Le Festival de Zurich correspond à l’image que l’on peut se faire de l’endroit où il se déroule depuis 2005. Comme la Suisse dans son ensemble, il est fortuné et néanmoins ouvert sur le monde. L’engouement grandissant que ce rendez-vous incontournable de la rentrée cinématographique génère depuis quelques années, à l’exception de la parenthèse due à la crise sanitaire, est là pour en témoigner. Ce seront donc plus de cent mille spectateurs qui peupleront les salles obscures de cette 18ème édition, qui aura lieu du jeudi 22 septembre au dimanche 2 octobre prochains. Alors que la sélection officielle ne sera annoncée que dans un peu plus de deux semaines, le jeudi 8 septembre, les premières informations ont d’ores et déjà été communiquées ces derniers jours.
Ainsi, le 11 août, la direction du Zurich Film Festival a dévoilé les sept premiers titres qui feront le bonheur du public helvétique à la fin du mois de septembre. Bien que cette section du festival soit loin d’être complète – les Premières Gala comptent habituellement une trentaine de films –, cette première sélection se distingue d’ores et déjà par son prestige, notamment grâce à la présence de la dernière Palme d’or, Sans filtre de Ruben Östlund, et à celle de trois autres films en compétition à Cannes pour Les Bonnes étoiles de Kore-eda Hirokazu et prochainement à Venise pour Argentina 1985 de Santiago Mitre et Les Banshees d’Inisherin de Martin McDonagh.
Puis, ce jour, le nom de la lauréate de l’Œil d’or a été communiqué. Il s’agit de l’actrice et chanteuse française Charlotte Gainsbourg. Elle sera présente le lundi 26 septembre pour recevoir son prix et participer en même temps à la première mondiale de son dernier film The Almond and the Seahorse de Celyn Jones et Tom Stern. Une masterclass est également prévue avec l’invitée d’honneur du festival. Parmi les lauréats passés de ce prix honorifique, on peut citer les acteurs américains Andrew Garfield et Jake Gyllenhaal en 2017 et l’actrice américaine Kristen Stewart en 2019.
Charlotte Gainsbourg, Œil d’or d’honneur 2022
Fille du couple de légende formé par Jane Birkin et Serge Gainsbourg dans les années 1970, Charlotte Gainsbourg (*1971) travaille dès son plus jeune âge pour le cinéma. On a ainsi pu la voir dès 1984 dans Paroles et musique de Elie Chouraqui, avant qu’elle ne s’impose l’année suivante grâce à L’Effrontée de Claude Miller. D’autres beaux rôles de jeunesse s’ensuivent rapidement, par exemple dans Charlotte for ever de son père, Kung-fu Master de Agnès Varda, La Petite voleuse de Claude Miller, Le Soleil même la nuit des frères Taviani, Merci la vie de Bertrand Blier, Aux yeux du monde de Eric Rochant, Amoureuse de Jacques Doillon, Cement Garden de Andrew Birkin et Grosse fatigue de Michel Blanc.
Parmi ses rôles d’adulte les plus marquants à partir du milieu des années ’90, citons ses collaborations avec Franco Zeffirelli (Jane Eyre), Marion Vernoux (Love etc.), Danièle Thompson (La Bûche), Bruno Nuytten (Passionnément), Patrice Leconte (Félix et Lola), Yvan Attal (Ma femme est une actrice), Alejandro Gonzalez Iñarritu (21 grammes), Claude Berri (L’Un reste l’autre part), Dominik Moll (Lemming), Michel Gondry (La Science des rêves), Emanuele Crialese (Golden Door), Todd Haynes (I’m not there), Lars von Trier (Antichrist et Melancholia), Patrice Chéreau (Persécution), Julie Bertuccelli (L’Arbre), Sylvie Verheyde (Confession d’un enfant du siècle) et Riad Sattouf (Jacky au royaume des filles).
Ces dix dernières années, elle a toujours choisi ses projets avec autant de soin, puisqu’on a pu la voir entre autres dans Samba de Eric Toledano et Olivier Nakache, 3 cœurs et Suzanna Andler de Benoît Jacquot, L’Incomprise de Asia Argento, Every Thing Will Be Fine de Wim Wenders, Les Fantômes d’Ismaël de Arnaud Desplechin, Le Bonhomme de neige de Tomas Alfredson, La Promesse de l’aube de Eric Barbier, Lux æterna de Gaspar Noé, Les Choses humaines de Yvan Attal, Les Passagers de la nuit de Mikhaël Hers et Sundown de Michel Franco, actuellement à l’affiche. L’année dernière, elle avait également réalisé le documentaire sur sa mère Jane par Charlotte, sélectionné aux Festivals de Cannes, Angoulême et Deauville.
En termes de prix, Charlotte Gainsbourg possède jusqu’à présent deux César, celui du Meilleur espoir féminin en 1986 pour L’Effrontée et celui de la Meilleure actrice dans un second rôle en l’an 2000 pour La Bûche. Elle a été nommée en tout à sept reprises par l’Académie du cinéma français, la dernière fois en tant que Meilleure actrice dans La Promesse de l’aube en 2018. En 2009, elle avait gagné le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour Antichrist.
Les Premières Gala
A l’ouest rien de nouveau (Allemagne) de Edward Berger, avec Felix Kammerer et Albrecht Schuch, sans date de sortie cinéma en France
Argentina 1985 (Argentine) de Santiago Mitre, avec Ricardo Darin et Peter Lanzani, sans date de sortie en France
Les Banshees d’Inisherin (Irlande) de Martin McDonagh, avec Colin Farrell et Brendan Gleeson, sortie française le 28 décembre
Les Bonnes étoiles (Corée du Sud) de Kore-eda Hirokazu, avec Song Kang-ho et Gang Dong-won, sortie française le 7 décembre
Die goldenen Jahre (Suisse) de Barbara Kulcsar, avec Stefan Kurt et Esther Gemsch, sans date de sortie en France
Der Nachname (Allemagne) de Sönke Wortmann, avec Christoph Maria Herbst et Caroline Peters, sans date de sortie en France
Sans filtre (Suède) de Ruben Östlund, avec Harris Dickinson et Charlbi Dean, sortie française le 28 septembre