France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Thierry Robert
Scénario : Cyril Dion, Valérie Rossellini
Editeur : Arte Editions
Durée : 2h36
Genre : Documentaire
Date de diffusion sur Arte : 15 novembre 2022
Date de sortie DVD : 22 novembre 2022
Face à un avenir assombri par la crise climatique, le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion parcourt le monde à la rencontre d’acteurs qui ont révolutionné une région, un pays ou une activité, et esquisse un nouveau récit : celui d’un monde plus juste et plus écologique.
Le film
[3.5/5]
Destiné à une diffusion TV sur Arte, Un monde nouveau se présente sous la forme d’un triptyque, chaque épisode ayant une durée de 50 minutes environ et un titre précis : « Résister » pour le premier, « S’adapter » pour le deuxième et « Régénérer » pour le troisième. 7 ans après Demain, film qui adoptait un point de vue plutôt optimiste quant à l’avenir de notre planète et qu’il avait réalisé avec Mélanie Laurent, film qui avait dépassé le million d’entrées et obtenu le César du meilleur documentaire en 2016, Cyril Dion est conscient que la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire, et que les décisions politiques nécessaires n’ont toujours pas été prises. Même si Demain a eu un certain impact sur l’évolution des mentalités, il espérait pouvoir toucher (et convaincre) un plus grand public avec un film diffusé à la télévision. Un monde nouveaua été tourné dans 17 pays, en faisant en sorte de limiter au maximum l’empreinte carbone de ce tournage. C’est ainsi que ni Cyril Dion, celui qui interroge les interlocuteurs, ni Thierry Robert, le réalisateur, ne se sont rendus dans l’ensemble de ces 17 pays, les communications à distance par Internet étant privilégiées.
Le fait de commencer le film par un chapitre intitulé « Résister » n’est sûrement pas innocent : désormais, Cyril Dion est tout à fait conscient que la résistance écologique citoyenne consistant à ce que chacun trie ses déchets et fasse attention à son empreinte carbone est certes toujours nécessaire mais qu’elle est loin d’être suffisante. En effet, à l’échelle de la planète, 100 grandes entreprises sont responsables de 70% des émissions de gaz à effet de serre et les gouvernements, pour diverses raisons, se montrent beaucoup trop frileux pour prendre les décisions politiques qui permettraient de réduire ces nuisances. C’est pourquoi dans le chapitre « Résister », il s’intéresse à des formes de résistance plus « consistantes », allant dans le sens de ce qui est sans doute la priorité n°1 : s’orienter vers un changement de notre système économique. Cyril Dion ne s’étonne pas que ces formes de résistance puissent parfois s’exprimer de façon violente ou par des dégradations matérielles. Comme le dit le chercheur suédois Andreas Malm, « Qu’est-ce qui est le plus violent, saboter un pipe-line ou le construire ? ». Ce chapitre voit donc Cyril Dion « rencontrer » des manifestants, des participants à des ZAD, des militants qui attaquent leur pays en justice et des ONG. Parmi celles-ci Extinction Rebellion, mouvement prônant la désobéissance civile non violente et se revendiquant de Ghandi, et la lutte de Sea Sheperd contre le braconnage des tortues marines à Mayotte.
