The Loved Ones
Australie : 2010
Titre original : The Loved Ones
Réalisateur : Sean Byrne
Scénario : Sean Byrne
Acteurs : Robin McLeavy, Xavier Samuel, John Brumpton, Richard Wilson, Victoria Thaine
Production : ARP Sélection
Durée : 1h24
Genre : Horreur
Date de sortie : Inconnue
4/5
The Loved Ones est le premier film de l’australien Sean Byrne qui est également l’auteur du scénario. Le réalisateur s’est essayé à un mélange plutôt ambitieux, faire un film d’horreur sous forme de thriller et de comédie. Le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est surprenant.
Synopsis : Lola, la fille la plus timide du lycée, propose à Brent de l’accompagner au bal de fin d’année. Comme il avait prévu d’y aller avec Holly, sa petite amie, il décline poliment l’invitation. Mais Lola n’aime pas qu’on lui dise non…
Un mélange des genres détonnant
The Loved Ones est un long métrage incroyable. On entame le film avec un adolescent dépressif depuis que son père est mort par sa faute. En effet, 6 mois plus tôt, alors qu’il était au volant d’une voiture avec son père en tant que passager, l’adolescent a eu un accident. On suit donc Brent, ce jeune homme qui souffre et qui utilise la scarification pour laisser s’échapper sa colère. On ne sait pas trop où on va, puis au bout de 20 minutes, Brent se fait assommer et l’horreur débute. Sean Byrne joue avec le spectateur avec une habileté déconcertante. Le réalisateur, qui n’en est qu’à son premier long métrage, ne s’arrête pas à la réalisation d’un simple film d’horreur, puisqu’il y ajoute malicieusement les codes d’une comédie et d’un thriller.
The Loved Ones est fait pour les aficionados du film d’horreur. Dans une période où le manque d’originalité au cinéma en arrive même à toucher les films d’horreur, Sean Byrne arrive à point nommé pour rafraîchir tout ça. Le bal de promo est certes présent mais il n’est qu’un prétexte pour nous montrer la folie d’une adolescente, une folie probablement transmise par un père également bien siffoné. Ensemble, ils vont entraîner le beau gosse de l’école dans un cauchemar éveillé. Les détails sont nombreux et on hésite souvent entre l’envie de rire et celle d’être effrayé. En effet, entre la mère (un véritable zombie), le père pas franchement inquiétant avec sa cravate rose, et la fille véritable petite peste pourrie gâtée, on est plutôt amusé par ces personnages stéréotypés. Mais en un instant, ils peuvent devenir très effrayants.
L’humour qui soulage
En parallèle, le spectateur suit les péripéties du meilleur ami de Brent. Les scènes de séquestration sont donc entrecoupées de passages dans lesquels le jeune ado maladroit aux allures de Jack Black emmène sa petite amie au bal. Une satire du monde de l’adolescence et un beau pied de nez aux teenage movies. Idée judicieuse de la part du réalisateur, puisque cela permet de rendre le film moins dur et d’apporter au spectateur une bouffée d’oxygène. Le gag surgit juste au moment où l’on commence à suffoquer tant la tension est extrême. Les décors sont beaux, la musique colle parfaitement aux images et l’on ne peut qu’être ébahi par tant de réussite.
Une violence qui reste très présente
The Loved Ones réussit le pari fou de nous montrer la folie meurtrière d’une famille totalement aliénée, avec un brin de relations incestueuses, de paranoïa et de pensées obsessionnelles. Le réalisateur parvient à détendre l’atmosphère au moyen de scènes comiques, mais le spectateur n’est pas dupe : il rit pour se décontracter face à tant de violence. On est bien rassuré d’être assis devant notre écran, car on se rend compte que ce que l’on regarde est terrible et malheureusement bien réel. On ne peut s’empêcher de penser à Martyr. Le final est lui aussi incroyable avec un finish « revenge » totalement jubilatoire. Ne perdons tout de même pas de vue que The Loved Ones est un film d’épouvante qui traite un sujet grave et dont les scènes d’une violence extrême peuvent en choquer plus d’un.
Résumé :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=C9-lyxPFS_I[/youtube]
je suis pas convaincu par le mélange des genres
http://www.cine4ass.com/?p=1693
Voilà un premier long métrage extrêmement prometteur de la part de ce jeune réalisateur australien. Loin des clichés et du manichéisme habituel des Torture Porn, il nous livre ici un récit nuancé où la folie n’est pas gratuite mais bel et bien explicable et tristement humaine. La maîtrise du rythme, elle aussi, force le respect : une fois passées les 10 premières minutes d’exposition, c’est un véritable grand huit que subit le spectateur. un déchaînement de violence et de sadisme entrecoupé de quelques bouffées d’air frais salvatrices, où l’on suit une intrigue parallèle qui, au final, se révélera tout sauf accessoire. Bref, une découverte des plus réjouissantes… Longue vie (et carrière) à Sean Byrne !