous droits réservés

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici