The Future
Allemagne, Usa 2011
Titre original : The Future
Réalisateur: Miranda July
Scénario : Miranda July
Acteurs : Miranda July, Hamish Linklater
Distribution : Haut et courts
Durée : 01h31
Genre : Drame
Date de sortie : 17 août 2011
Globale : [rating:3.5]
[five-star-rating]
Après Me and you and everyone we know, Miranda July, artiste et cinéaste polyvalente, réalise et joue dans son second long-métrage The Future. Elle traite au sein de son film la force de l’absurde dans les situations banales de la vie quotidienne. Mais il s’agit avant tout d’une histoire d’amour dans toute sa complexité… Elle fait donc appel à Hamish Linklater, qui incarne Matthew dans la série déjantée Old Christine, pour être son copain dans ce film très décalé où le chat Paw Paw et la Lune parlent…
Synopsis : Sophie et Jason, un couple trentenaire, vivent dans un petit appartement à Los Angeles. Dans un mois, ils adopteront Paw Paw, un chat abandonné. Un peu paniqués à l’idée de perdre leur liberté, ils quittent leur travail et se donnent 30 jours pour accomplir leurs rêves. Sophie et Jason vont tenter toutes les expériences jusqu’à traverser l’espace-temps pour donner une nouvelle chance à leur futur.
Un couple en voie d’extinction
La perte de la liberté est clairement la plus grosse frayeur de ce couple lorsqu’ils songe à adopter un petit chat abandonné : Paw Paw. Mais cette adoption n’est qu’une image : ce que veut réellement montrer Miranda July c’est la peur des Hommes face à l’engagement. Ce couple est apeuré par ce qui pourrait se passer dans le futur, et partage une bien triste vision de la vie. Même si on sent qu’ils tiennent l’un à l’autre, on sent qu’ils lâchent prise, et que cette prise de liberté ne mènera qu’à la fin du couple. Il n’y a plus de complicité, et le couple meurt à petit feu… c’est sans doute cela qui entrainera la mort du petit chat, qui attend et espère éperdument qu’on l’adopte.
Leur liberté se réduit à être en contact avec les autres, le monde, et tout ce qui les relient à internet… Puisqu’ils se sont donné un mois pour être libres, chacun se consacrera à un acte : Jason s’investit dans un projet environnemental alors que Sophie, malgré elle, se retrouvera dans les bras d’un père expérimenté.
Son désir : s’échapper de sa propre dimension. Puisqu’elle ne supporte pas son passage à l’âge adulte, elle jette son dévolu sur un père de famille, expérimenté et protecteur. Prof de danse sans ambition, et ne sachant pas quoi faire dans la vie, Sophie ne sait pas à quoi elle aspire. D’ailleurs on côté rigide et ses réflexions qui la mènent à faire des erreurs énerveraient presque. Grâce à son look elle se fait une place dans la société : avec ses cheveux lissés elle se sent plus normale auprès de cet homme plus vieux, alors que les fois où elle est elle-même sont les moments passés aux côtés de Jason, avec ses cheveux bouclés. Mais son look est sa seule façon de s’exprimer artistiquement.
Miranda July nous fait entrer dans l’intimité des personnages en nous montrant sans cesse ce qu’ils voient, grâce aux gros plans sur les regards et aux différents sons qui caractérisent chaque objet. Ces objets symbolisent de façon concrète l’histoire et les situations toujours très banales.
Le temps et le surréalisme dans une histoire réelle
Miranda July voulait préciser dans sa première scène, qui est l’image ci-dessus, que l’histoire se situait bien dans notre espace-temps actuel, avec l’omniprésence d’internet et de YouTube, … Mais lorsque le couple décide de couper internet, pour que toute cette technologie ne pollue plus leurs sentiments, un joli désordre règne dans le film : les scènes montrées sont-elles celles du futur ou du présent ?
La question du temps est tout de suite abordée : Jason a le pouvoir d’arrêter le temps. Il décidera alors de l’exécuter lorsque Miranda sera sur le point de lui avouer son adultère… Le temps est alors figé et c’est avec la Lune que Jason parviendra à reprendre le cours de sa vie. Et pendant que le temps est figé, on voit ce qu’aurait été le futur avec son amant… mais la réalisatrice perd le spectateur. Une autre situation pourrait intriguer : la séquence dans laquelle on voit les amies de Sophie évoluer, avoir des enfants, et mourir en l’espace de 30 secondes. On comprend ici que le monde évolue et bouge autour de Sophie qui stagne et ne change jamais. Une situation angoissante et bien scénarisée.
Cette science-fiction présente dans l’histoire est bien insérée, grâce aux jolis plans éclairés et toujours très réalistes. Miranda July raconte des faits communs de façon étrange et inhabituelle : ça pourrait déranger, quelques scènes pourraient être incomprises (la danse avec le tee-shirt jaune), mais tout est fluide. Le ton du film est décalé, et rythmé notamment grâce à la musique.
C’est également le Chat, personnage important, qui raconte l’histoire, avec ses attentes, ses espoirs, sa conception de la vie… C’est Miranda July qui fait la voix rauque et féminine, qui s’insère sur des images fixes des pattes du chat blessé. La voix est angoissante, digne des films d’horreur psychologiques et met en place un suspens insoutenable qui met mal à l’aise le public.
Résumé :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=mXNRcneo-gE[/youtube]