Critique : The Box

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The Box Kelly

The BoxThe Box

USA : 2009
Titre original : The Box
Réalisateur : Richard Kelly
Scénario : Richard Kelly
Acteur : Cameron Diaz, James Marsden, Frank Langella
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h55
Genre : Fantastique, Thriller
Date de sortie : 4 novembre 2009

4/5

The Box est un thriller fantastique de Richard Kelly sorti en 2009. Inspiré de la nouvelle Le Jeu du bouton (Button, Button) de Richard Matheson, The Box nous présente une intrigue tout aussi déjantée que celle de Donnie Darko, le premier long-métrage de Richard Kelly. Cependant, le succès n’était pas au rendez-vous pour The Box : intrigue trop compliquée ? Scénario trop fantastique ? Retour sur ce long-métrage singulier.

Synopsis : Norma et son époux mènent une vie paisible dans une petite ville des Etats-Unis jusqu’au jour où une mystérieuse boîte est déposée devant leur domicile. Quelques jours plus tard, se présente l’énigmatique Arlington Steward qui leur révèle qu’en appuyant sur le bouton rouge de la boîte, ils recevraient 1 000 000 $, mais cela entraînerait la mort d’un inconnu…

The Box Richard Kelly

The Box est un film… très original. On n’en attendait pas moins de la part de Richard Kelly qui a déjà bel et bien imposé son style unique avec Donnie Darko en 2001. Ici, on a un long-métrage au scénario de base intéressant et franchement attractif (un couple se voit confronté à un dilemme : une somme d’argent non négligeable contre la vie d’un inconnu innocent) auquel le réalisateur rattache son univers. Et quel univers ! On a droit à du fantastique, des théories aussi bien scientifiques qu’axées sur la croyance en un dieu tout puissant, des questions que l’on s’amuserait à se poser dans la vraie vie et auxquelles on n’aimerait pas forcément répondre du type « qui préfères-tu entre ton conjoint et ton enfant ? » mais qui sont néanmoins posées dans le film et auxquelles les personnages sont contraints de répondre. Autant être averti, il va falloir s’accrocher durant 1h45 pour ne pas perdre le fil de l’histoire et ne pas rater le moindre détail.

Richard Kelly s’amuse à mettre en scène le fameux jeu du « que se passerait-il si… », c’est assez déconcertant et on ne s’ennuie pas une minute. Ce que j’apprécie chez ce réalisateur, c’est sa capacité à faire réfléchir sans arrêt le spectateur et surtout à lui proposer des solutions auxquelles il était difficile, voire impossible de songer. Kelly va si loin dans ses idées qu’on est bluffé à chaque instant, ce qui nous force à regarder la suite puisque l’on ne connaît jamais le dénouement final qui se prépare. Le délire est donc poussé à fond, parfois au détriment de la compréhension du spectateur. C’est ce qui va en bloquer plus d’un, malheureusement.

La réalisation est quant à elle très soignée, le film bien construit et le moindre détail n’est pas laissé au hasard. Richard Kelly nous sert un long-métrage composé d’une suite de scènes qui n’ont pas forcément de rapports les unes avec les autres. Ce n’est qu’à la fin que l’on comprend qu’il s’agit des bribes d’un schéma répétitif cohérent, un puzzle formé par des pièces, une boucle bouclée par la loi de cause à effet. Et le schéma recommence… Entre temps, l‘angoisse monte doucement (scène de la bibliothèque, scène du mariage). C’est rondement bien mené, et surtout porté par une mise en scène épatante. Les décors et costumes étaient plutôt inattendus (Richard Kelly choisissant de tourner une histoire qui se déroulerait dans les années 70) mais ils se marient finalement très bien à l’intrigue.

The Box Kelly

Il faut dire que les personnages apportent beaucoup au film : Norma (Cameron Diaz) est attachante, sensible et prête à tout pour racheter ses erreurs. Le réalisateur a choisit de lui attribuer un handicap (au pied) et elle apparaît dès lors comme le double de Arlington Steward (Frank Langella) lui-même défiguré du visage. Cameron Diaz (Jackpot, Charlie et ses drôles de dames) est tout simplement étonnante dans ce rôle qui changent des personnages comiques et sexy auxquels elle était abonnée. C’est une excellente surprise. Il en va de même pour Frank Langella (Wall Street : l’argent ne dort jamais), très à l’aise dans le rôle d’un personnage énigmatique, incernable. James Marsden (Arthur, le père de famille) complète ce superbe trio, même si pour ma part j’ai trouvé son personnage un peu moins travaillé que les deux autres. Il n’en est pas moins touchant, puisqu’il vivra lui-même des expériences surnaturelles. De plus, Richard Kelly a mis en lui une part de sa vie personnelle, puisqu’Arthur travaille à la NASA et réalise une caméra qui pourrait photographier Mars, ce que le père du réalisateur faisait également dans la vie.

Résumé :

The Box est un film bien construit avec une intrigue originale et des idées envoûtantes. Le réalisateur va très loin dans son délire, soit on aime soit on déteste.

4 Commentaires

  1. Encore une fois ??? Il faut dire que j’ai vu ce film au ciné à l’époque, puis je l’ai acheté en dvd et pour finir, en bluray. Et oui, vous l’avez bien compris, je nourris pas mal l’industrie du cinéma, mais cette passion du 7ème art est tel…le que des sacrifices s’imposent. J’en reviens donc à Richard Kelly, qui est pour moi un des metteurs en scène les plus intéressants de ces dernières années. En effet, depuis Donnie Darko, je suis devenu un inconditionnel. Pour moi, Richard Kelly est le parfait croisement entre Darren Aronofsky et David Lynch, deux autres de mes metteurs en scène favoris. « Southland tales » m’a laissé un sentiment étrange, mais je suis aujourd’hui persuadé que ce film est un chef d’oeuvre. Pourtant, dans mon entourage, tout le monde a décroché, même la plupart des critiques. Votre perception du film « The box » est d’une justesse incroyable, Vanessa. C’est exactement le ressenti que j’ai eu en visionnant ce chef d’oeuvre. Et là encore, je trouve que l’âme de David Lynch est omniprésente. Je finirai ce monologue par une citation du génial metteur en scène danois, Carl-Theodor dreyer, qui sied comme un gant à Richard Kelly : « Nous désirons que le cinéma nous ouvre une porte sur le monde de l’inexplicable. »

  2. J’essaye vainement de mettre 5 étoiles mais il semblerait qu’elles ne soient pas tout à fait d’accord. Peu importe, en ce qui me concerne, ce film est un chef d’oeuvre !

  3. Oui c’est un petit bug d’affichage. Nous travaillons actuellement sur un nouveau graphisme ce qui peut engendrer quelques bugs sur le site.

  4. J’ai trouvé ce film extraordinaire et tout aussi étrange que le mythique Donnie Darko, et je suis d’accord avec Michel et son avis sur Southland Tales, cet OVNI dont on sent tout le génie sans jamais le toucher vraiment, peut-être l’apanage des chefs-d’oeuvre?
    Quoi qu’il en soit ce réalisateur est d’ores et déjà un incontournable de ma génération.

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