Un Héros
France, Portugal, Angola : 2005
Titre original : O heroi
Réalisateur : Zeze Gamboa
Scénario : Carla Batista
Acteurs : Makena Diop, Milton Coelho, Patricia Bull
Distribution : Eurozoom
Durée : 1h35
Genre : Drame
Date de sortie : 7 décembre 2005
Globale : [rating: 3][five-star-rating]
Vitorio est Le Héros du réalisateur angolais Zézé Gamboa. Mais quel héros ? Un héros de tragédie : non. Un héros de BD : non. Un héros balzacien : non. Un super héros : oui.
Synopsis : Recruté de force dans l’armée angolaise à l’âge de quinze ans, Vitorio est démobilisé après plus de vingt ans de combats. Au cours d’une de ses dernières missions, il a marché sur une mine antipersonnelle et a dû être amputé d’une jambe. Après des mois d’attente, il reçoit enfin une prothèse grâce à laquelle il espère pouvoir commencer une nouvelle vie. Seul et démuni, il erre dans les rues de Luanda à la recherche de travail et de sa famille dont il est sans nouvelles. Dans cette ville confrontée à l’afflux des réfugiés et aux pénuries en tout genre, Vitorio ne rencontre que pitié, moquerie ou indifférence. Une nuit, alors qu’il dort dans la rue, il se fait voler sa prothèse… et avec elle ses rêves de retour à une vie normale. Au fil des rencontres, il retrouve espoir…
Les pouvoirs d’un super-héros angolais
Superman, Wonderwoman, Spiderman… des supers héros, les Américains en ont inventé beaucoup. Les Angolais, eux, n’ont pas eu besoin de les imaginer : ils existent dans la vraie vie. Zézé Gamboa nous le dévoile à travers Vitorio, médaillé de guerre et déclaré “héros national” après avoir perdu sa jambe sur une mine. Avec Vitorio, armé de ses béquilles et vêtu de son uniforme militaire, Zézé Gamboa nous montre l’un de ces grands héros affublé d’un costume magique, reflet de ses supers pouvoirs.
C’est en tombant sur la photo d’un vétéran abandonné par son pays que le réalisateur a eu le déclic. Il s’est alors penché sur le destin des milliers d’Angolais déclarés héros de guerre durant les 27 années de conflits du pays, de 1975 à 2002.
Un super pouvoir inattendu
Les supers héros ont, habituellement, des pouvoirs extraordinaires qui défient les lois de la nature. Mais faut-il vraiment avoir de tels pouvoirs pour sauver le monde? Vitorio nous prouve que non, au son de sa voix. Une voix réconfortante qui permet à Judith, une prostituée de Luanda, d’échapper à sa condition. Une voix menaçante qui sauve Manu, un orphelin un peu perdu, persécuté par une bande de voyous. Une voix légitime qui fait réagir Joana, l’institutrice de Manu, aux injustices de la guerre. Une voix juste qui résonne dans toute la capitale grâce à la radio. « Il a des mots qui vont droit au cœur » soupire une prostituée qui entend son message, alors qu’il raconte comment, en quelques secondes, sa vie a basculé. Les mots de Vitorio ont un pouvoir magique sur les cœurs. Ses mots ont une force rare, celle d’aider à la reconstruction des Angolais ravagés par les conflits.
La radio, l’alliée de Vitorio
Joana est celle qui permet à Vitorio d’accéder à la radio pour raconter son histoire et faire réagir les politiciens face au désespoir du peuple. Ce n’est pourtant pas gagné d’avance. La radio, la grand-mère de Manu l’allume souvent, comme machinalement, mais l’éteint très vite, parce qu’elle n’annonce bien souvent que des mauvaises nouvelles. « La politique ça n’a pas d’intérêt » râle-t-elle en éteignant le transistor. Vitorio, lui, est écouté lors de son passage. Il réunit même des dizaines d’invalides, héros de guerre comme lui. Sa voix diffuse un message fort, un message de confiance, un message réunificateur.
Résumé
Justine Dagorn, M2 Info Com Nantes
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