The Dictator
Américain : 2012
Titre original : The Dictator
Réalisateur : Larry Charles
Scénario : Alec Berg, Jeff Schaffer , David Mandel , Sacha Baron Cohen
Acteurs : Sacha Baron Cohen, Ben Kingsley, Anna Faris
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 1h23
Genre : Comédie
Date de sortie : 20 juin 2012
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Avant même la sortie du film, on pourra dire que le général Aladeen aura fait parler de lui. Déjà parce que son interprète Sacha Baron Cohen avait été interdit d’Oscars et de tapis rouge en février dernier, interdiction toute relative comme le trublion avait tout de même réussi à faire le show. Plus récemment on a pu le découvrir dans une vidéo où il félicitait François Hollande après sa victoire face au « nain » avant d’entamer un éloge (mémorable) de DSK. Toute cette promo est à l’image du film: drôle, irrévérencieux, très potache et parfois lourd.
Synopsis: L’histoire héroïque d’un dictateur qui va jusqu’à risquer sa vie pour s’assurer que son cher pays oppressé ne devienne jamais une démocratie.
Et de trois
Après les colorés Borat et Brüno, personnages déjà tout en finesse, Sacha Baron Cohen revient grimé en dictateur plus vrai que nature. Le bonhomme surprend, pas par ce rôle en particulier, mais par sa polyvalence et parce que de grands noms s’accaparent ses services. Il fut le barbier Pirelli pour Tim Burton (Sweeney Todd), un roi lémurien pour amuser les enfants (Madagascar 2 & 3), un chef de gare pour Scorsese (Hugo Cabret) et on le retrouvera prochainement en Thénardier dans Les Misérables, et dans un biopic consacré à Freddy Mercury. L’insolent se permet donc tout, comme il nous le prouve une fois de plus dans The Dictator. Si le film est irrévérencieux à n’en pas douter, les américains seront probablement plus choqués que nous autres européens car la thématique du terrorisme et le traitement post-11 septembre de manière humoristique sont des sujets sensibles. De même que les gags sexués, le traitement de la violence etc… La MPAA l’a interdit aux moins de 17 ans (non accompagnés…) sur le territoire américain alors qu’il devrait tout au plus écoper d’un avertissement en France. Le film pose surtout la question simple: peut-on rire de tout? Avouez que voir le bandeau sur l’affiche « C’est de la bombe – Kim Jong-Il » est sacrément pêchu, sûrement risqué, mais extrêmement jouissif (d’ailleurs le film lui est dédié). Et c’est ce qui plaît avant tout dans The Dictator, toutes ces petites fulgurances d’une « violence » morale irrésistible, qui égratigne tout et tout le monde. Donc a priori oui on peut rire de tout, tant que c’est bien fait. Dommage que le film soit en dent de scie, alternant des éclats de brio dans le mauvais goût (la découverte de la masturbation, l’accouchement…) avec des gags plus lourds et éculés versant le pipi caca de base.
Une autre force de The Dictator réside dans son casting avec des caméo assez réjouissants, des stars s’auto-parodiant ou écorchant leur image. Megan Fox en femme facile, John Reilly en islamophobe de base, et notamment Edward Norton.
Pourtant le film souffre d’un certain académisme dés qu’il s’agit de développer son intrigue. C’est le type de comédie qui fonctionne très bien sur de petits segments, le film à sketches par excellence, mais qui a du mal à tenir la longueur dans une narration de film de cinéma. Donc comme tout bon film américain le développement est basé sur une mise en situation, la déchéance, la rencontre de l’amour, et la repentance (mesurée). Dans sa construction, le dictateur est plutôt plan-plan.
Enfin restez pendant le générique, un bêtisier et des scènes coupées vous attendent, et pour le coup c’est vraiment drôle.
Résumé
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