Town Creek
USA : 2008
Titre original : Blood Creek
Réalisateur : Joel Schumacher
Scénario : David Kajganich
Acteurs : Dominic Purcell, Michael Fassbender, Douglas Roger
Distribution : Gold Circle Films
Durée : 1h30
Genre : Epouvante-horreur, Thriller
Date de sortie : DVD le 1er mars 2012
Globale : [rating:2][five-star-rating]
Une touche de Romero, un soupçon de Mann et une pincée de Uwe Boll. On remue dans un shaker en y rajoutant quelques incohérences et on sert le tout sans état d’âme… Bienvenue à Town Creek.
Synopsis : En 1936, une famille d’origine allemande vivant dans une ferme éloignée aux Etats-Unis héberge un historien nazi expatrié en Amérique, cherchant à étendre sa science des rites occultes. Soixante-dix ans plus tard, Victor Alan Marshall, un ex-soldat de la guerre en Irak, réapparait près de Town Creek deux ans après sa mystérieuse disparition. Il demande dès lors à son frère Evan de l’accompagner régler ses comptes avec la famille qui l’a gardé captif pendant ces deux années…
Joel Schumacher, véritable énigme du cinéma, peut se vanter d’avoir une filmographie aussi variée qu’en dents de scie, le metteur en scène américain alternant entre œuvres cultes (Chute libre), succès gentillets (Phone Game) et véritables navets (Batman & Robin). On ne pourra toutefois pas lui ôter cette diversité dans les genres cinématographiques, passant du coq à l’âne d’un film à l’autre à la manière d’un Spielberg ou d’un Danny Boyle (entre autres). En 2009, il revient donc au cinéma de genre, lui qui nous avait offert le cultissime Génération perdue et la flippante Expérience interdite il y a vingt ans. Ici, il s’attèle à un film d’horreur encore une fois basé sur l’occultisme présumé de l’Allemagne nazie qui visait à créer – soi-disant – des super-soldats grâce à la magie noire. Thème maintes fois abordé (Puppet Master, La Forteresse noire, Hellboy…) ici confectionné par le scénariste du récent Invasion qui, après avoir changé de réalisateur en cours de route, est sorti sous forme bâtarde et fut donc peu réussi. On avait donc peur pour ce nouveau projet, peur finalement matérialisée en un produit de 90 minutes…
D’abord intitulé Creek, puis Town Creek pour au final devenir définitivement Blood Creek, le vingt-et-unième long-métrage de Joel Schumacher déçoit indubitablement. La faute à une production douloureuse (Jesse Metcalfe remplacé par Henry Cavill, script en partie réécrit par Schumacher himself), des retards multiples lors d’une post-production chaotique, une promo inexistante et une réalisation pour le moins fait avec les moyens du bord, faisant du film un petit ratage sortant miraculeusement chez nous directement en DVD, quatre ans après sa sortie originale.
Démarrant pourtant agréablement bien sur un prologue en noir et blanc intrigant où nous découvrons notre charismatique Michael Fassbender (décidément le vent en poupe) s’adonner à de sombres rites, le long-métrage perd immédiatement son spectateur arrivé à sa seconde moitié, laquelle propose un huis-clos classique où un ex-soldat disparu en Irak (Dominic Je-ne-joue-pas-bien Purcell) revient dans sa ferme natale requérir de l’aide auprès de son frère médecin (Henry Cavill, récemment héros des Immortels et futur Man of Steel) afin de se venger des tortionnaires qui l’ont enfermé pendant deux ans dans une ferme voisine. Les révélations qui suivront seront certes intéressantes mais resteront toutefois vagues et inexploitées, le final nous ramenant à la pure série B bête et sanglante, avec le grand méchant invincible (Fassbender, ridiculement méconnaissable sous son maquillage) qui en fait des tonnes et se fait berner comme un bleu.
Ainsi, Blood Creek est un ratage, un ratage qui aurait pu être beaucoup plus sympathique si les nombreux points occultes avaient été mieux exploités (l’origine de la croix gammée notamment et son lien avec les runes vikings) et si sa dernière partie ne sombrait pas autant dans le nawak d’action sanglante et déjà-vu. Schumacher se prend donc les pieds dans le plat, pas vraiment convaincu par cet énième film d’horreur conventionnel, dirigeant à peine ses acteurs pourtant prometteurs (Henry Cavill, désespérant de ringardise lors d’une pathétique séquence de lacérations héroïques) et n’apportant au final rien de bien neuf au genre. Une sortie direct-to-dvd amplement méritée donc.
Résumé
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