Very bad dads 2
États-Unis : 2017
Titre original : Daddy’s home 2
Réalisation : Sean Anders
Scénario : Sean Anders, John Morris
Acteurs : Will Ferrell, Mark Wahlberg, Mel Gibson
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h36
Genre : Comédie
Date de sortie DVD : 3 avril 2018
Dusty et Brad unissent leurs forces pour offrir le meilleur Noël possible aux enfants. Mais un jour, leurs propres pères débarquent, un gros macho et un hyper-émotif, et les vacances se transforment en véritable chaos…
Le film
[3,5/5]
Quoiqu’en disent certains esthètes adeptes d’un cinéma de la forme dont les plans sont pensés au millimètre près, l’Art ne s’embarrasse généralement pas de considérations mathématiques. On en veut pour preuve que la multiplication d’éléments négatifs ne produit que rarement de résultat positif à l’écran ; dans le sens inverse, l’addition d’éléments positifs au cœur d’un seul et même film ne produit pas systématiquement, au final, un film dont la valeur réelle représente la somme des talents mis dans la balance. On avait déjà souligné cet état de fait à la sortie en France de Very bad dads en 2016 (lire notre article) : le film était très attendu car il représentait la rencontre à l’écran de l’équipe du diptyque Comment tuer son boss et du duo Will Ferrell / Mark Wahlberg, et ne pouvait en toute logique que lessiver nos zygomatiques et rougir nos cuisses à force de se les claquer dans l’hilarité générale. Contre toute attente, Very bad dads s’était avéré une bonne « petite » comédie, mais bien éloignée du monument tant espéré.
Il y avait donc de quoi se méfier en voyant arriver Very bad dads 2 qui, outre exactement la même équipe (scénario, réalisation, acteurs), s’offrait qui plus est la présence au casting de John Lithgow et surtout de Mel Gibson, qui signait ici son grand retour à la comédie dans le rôle du père de Mark Wahlberg. Mathématiquement, il n’y a que du plus, du plus et encore du plus. Comment imaginer maintenant que le résultat puisse ne pas être à la hauteur ? Mais comme on l’a évoqué un peu plus haut, les règles du cinéma ne s’accordent pas toujours avec de simples règles algébriques. Bien sûr, on n’ira pas jusqu’à dire que la magie n’opère jamais, bien au contraire – le film propose quelques moments de grâce, et provoquera à coup sûr de nombreux éclats de rire du côté du public. Le contraste des deux duos mis en scène par le film s’avère redoutablement drôle, et le charme des acteurs –et en particulier de Mel Gibson, impérial en patriarche old school– opère sans le moindre problème. En l’état, on pourra même trouver Very bad dads 2 supérieur à son modèle en termes de rythme et d’efficacité sur nos zygomatiques.
Mais voilà, le film de Sean Anders a probablement le défaut de se reposer un peu trop paresseusement sur son casting qui, si brillant soit-il, ne parviendra pas à dépasser les espérances du public. Etant donné le point de départ du récit, les scénaristes du film auraient pu aller loin, très loin, dans la charge à l’encontre des sacro-saintes valeurs familiales américaines, qui ne s’avère au final pas aussi féroce qu’elle aurait pu l’être. Néanmoins, on relativisera notre légère déception en se disant que l’on juge ici finalement Very bad dads 2 à l’aune des filmographies des membres de son équipe technique, riche en comédies aussi barrées que volontiers subversives – autant dire que l’on imagine ce que le film aurait pu être au lieu de se concentrer sur ce qu’il est, c’est-à-dire une comédie aux enjeux très différents, destiné à un public plus familial. Et dans ce créneau précis, Very bad dads 2 fait indéniablement le taf, en proposant un spectacle régulièrement hilarant disposant en outre, en filigrane, d’une intéressante réflexion sur la famille contemporaine et son attachement à des us, coutumes et traditions judéo-chrétiennes d’un autre âge.
Le DVD
[4/5]
La popularité de Will Ferrell n’étant pas suffisamment importante en France pour justifier l’édition d’un Blu-ray, Very bad dads 2 ne sortira, tout comme le premier film, que sur format DVD. Pour autant, le DVD édité par Paramount Pictures nous permettra de découvrir cette agréable petite comédie dans des conditions tout à fait satisfaisantes. D’un strict point de vue technique, il faut de toute façon avouer que Paramount est rodé au format DVD, et nous propose une nouvelle fois un master sans faille : définition, piqué et couleurs composent plutôt bien avec les limites d’un encodage en définition standard. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 5.1, dans des mixages dynamiques et bien enveloppants.
Dans la section bonus, l’éditeur nous propose une poignée de featurettes nous proposant un focus sur l’intrigue du film et les nouveaux personnages incarnés par Mel Gibson et John Lithgow, le tout étant entrecoupé d’images du tournage et d’interventions des acteurs et du réalisateur ; on y apprend également que Mel Gibson a mis la « main à la pâte » en tournant lui-même quelques plans du film. On terminera ensuite avec un court mais amusant bêtisier, qui nous donne un aperçu de la bonne humeur qui semblait régner sur le tournage.
On soulignera par ailleurs que malgré le faible potentiel commercial du film en France (ce qui explique probablement son titre français étrange, destiné à attirer les amateurs de comédies trash américaines), c’est tout de même une chance de pouvoir toujours compter sur des éditeurs prêts à se lancer dans l’aventure du DTV dans l’hexagone, que cela soit en Haute Définition ou simplement sur support DVD. Il s’agit en effet d’un engagement qui, s’il ne tient certes pas de la philanthropie pure et simple, est tout de même loin d’être évident économiquement parlant, surtout si l’on met dans la balance les chiffres de la vidéo physique en chute libre depuis quelques années et le nombre ahurissant de téléchargements illégaux tournant malheureusement d’une façon générale autour des comédies. Un grand bravo donc à Paramount.