En attendant l’annonce demain matin des films en compétition au 73ème Festival de Venise, qui aura lieu du 31 août au 10 septembre prochains, voici quelques informations annexes déjà communiquées autour du plus ancien des trois festivals européens majeurs.
A commencer par les deux lauréats des Lions d’or d’honneur, annoncés le 14 juillet dernier. Alors que ce prix honorifique existe depuis 1970 et qu’il est attribué de façon régulière depuis 1985, il a été décidé par le comité de direction du festival, que désormais, deux Lions d’or d’honneur seront décernés chaque année, le premier à un réalisateur ou quelqu’un qui œuvre derrière la caméra, le deuxième à un acteur ou une actrice.
Le réalisateur honoré cette année est le Polonais Jerzy Skolimowski (*1938). Couronné au début de sa carrière aux Festivals de Berlin (Ours d’or en 1967 pour Le Départ) et de Cannes (Grand prix en 1978 pour Le Cri du sorcier et Prix du scénario en 1982 pour Travail au noir), il a présenté ses derniers films à Venise, dont Essential killing qui lui avait valu en 2010 un Prix spécial du jury et à Vincent Gallo la coupe Volpi du Meilleur acteur. Skolimowski y avait déjà gagné un Prix spécial du jury un quart de siècle plus tôt pour Le Bateau phare. Son dernier film, 11 minutes, lui aussi présenté en compétition au Festival de Venise, sortira en France le 14 septembre prochain. C’est la conclusion logique et provisoire d’une redécouverte de la filmographie du réalisateur, commencée en 2011 avec les ressorties de Walkover, Deep end, Travail au noir et Le Départ et poursuivie début 2015 avec Le Cri du sorcier. Enfin, Jerzy Skolimowski a aussi sporadiquement interprété des rôles mineurs chez Volker Schlöndorff (Le Faussaire), Taylor Hackford (Soleil de nuit), Tim Burton (Mars attacks), Mika Kaurismäki (I love L.A.), Julian Schnabel (Avant la nuit), David Cronenberg (Les Promesses de l’ombre) et Joss Whedon (Avengers).
Un acteur à part entière recevra le deuxième Lion d’or d’honneur : le géant du cinéma français Jean-Paul Belmondo (*1933). Déjà récompensé d’une Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes il y a cinq ans, l’acteur a également un César à son nom, celui du Meilleur acteur gagné en 1989 pour Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch. Après quelques rôles secondaires chez Marc Allégret (Sois belle et tais-toi et Un drôle de dimanche) et Marcel Carné (Les Tricheurs), il devient instantanément une vedette en 1960 grâce au coup double de A double tour de Claude Chabrol – coupe Volpi de la Meilleure actrice pour Madeleine Robinson au Festival de Venise en 1959 – et, surtout, à A bout de souffle de Jean-Luc Godard. Dès lors, il tourne avec les plus grands dans des films qui ont marqué l’Histoire populaire et artistique du cinéma : Vittorio De Sica (La Ciociara), Jean-Luc Godard (Une femme est une femme et Pierrot le fou), Jean-Pierre Melville (Léon Morin prêtre et Le Doulos), Philippe De Broca (Cartouche, L’Homme de Rio, Les Tribulations d’un Chinois en Chine, Les Mariés de l’an II et Le Magnifique), Henri Verneuil (Un singe en hiver, Cent mille dollars au soleil et Peur sur la ville), Louis Malle (Le Voleur), François Truffaut (La Sirène du Mississipi), Jacques Deray (Borsalino) et Alain Resnais (Stavisky). Pendant les années ’80, il s’était réinventé en une sorte de pendant français des justiciers américains Charles Bronson et Clint Eastwood, dans des films comme Le Professionnel de Georges Lautner, L’As des as de Gérard Oury, Le Marginal et Le Solitaire de Jacques Deray, ainsi que Les Morfalous de Henri Verneuil. En raison de divers problèmes de santé, il est quasiment absent des écrans de cinéma depuis le début du siècle, apparaissant une dernière fois dans Un homme et son chien de Francis Huster, sorti début 2009.
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