Le looping continue : de bas en haut, on tourne en rond. La rédaction a beau suivre le rythme de l’information, rien ne bouge. The Newsroom passe le cap de la moitié de saison sans avoir corrigé un seul de ses innombrables défauts.
Difficile de ne pas critiquer un épisode de The Newsroom sans avoir l’air de s’acharner tant la série, constante dans sa médiocrité, répète – sans cesse – les mêmes erreurs. C’est Aaron Sorkin qui s’acharne sur ses personnages.
Il y a Mackenzie, absurdité sur pattes, considérée par Will comme l’Executive Producer la plus qualifiée qui soit, sans que jamais le personnage de la charmante Emily Mortimer ne prouve sa compétente. Au contraire. Encore une fois, Mackenzie pleure et Mackenzie nous prouve combien elle est ignorante. Cette semaine, c’est en économie qu’elle avoue son immense lacune ; elle qui se dit même incapable de tenir un compte en équilibre. Son seul et unique talent, on l’a compris, sera de pouvoir murmurer une certaine éthique à l’oreille des McAvoy.
Il y a les histoires d’amour scandaleusement invraisemblables. Car il n’aura échappé à personne (sauf aux scénaristes de la série) qu’il est impossible pour une grande gamine de débarquer au milieu d’une rédaction professionnelle (d’autant plus quand elle est plaquée au plateau de TV) pour se plaindre, à pleine voix, de son quatrième rendez-vous. A se demander qui conseille Sorkin en matière de réalisme de la rédaction. A-t-il un seul journaliste à ses côtés ? A croire que non.
Au moins, cette semaine, les rédacteurs lâchent leur téléphone et vont sur le terrain, comme de vrais professionnels. Ou presque. Ou pas du tout. Seul un collègue se trouve débarqué en Egypte. Et on rate, encore une fois, l’occasion de voir un journaliste en action, au coeur de la population, de la manifestation ; un journaliste en train de faire son métier. Celui-ci n’apparaitra que dans l’ombre d’une chambre d’hôtel, pour mieux le tabasser hors champ ; tant pis.
Et pire, la série s’amuse à mettre le journaliste battu au milieu du Caire au même niveau que les quelques maladroits qui se mettent à saigner au milieu de la rédaction : parce qu’ils se sont pris des portes en verres, des portes en bois et des ordinateurs. Comme s’il s’agissait là d’une palette représentative des risques du métier de journaliste. En attendant que Sorkin découvre, dans quelques années, les otages, les assassinés, les infiltrés dans des groupes dangereux, les interviews qui tournent mal, les enquêtes dans les coins les plus miséreux de la planète, etc. Et quand bien même les personnages prendront plus de risques, ce ne sera toujours pas un argument valable pour critiquer la presse du divertissement ; il faudra essayer autre chose.
Heureusement, la série rétablit l’équilibre avec un sens de la Justice dont elle seule a le secret ; puisqu’on oubliera vite ces quelques estropiés pour hisser Will McAvoy en héros du jour. Car, c’est lui, le seul qui n’aura pas décollé de sa chaise de tout l’épisode, qui s’en sortira avec les honneurs et les applaudissements. Puisqu’il s’agit bien d’un exploit à saluer, pour un multimillionnaire, que de payer une rançon de 250.000 dollars pour libérer un informateur mis en danger par sa participation à News Night. Comme si le geste ne tenait pas de l’évidence et qu’il était plus méritant que n’importe quel autre rédacteur. On en soupire. Mais si Sorkin le dit … Amen.
Je te trouve un peu dur sur cet épisode… alors que j’étais clairement en accord avec les critiques précédentes. Même si The Newsroom cherchait à être unje représentation réaliste du travail de jorunaliste dans le cadre d’un « News Night », on ne verrait pas vraiment de journalisme de terrain. Ce n’est pas ce à quoi s’intéresse la série, et ça ne me pose pas vraiment de problème.
Là où je suis d’accord, c’est sur… à peu près tout le reste, si ce n’est qu’il ne faut pas oublier à quel point le personnage de Dev Patel s’est enfoncé encore plus loin dans les tréfonds de la médiocrité cette semaine, avec son speech vis-à-vis des attentads de Londres en 2005… évidemment qu’il était dans le train !
Côté positif, je suis heureux qu’on parle un peu du Glass-Steagall Act et de son annulation, qui sont un gros tabou aux US parce que c’est Clinton qui l’a annulé. Evgidemment, la « leçon » d’économie donnée par Sloan est ultra-simplificatrice, mais dans le contexte ça marche à peu près. Et la storyline d’Amen a marché pour moi, même si c’égtait un tantinet cheesy.