Critique : The Mist

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The Mist, Frank Darabont

The Mist

The Mist, Frank DarabontÉtats-Unis : 2007
Titre original : –
Réalisateur : Frank Darabont
Scénario : Frank Darabont, d’après l’œuvre de Stephen King
Acteurs : Thomas Jane, Andre Braugher, Laurie Holden
Distribution : TFM Distribution
Durée : 2h00
Genre : Fantastique
Date de sortie France : 27 février 2008

Note : 4/5

The Mist est un film fantastique réalisé par Frank Darabont. Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de Stephen King parue en 1985. Frank Darabont a déjà mis en scène 2 œuvres de King, Les évadés et La ligne verte. The Mist est un film de série B tourné avec environs 18 millions de dollars, mais malgré le petit budget le film a rencontré un grand succès. Il a été nominé à de nombreux festivals et a remporté le Saturn Award du meilleur second rôle féminin et de la meilleure édition DVD.

Tandis qu’une brume étrange semble envelopper une petite ville du Maine, David Drayton et son jeune fils Billy se retrouvent pris au piège dans un supermarché, en compagnie d’autres habitants terrorisés. David ne tarde pas à s’apercevoir que le brouillard est peuplé d’inquiétantes créatures. Leur seule chance à tous de s’en sortir consiste à s’unir. Mais est-ce possible quand on connaît la nature humaine ? Alors que certains cèdent à la panique, David se demande ce qui est le plus effrayant : les monstres qui rôdent dans la brume ou ses semblables réfugiés dans le supermarché ?

The Mist, Frank Darabont

The Mist est un film de monstres comme il en existe tant d’autres. Un groupe d’individus se retrouve enfermé malgré lui dans un supermarché dont il ne peut sortir, car dehors, la mort attend chacun d’entre eux. Un huit-clos qui se révèle bien plus original que ce que l’on attendait. Frank Darabont est un réalisateur hors norme, lui qui a mis en scène des films à très grands budgets tels que La ligne verte et qui a déclenché des succès et des passions incroyables avec notamment Les évadés, se retrouve maintenant aux commandes d’un petit film sans prétention bien loin des superproductions hollywoodiennes.

Et là où il nous surprend, c’est au moment où il réussit à tourner un film avec la fraîcheur et la désinvolture d’un jeune cinéaste qui cherche à se faire connaitre. Bien loin du conventionnel auquel l’homme nous a habitué, il signe avec The Mist une œuvre différente et singulière. Au-delà du caractère fantastique et de la peur des monstres, Darabont cherche avant tout à nous montrer les conséquences d’une association de plusieurs individus aux personnalités différentes. C’est sur ce point que le film trouve toute sa force : on se régale de voir une femme plutôt pieuse devenir une véritable prophète, au fur et à mesure des circonstances (l’enfermement d’un groupe de personnes affaiblies par la peur dans un même local durant plusieurs jours). D’abord traitée de folle, elle parvient avec le temps à créer sa propre communauté. Un vendeur en supermarché au caractère discret et effacé révèle quant à lui une personnalité courageuse, de même qu’un ouvrier fier et robuste perd tous ses moyens face à la peur de l’inconnu et finit par obéir au premier venu. Frank Darabont nous montre avec finesse que les dérives les plus terrifiantes lors d’une situation proviennent des actions-mêmes des personnes concernées.

The Mist, Frank Darabont

The Mist est un production indépendante, ce que l’on peut aisément constater en contemplant la liberté du scénario. En effet, on se rend rapidement compte que la critique de la nature humaine n’est autre qu’une caricature sur le peuple américain. The Mist peut être perçu comme une satire du puritanisme de nos voisins d’outre-atlantique, avec comme point central l’église évangélique attaquée sur ses valeurs, ses messes spectaculaires, et ses manières peu orthodoxes d’enrôler de nouveaux adeptes.

Le second point qui mérite des éloges est le final particulièrement travaillé. Tout d’abord, son coté pessimiste : le groupe censé s’unir pour survivre n’arrive au final qu’à se déchirer et va même jusqu’à s’entretuer, provocant une séparation forcée en 2 groupes distincts. D’autre part, la dernière scène est des plus noires : des personnes choisissent le suicide plutôt que de se battre jusqu’au bout. On ne vous en dira pas plus, car ce serait gâcher la surprise finale.

Résumé :

The Mist est un petit bijou de série B. Un film limité par son budget mais qui puise son  énergie dans un scénario original et qui parvient à se différencier des classiques du genre. Une critique criante de vérité sur la nature humaine et un final totalement inattendu.

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