The Newsroom, saison 1, épisode 2

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Renouvelée malgré les critiques, The Newsroom reviendra pour une deuxième saison. Une permission attendue d’HBO, qui peut néanmoins surprendre quand on sait qu’outre-atlantique la polémique enfle. Des voix qui s’élèvent d’autant plus nombreuses que la série de Sorkin, dès le deuxième épisode, trace sa route vers ce qu’il peut faire de pire, de la dramédie sans humour ni intelligence.

Quand les interviews du créateur corroborent le message qui semble déjà transparaître de la série, les critiques s’en donnent à coeur joie et taxent, sans hésiter, The Newsroom de misogyne. Une idée qu’il est facile de défendre quand le deuxième épisode de la série donne autant d’occasions, aux femmes du show, de faire preuve d’une stupidité de cartoon, toujours au bord des larmes. Et d’ériger l’homme en sauveur : quand Mac (Emily Mortimer) ne sait pas envoyer un e-mail, ne sait pas choisir un moyen mnémotechnique, quand Maggie (Alison Pill) perd leur intervenant, perd son contrôle…

Pire, il ne faudra attendre que quelques secondes pour que la première apparition d’Olivia Munn (Perfect Couples, Greek) en ravissante chroniqueuse économique devienne prétexte à évoquer le concept de la femme objet avec satisfaction, comme si elles-mêmes s’en contentaient. Le message est claire : brillante ou non, la journaliste sera engagée (par Mac) pour son physique capable de garder les hommes attentifs (comme si, encore une fois, ils étaient seuls à s’intéresser à l’économie). Un échange qui ne prend, à aucun moment, le ton de la critique d’un dictat qu’il faudrait dépasser ; mais garde celui d’un état de fait que les femmes acceptent avec le sourire, dans toute leur soumission. Etrange. Alors même que ces collaboratrices étaient présentées, la semaine dernière, comme aussi indispensables que particulièrement compétentes.

Un premier épisode qui marquait, jusque dans notre review, un équilibre habile entre « critique du journalisme » et « drame humain », l’un et l’autre interagissant avec cohérence pour se magnifier. Une harmonie qui fane dès le deuxième épisode. Cette semaine, les saynètes prennent le pas sur une recherche de l’éthique qui n’existe plus, ou presque.

News Night on the Sunset Strip

La preuve, s’il en fallait une, qu’HBO n’est plus infaillible. Et que le câble peut, lui aussi, abriter des séries aux intrigues aussi convenues qu’un épisode des dernières saisons de Desperate Housewives. Un plongeon, tête la première, dans une médiocrité auquel les fans d’Aaron Sorkin ne sont pas étrangers pour avoir regardé Studio 60 on the Sunset Strip, une critique qui, à son époque, avait – elle aussi – emprunté la pente descendante du drame facile saupoudré de comédie insipide. Une pauvreté qui ne peut que décevoir quand le créateur de Sports Night et d’À la Maison Blanche en est l’auteur.

Qui peut encore rire, en 2012, du gag redondant et invraisemblable de l’e-mail envoyé à tous ? Qui peut seulement sourire de l’anecdote poussive du couple qui couche ensemble pendant qu’un autre attend sous le lit ? Qui peut encore être surpris du twist – vu mille fois – du trompé qu’on croit trompeur ? Qui peut encore écrire ce genre de télévision ?

Quel public peut encore s’en satisfaire, quand cette mauvaise dramédie dévore tellement l’espace qu’elle en devient le seul obstacle au « bon journalisme », réduisant cet aspect de la série à 3 points évoqués en une poignée de minutes.

Zéro point zéro

L’utilité, la forme, le contexte. En 3 problématiques, The Newsroom expédie la question de l’éthique journalistique. Et se contente de répéter l’une des erreurs du pilote en érigeant les audiences comme seul et plus grand obstacle à surmonter, l’incarnant – cette fois-ci – sous les traits d’un personnage joué par Chris Messina (Damages). Une insistance bien inutile tant la pression peine à monter, quand tant d’autres perspectives attendent d’être abordées.

Circulez, il n’y a rien à voir.

Car, s’il était le point d’orgue du premier épisode, le segment live lui-même ne sauve pas la mise. Avec ses intervenants extraterrestres News Night 2.0 rate sa première occurrence. C’est une certitude : aucune rédaction n’a jamais fait – et ne fera jamais – l’erreur de mettre, au premier plan, une brochette d’originaux silencieux. Changements de dernière minute ou non, le journal devient surréaliste. D’autant que tout être humain normalement constitué ferait l’effort de donner une réponse plus élaborée qu’un simple « Oui/Non » s’il est interrogé par la télévision. Les échanges sont faciles et ridicules. A l’image de l’épisode.

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