W.E.
Britannique : 2011
Titre original : W.E.
Réalisateur : Madonna
Scénario : Alek Keshishian , Madonna
Acteurs : Abbie Cornish, Andrea Riseborough, James d’Arcy
Distribution : Pretty Pictures
Durée : 1h 59min
Genre : Drame, Romance
Date de sortie : 9 mai 2012
Globale : [rating:2][five-star-rating]
Non contente de toujours remplir les salles de concert à cinquante ans passés, Madonna passe derrière la caméra pour la deuxième fois après un premier essai plutôt controversé : Obscénité et vertu. La madonne nous entraîne dans l’envers du décor de l’une des histoires d’amour les plus scandaleuses du siècle dernier, à savoir la romance entre une jeune américaine mariée, Wallis Simpson, et le jeune roi d’Angleterre Edward VIII.
Synopsis : Le roi Edouard VIII d’Angleterre abdique quelques mois seulement après le début de son règne sur le Royaume Uni pour pouvoir épouser Wallis Simpson, une jeune femme divorcée. Il provoque alors la plus grande crise constitutionnelle d’Angleterre de tout le vingtième siècle.
Les anglais en force
Ces derniers temps on ne compte plus les films sur la monarchie ou sur la politique anglaise. Après le très oscarisé Le discours d’un roi et le très controversé La dame de fer, voici venir un nouveau film mettant en scène nos amis d’outre manche. W.E , alias les initials de deux amants , se penche sur la liaison qui poussa le roi Edward VIII a abdiquer peu après son couronnement . Le sujet avait été légèrement soulevé dans Le discours d’un roi, mais Madonna a décidé de l’approfondir et de la mettre en parallèle avec la vie d’une bourgeoise américaine interprétée par la petite australienne qui nous avait fait rêver dans Bright Star : Abbie Cornish. Un moyen habile de faire un film d’une heure trente sur un thème qui n’offrait pas matière à faire plus qu’un feuilleton du dimanche après midi. Malheureusement, les deux parties sont très inégales, l’une fascinante et l’autre assommante de banalité au point de se demander si tout le monde ne s’en serait pas mieux porté si l’on en était resté aux quelques minutes accordées à cette histoire dans Le discours d’un roi.
On assiste néanmoins à de belles scènes et parfois la magie prend, grâce entre autres à l’interprétation magistrale de l’anglaise Andrea Riseborough qui incarne Wallis et qui a su faire ressortir tout le charme froid de cette femme, sa fantaisie mais aussi ses faiblesses. Ce personnage dégage une force assez peu commune qui hypnotise pendant tout le film et parvient à faire oublier la piètre interprétation d’Abbie Cornish. D’ailleurs, une grande partie de la force du film réside dans le soin qui a été apporté aux costumes, aux décors, et au casting qui redonne vie aux membres de la famille royale anglaise des années 40.
Un jeu de miroir
Même si cela pourra sembler un peu facile à certains, Madonna réussit parfois à créer de beaux échos entre la vie de Wallis Simpson et celle de la jeune américaine des années 2000 , allant jusqu’à une sorte de dédoublement de personnalité ou à une personnification parfois assez bien rendue. Tout rapproche Wallis de Wally : leur prénom, leur physique, leurs échecs amoureux, leur passion pour un homme étranger dont le prénom commence (comme par hasard) par la lettre E… les parallèles sont un peu trop flagrants. Cependant, ce jeu de miroir nous offre aussi des scènes d’une douce tristesse où Wally s’imagine parler à Wallis, s’efforçant de comprendre la douleur de cette femme. Peu à peu le présent et le passé se mêlent et les vies des deux femmes se retrouvent presque liées.
La fascination de Wally pour Wallis provient aussi de cette admiration sans borne pour cette femme qui a poussé un roi à abandonner son trône par amour pour elle. Pour Wally, la définition de l’amour est de pouvoir tout abandonner pour l’autre. Si le monde entier est conscient qu’Edward VIII a renoncé à sa couronne Wally, elle, s’intéresse plus à ce que la jeune américaine a dû abandonner pour cette histoire d’amour et tente de raconter l’histoire du point de vue de Wallis. Pendant ce temps, Wally essaye elle aussi trouver sa définition de l’amour.Le film frôle souvent la bluette pour midinettes avec ses jolis clichés et avec sa morale sortie d’un magasine pour ados, à savoir : l’argent ne fait pas le bonheur et derrière les apparences de contes de fées peuvent se cacher de secrètes blessures.
Derrière la caméra, on sent que la Madonne tâtonne, de gros plans en travellings. On ne saurait dire si certaines scènes sont marquantes par leur intensité ou parce que l’enchainement d’image est étouffant.
Résumé
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