Total Recall Mémoires Programmées

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Total Recall Mémoires Programmées

Total Recall Mémoires ProgramméesTotal Recall Mémoires Programmées

USA, Canada : 2012
Titre original : Total Recall
Réalisateur : Len Wiseman
Scénario : Philip K. Dick
Acteurs : Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Durée : 2h01
Genre : Science fiction, Action, Aventure
Date de sortie : 15 août 2012

Globale : [rating:1.5][five-star-rating]

Machine à fric quand tu nous tiens… Comment gagner des sous avec très peu d’inspiration? Avec un remake pardi ! En soit c’est déjà pénible d’être pris pour un débile et revoir sempiternellement la même chose, mais quand le remake suit un nanar de 1990, adaptation d’un écrit de Philip K. Dick, il y a de quoi halluciner…

Synopsis : Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et quel est son destin ?

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 Reboot, remake, sequel, prequel : même combat

Avant d’entendre que l’auteur de ses lignes est un troll dégénéré traitant Total Recall premier du nom de nanar, rajoutons tout de même que le film de 1990 de Paul Verhoeven est devenu un classique du genre malgré son statut. Film assez kitch aujourd’hui, il sera devenu culte grâce à Arnold Schwarzenegger, aux effets spéciaux sympathiques pour l’époque, à quelques scènes ayant marqués les esprits, et surtout grâce à un second degré qui fait qu’il est très difficile de regarder le film aujourd’hui et le prendre au sérieux. C’est vieillot comme manière de représenter la sf mais assez jubilatoire. Le gros problème de cette nouvelle version, c’est qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle adaptation mais un vrai remake du précédent. Il y aurait eu un minimum d’intelligence dans ce projet, les scénaristes auraient tenté d’apporter une vision personnelle de la pensée de K. Dick. Ici on se retrouve en terrain connu, ultra référencé (pseudo scènes hommages au premier comme la prostitué à trois seins ou la scène de l’ascenseur…). Alors d’accord l’histoire n’a plus lieu sur Mars mais sur Terre dans les deux dernières zones épargnées par le cataclysme, les personnages ont changé de job… Mais dans l’idée les scénaristes n’ont absolument rien apporté de neuf, se contentant de faire du sous-Verhoeven en transcrivant non pas le roman mais le scénario du Total Recall 90’s, la narration est identique et n’apporte aucune surprise. Dans le style parodie kitch on a vu mieux.

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 Paranoïa ? Subtilité ?

Là où Philip K. Dick nous emmenait dans une histoire de pure Paranoïa et de psychose – si je ne suis pas moi, qui suis-je ?- cette nouvelle version ne fait qu’appauvrir à l’extrême le matériau de base. Le métrage se résume à un film d’action lambda teinté thriller. Le peu d’effets mis en place pour complexifier l’intrigue tombent à plat. C’est le cas d’une scène de vraie-fausse schizophrénie où le personnage de Harry essaye de faire douter le spectateur -et Colin Farrell en filigrane – que ce qu’il vit n’est pas la réalité. Mais personne n’est dupe et il ne sera plus question dans le restant du métrage de brouiller les pistes. L’accroche du film aura beau être « qu’est ce qui est réel? », la question ne se pose plus après cinq minutes passées dans la salle. Le réalisateur prend le chaland par la main et le guide à travers tout le film, en ayant fait attention à laisser son cerveau à l’entrée. Pourtant, l’univers post-apocalyptique de la Terre dans cette version cyberpunk est alléchante et globalement la direction artistique est plutôt inspirée sans être éblouissante ni originale (merci Minority Report). Quel dommage avec un matériel de base si foisonnant de n’en garder que le moins intéressant. Len Wiseman met en scène sans génie mais surtout énerve par des effets de mise en scène clinquants comme des raies de lumière parasitant les plans. Les personnages sont des stéréotypes ayant perdu toute humanité, et le casting en demi teinte. Si on pourra se consoler en se disant que Colin Farrell a eu des rôles plus inspirant et que Jessica Biel est plutôt bonne (n’y voyez aucun jeu de mot) et surement la plus juste, on se demandera en revanche ce que viennent faire Bill Nighy ou Bryan Cranston dans ce fatras. La dose d’humour salvateur (et involontaire) est apportée par la ridicule Kate Beckinsale qui semble devenue la muse de son mari. Alors oui, la voir bouger son joli popotin est agréable cinq minutes mais elle est totalement insupportable que ça soit en tant qu’actrice et en tant que personnage. Au moins dans la version Verhoeven, Sharon Stone avait le bon goût de mourir rapidement, là Beckinsale s’accroche désespérément jusqu’à la fin et avec une seule expression faciale c’est peu pour le spectateur. En plus cette mouture semble ultra lisse comparée à la précédente. Sony a semble-t-il voulu un film tout public et il n’y aura pas une effusion de sang, d’autant plus que les seuls personnages prenant véritablement cher sont des robots! Bref c’est plutôt mauvais!

Résumé

 Il y a autant de chance de voir cette nouvelle mouture de Total Recall devenir culte que de voir une vache se mette à voler en chantant Uprising ! L’histoire est simpliste au possible, l’interprétation sans relief, et de fait le plaisir ressenti limité. Reste un divertissement bourrin avec quelques illuminations, histoire de profiter de la clim’ d’un ciné lors de la canicule.

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2 Commentaires

  1. Bon, c’est vrai, c’est pas du MATRIX ou du BLADE RUNNER (pour les plus de 30 ans…). C’est pas non-plus du Eric Rohmer ou du Jean-Luc Godard pour les lecteurs des Cahiers du Cinéma, mais ça vaut largement bon nombre de sous-films de SF qui fleurissent aux USA! Quand on veut de l’action, des effets spéciaux et passer un moment sans se creuser les méninges (il y en a bien assez dans l’actualité du moment non?), alors ce TOTAL RECALL fait le job. 3 étoiles.

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