Toutes nos envies

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Toutes nos envies avec Vincent Lindon, Marie Gillain, Amandine Dewasmes, photo

Toutes nos envies l'affiche Philippe Lioret, Vincent LindonToutes nos envies

France : 2011
Titre original : Toutes nos envies
Réalisateur : Philippe Lioret
Scénario : Philippe Lioret
Acteurs : Vincent Lindon, Marie Gillain, Amandine Dewasmes
Distribution : Mars Distribution
Durée : 2h00
Genre : Drame
Date de sortie : 9 novembre 2011

Globale : [rating:2][five-star-rating]

Dans Welcome, Philippe Lioret s’attaquait avec humanité à une de nos grandes questions de société : l’immigration clandestine. Il ne m’avait cependant pas trop convaincu mais le souvenir du  très beau Je vais bien, ne t’en fais pas m’avait laissé l’empreinte  d’une émotion si subtile et pourtant si forte, que je ne pouvais manquer Toutes nos envies.

Synopsis : Claire, Jeune juge au tribunal de Lyon, rencontre Stéphane, juge chevronné et désenchanté, qu’elle entraîne dans son combat contre le surendettement. Quelque chose naît entre eux, où se mêlent la révolte et les sentiments, et surtout l’urgence de les vivre.

Toutes nos envies avec Vincent Lindon, Marie Gillain, Amandine Dewasmes, photo

Nouveau grand sujet de société encore cette fois avec le surendettement. Un drame pour des millions de personnes que l’on ne peut se contenter de voir avec notre confortable rationalité. Oui,  un crédit doit être remboursé, c’est incontestable et oui, personne ne peut vivre indéfiniment au dessus de ses moyens. Mais dans une société où la consommation est reine et ses courtisans fort nombreux, peut-on totalement ignorer que les plus précaires sont souvent les 1ères victimes d’un système auquel ils se livrent finalement pieds et poings liés. Et même si on peut leur reprocher de n’avoir pas la volonté de résister aux sirènes de la consommation, qui peut se vanter de n’avoir jamais été au régime et de craquer un jour pour un gros gâteau.

Bref ici Philippe Lioret fait rencontrer  2 jeunes femmes, Claire et Céline, l’une juge, l’autre au chômage dont les filles sont copines d’école. Quant Claire doit juger l’affaire de Céline, assignée par une société de crédit, elle décide d’en faire un combat personnel auquel elle rallie Stéphane, juge rompu à l’exercice dans sa jeunesse. Le combat du pot de terre, combat des petits juges, contre le pot de fer, les grands organismes de crédits qui ne sont finalement que les apôtres de la société de consommation.

Il y a déjà là belle matière. Mais Lioret parle de la vie et celle-ci ne s’arrête pas à un combat. Alors il ajoute une couche, puis une autre, puis encore une autre... jusqu’à l’indigestion. Car oui, Claire n’est bien évidemment pas que juge. Elle est la fille d’une mère surendettée qui lui a donné une enfance passée à fuir les huissiers, d’où sa sensibilité toute particulière pour le dossier de Céline (soit dit en passant est ce que sans cette histoire personnelle, aucun juge n’est capable de s’attaquer au cynisme des sociétés de crédits ? Ce serait leur rendre bien peu justice).

Elle est aussi la femme à qui on découvre une tumeur au cerveau inopérable et qui va le cacher à tous, même à son mari, le plus longtemps possible. Elle est enfin cette collègue, qui dans leur combat commun se sent suffisamment d’inclination pour Stéphane qu’il est le 1er à apprendre sa maladie. Elle est enfin cette épouse et cette mère qui veut faire de Céline sa  « remplaçante ».

Toutes nos envies avec Vincent Lindon, Marie Gillain, Amandine Dewasmes, photo

C’est déjà beaucoup et le moins que l’on puisse dire c’est que le réalisateur n’a pas la main légère pour nous faire comprendre tout cela. Bien au contraire il multiplie sans finesse les annonces. Elle est cette femme que l’urgence de vivre étreint lors de son dîner d’anniversaire devant les bougies du gâteau bien évidemment et devant le cadeau de son mari qui n’est autre  qu’une montre, un « garde de ce temps » qu’elle n’a plus. Elle fait tellement de  Céline sa remplaçante qu’elle voit son mari endetté si Céline ne gagne pas son procès. Elle la parfume entre les seins, comme elle le faisait elle-même et comme l’adorait son mari. Le dessin de ses enfants sur le mur de sa chambre d’hôpital est celui de la famille telle qu’ils la voient un père, une mère et 4 enfants (les 2 de Claire, les 2 de Céline ?), elle est donc déjà effacée ?

Là on n’en peu plus mais ce n’est pas assez. Alors qu’elle est plongée dans le coma pour ne pas trop souffrir, Stéphane lui dit que la cour de justice européenne leur donne raison (en vérité elle ne s’est pas encore prononcée) et elle bouge alors le doigt pour bien nous faire comprendre qu’elle a compris…

Résumé

A trop en faire on n’est même pas étreint l’émotion et c ‘est bien le comble …. A ne pas choisir entre le film socialement engagé et le mélo à l’ancienne, à ne pas suggérer plutôt qu’asséner, rien n’est finalement probant.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Q6Gl7FChIIc[/youtube]

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