Test DVD : Upstream color

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Upstream color

États-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisation : Shane Carruth
Scénario : Shane Carruth
Acteurs : Amy Seimetz, Frank Mosley, Andrew Sensenig
Éditeur : ED Distribution
Durée : 1h36
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 23 août 2017
Date de sortie DVD : 6 février 2018

 

 

Kris, une jeune cadre dynamique, est victime d’une étrange manipulation. Une larve aux vertus psychotropes est introduit dans son organisme. Elle perd conscience et se réveille dépossédée de son travail, de son argent, et de sa vie. Quelques années plus tard, elle rencontre Jeff qui semble avoir vécu la même expérience. Ensemble, ils tenteront de se réapproprier leur mémoire perdue…

 

 

Le film

[4/5]

Découvert avec le film de science-fiction Primer en 2009, Shane Carruth avait mis quelques années à écrire, financer et réaliser son deuxième projet, Upstream Color, qui commencerait à sillonner les festivals à travers le monde dès le début de l’année 2013 : Sundance, Berlin, Sydney, Deauville, Athènes, Sitges… Et beaucoup d’autres. Les nominations pleuvent au fur et à mesure que le film traverse le monde, les prix tombent également régulièrement, Carruth l’homme à tout faire étant parfois cité dans plusieurs catégories : il faut dire aussi qu’en plus du scénario et de la réalisation de son film, il en signait également la musique, le montage et la photo tout en portant également les casquettes de cameraman et d’acteur.

« Mais… Pourquoi alors aura-t-il fallu plus de quatre ans pour que le film arrive sur les écrans français ? » me demanderez-vous. La réponse est évidente : encore un peu plus que dans le cas de Primer, le nouveau film de Shane Carruth fait dans l’expérimental, l’atmosphérique, dans l’ellipse, dans la poésie et, par moments, quasiment dans le non-narratif. Autant dire que c’est le genre de film dans lequel on « rentre » ou qui vous laisse comme un con à la porte : en gros, soit on aime, soit on déteste. Il suffit d’ailleurs de lire les notes et commentaires sur le film sur le site de référence IMDb.com pour se convaincre des réactions extrêmes qu’>Upstream Color pourra provoquer : les avis naviguent à vue entre un lapidaire « worst piece of garbage I ever saw in my life » et un extrêmement enthousiaste « overwhelming masterpiece », et les notes sont souvent extrêmes, font le grand écart, placées soit entre 1 et 2 ou entre 8 et 10 sur 10 ; comme si un juste milieu n’existait quasiment pas…

Exigeant, abscons, difficile d’accès, Upstream Color aborde la science-fiction comme un moyen pour Shane Carruth de laisser libre cours à ses expérimentations formelles et poétiques, évoquant pêle-mêle le fait de se faire « voler », dupliquer son âme, de perdre ou de retrouver le contrôle de son existence au cœur d’un monde où personne ne semble porter la moindre attention à autrui. Exercice de style démentiel, le film s’apparente au cinéma de David Lynch, et rebutera, de fait, un certain nombre de spectateurs. Néanmoins, comme dans le cas des films de Lynch, il semble difficile, voire impossible, de réellement appréhender le spectacle qui nous est donné à voir, et il parait bien vain d’en parler ou d’argumenter : il faut vraiment se plonger dans l’expérience, et se laisser porter par la narration biscornue de ce film étrange afin, bien sûr, de déterminer ce que l’on en pense, loin de toute pression extérieure.

 

 

Le DVD

[4/5]

C’est ED Distribution qui nous offre aujourd’hui la possibilité de découvrir Upstream Color sur support DVD, et la galette proposée par l’éditeur français s’avère en tous points excellente. La définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support, nous propose un encodage maitrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo, ainsi que sur les scènes nocturnes, un poil plus granuleuses. Côté son, la VO est proposée en Dolby Digital 5.1, dans un mixage aux effets discrets, privilégiant de façon très nette l’ambiance aux effets spectaculaires (qui seraient de toutes façons en contradiction avec l’esprit du film. Le film est également disponible en Dolby Digital 2.0, plus équilibré pour les spectateurs ne disposant pas de système Home Cinema.

En guise de suppléments, ED Distribution nous propose quelques bandes-annonces des films de son catalogue.

 

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