Critique : Une heure de tranquillité

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uneheure AFFICHEUne heure de tranquillité

France, 2014
Titre original : –
Réalisateur : Patrice Leconte
Scénario : Florian Zeller , d’après sa pièce
Acteurs : Christian Clavier, Carole Bouquet, Valérie Bonneton
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h19
Genre : Comédie
Date de sortie : 31 décembre 2014

Note : 2,5/5

Lors de la tournée de promotion pour cette adaptation d’une pièce de théâtre, ce qui ressortait surtout du discours de l’acteur principal Christian Clavier, c’était la reconnaissance de cette vedette populaire envers son public pour l’année faste qu’elle venait de terminer, grâce au succès considérable de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? de Philippe De Chauveron. On peut alors supposer que ce regard tourné vers le passé était censé hausser le prestige de son projet actuel, qui risquerait sinon de passer inaperçu dans le no man’s land des sorties larguées à la Saint-Sylvestre. Car aussi bref et survolté soit-il, Une heure de tranquillité n’est guère plus qu’une comédie de boulevard dépourvue de signes distinctifs.

Une heure de tranquillité, un film de Patrice Leconte, scénario de Florian Zeller, avec Christian Clavier (Michel), Carole Bouquet (Nathalie), Valérie Bonneton  (Elsa), Rossy de Palma (Maria), Stéphane de Groodt (Pavel), Sébastien Castro (Sébastien)

Synopsis : Un samedi, en chinant aux puces, le dentiste surmené Michel Leproux trouve par hasard l’album rare d’une clarinettiste de légende, qu’il cherchait depuis des années. Ravi de son achat, il souhaiterait déguster son plaisir de mélomane tranquillement chez lui. Or, rien ne se passe comme prévu au fil de cette matinée, puisque sa femme dépressive, son fils paumé, son voisin collant et des ouvriers soi-disant polonais finiront par mettre la vie de Michel sens dessus dessous.

Une heure de tranquillité, un film de Patrice Leconte, scénario de Florian Zeller, avec Christian Clavier (Michel), Carole Bouquet (Nathalie), Valérie Bonneton  (Elsa), Rossy de Palma (Maria), Stéphane de Groot (Pavel), Sébastien Castro (Sébastien),

Plus vite, plus vite, je n’ai pas le temps !

Le personnage du riche bourgeois névrosé, qui court partout sans jamais rien accomplir, est une figure si enracinée dans la comédie française, qu’il a fini par devenir un stéréotype. Autrefois, Louis De Funès savait porter cette boule de nerfs au sommet de l’art de la pantomime burlesque. Depuis, elle sert principalement de centre explosif autour duquel gravitent des hommes et des femmes à l’équilibre mental plus rassurant. Cette formule n’a été que légèrement modifiée pour ce film, le 29ème du réalisateur Patrice Leconte, puisque l’on ne peut se soustraire à éprouver un brin de sympathie pour ce pauvre égoïste, malmené de tous les côtés. La prémisse de la demande d’intimité, le temps de découvrir son Graal musical, n’a en effet rien d’exorbitant en termes d’individualisme. Sauf que c’est justement pendant ce temps de repos – mérité ou pas, la question n’est pas là – que lui tombent dessus les pires emmerdes.

Une heure de tranquillité, un film de Patrice Leconte, scénario de Florian Zeller, avec Christian Clavier (Michel), Carole Bouquet (Nathalie), Valérie Bonneton  (Elsa), Rossy de Palma (Maria), Stéphane de Groodt (Pavel), Sébastien Castro (Sébastien)

Attention, la blague arrive !

Le problème, qui se pose plus en termes d’originalité que d’efficacité du divertissement, est que cet enchaînement de contretemps se démarque en mal par une prévisibilité lénifiante. Sans surprise, l’ascenseur de l’immeuble, qui marche une fois sur deux, finira par rester coincé avec l’un des personnages les plus hystériques à l’intérieur. Et forcément, les infidélités du protagoniste seront malicieusement mises en perspective par une affaire ancienne, aux conséquences finalement pas si graves que ça. Au moins, la rapidité du rythme narratif nous épargne un quelconque attendrissement excessif sur les différents coups bas que Michel doit encaisser avec de moins en moins de nonchalance, à l’exception notable de l’épilogue dégoulinant de bons sentiments. Quant à l’interprétation, elle s’acquitte convenablement de la tâche d’insuffler un peu de vie à ce huis-clos turbulent, qui cache pourtant assez mal ses origines théâtrales.

Une heure de tranquillité, un film de Patrice Leconte, scénario de Florian Zeller, avec Christian Clavier (Michel), Carole Bouquet (Nathalie), Valérie Bonneton  (Elsa), Rossy de Palma (Maria), Stéphane de Groot (Pavel), Sébastien Castro (Sébastien),

Conclusion

Le petit miracle de finesse et de pertinence sociale de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? ne se reproduit nullement dans cette nouvelle comédie avec Christian Clavier. Ce n’est pas nécessairement un mauvais cru pour l’un des derniers grands comédiens populaires français, juste un divertissement aussitôt vu, aussitôt oublié. Ce qui représente en fait un exploit à la portée de tout un chacun, vu sa durée très courte et son refus catégorique de s’aventurer en dehors des terrains comiques largement connus depuis des lustres.

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