Face aux évènements désagréables, voire catastrophiques, qui, dans l’avenir, vont devenir de plus en plus fréquents, face, également, à de tels évènements qui ont déjà eu lieu, face à l’extinction en masse des espèces et à la possible impossibilité pour les états de satisfaire les besoins dans un certain nombre de domaines, des gens s’organisent pour apporter une réponse à ces phénomènes, que ce soit à titre individuel ou, surtout, collectif. Ces actions sont l’objet du volet « s’adapter » de Un monde nouveau. Cela va de très riches particuliers se faisant construire des bunkers leur permettant d’envisager une vie en autarcie à des actions collectives permettant à des quartiers, des villes, des régions ou des pays de faire face à des défis spécifiques : les besoins en eau au Cap, en Afrique du Sud, les besoins alimentaires à Cuba qui n’étaient plus assurés à la suite à l’effondrement du bloc soviétique et qui ont entrainé la mise en oeuvre d’une grande quantité d’exploitations urbaines, une communauté dans un immeuble de Vienne, en Autriche, qui grâce à l’entraide et à la solidarité entre les habitants arrive à réaliser des économies substantielles, l’installation de panneaux solaires au Bangladesh, avec des effets induits en cascade : une petite fille, parmi d’autres, qui peut faire ses devoirs lorsque la nuit est tombée pourra peut-être grâce à cela aller à l’université et, étant éduquée, arrivera alors beaucoup plus facilement à maitriser sa fécondité, apportant sa participation au frein qu’il s’agit d’actionner face à l’inquiétante augmentation du nombre d’habitants sur notre planète.
« Résister », « S’adapter » et, chaque fois que cela est possible, « Régénérer » ! Ce 3ème volet de Un monde nouveau va chercher des exemples d’action en Australie avec la régénération de la fameuse grande barrière de corail menée par le biologiste marin Peter Harrison et, toujours dans ce même pays, l’action menée par le fermier Colins Seis pour décupler la fertilité des sols grâce à l’agropastoralisme, pratique consistant à alterner élevage et culture sur une même parcelle. Un exemple venant du Bénin est également proposé, avec la visite de la ferme autonome Songhaï, fondée en 1985 par le père Godfrey Nzamujo : aucun déchet, tout est recyclé, et sans utilisation d’engrais chimiques, la terre est en excellente santé et les rendements sont fantastiques. Bien entendu, la reforestation n’est pas oubliée avec, entre autre, l’exemple d’une école de la forêt en Allemagne permettant de motiver des enfants à prendre en compte l’importance des arbres quant à l’avenir de notre planète.
Un monde nouveau n’est ni un film profondément pessimiste ni un film béatement optimiste : d’un côté, ce qui va mal n’est pas éludé, de l’autre, des exemples d’action sont données aux spectateurs, que ce soit en matière de résistance, d’adaptation ou de régénération. L’habileté des scénaristes et du réalisateur a consisté à commencer par faire vraiment peur aux spectateurs en faisant état, dans les premières minutes, d’une planète qui deviendrait inhabitable et à les conduire petit à petit vers les solutions envisageables, à condition, comme le dit Cyril Dion, de, tous ensembles, se réinventer en proposant de nouveaux récits.
Le DVD
[4/5]
Que dire de la qualité technique de ce DVD sinon qu’on apprécie la qualité de l’image qui ne souffre d’aucun défaut gênant. S’agissant d’un film dans lequel intervient la voix en français de Cyril Dion et celles de nombreux intervenants s’exprimant dans la langue de leur pays, on a le choix d’écouter ces intervenants en VO sous-titrée ou de les entendre doublées en français en choisissant VF. Dans les deux cas, le son est de type 2ch. La possibilité d’un sous-titrage pour sourds et malentendants est également offerte. Quant à d’éventuels suppléments, il n’y en a pas, ce qui est tout à fait compréhensible étant donné que ce documentaire d’une grande richesse se suffit à lui-même !
Comme le disait si bien le présentateur de la séance de Jacques Demy Le Rose et le noir au Festival d'Albi, il existe déjà un certain nombre de films sur l'auteur de ces chefs-d'œuvre intemporels que sont Les Parapluies de Cherbourg et Les Demoiselles de Rochefort. Celui qui nous avait particulièrement marqués au moment de sa sortie est Jacquot de Nantes de Agnès Varda.
Venez vivre à la campagne, c'est merveilleux ! S'il disposait de moins de qualités cinématographiques indéniables, ce documentaire pourrait passer pour de la publicité à peine larvée en faveur d'un style de vie bucolique. Or, c'est au contraire la grande liberté de ton qui rend Se souvenir des tournesols si frais et désarmant.
En fonction de votre degré d'assiduité dans les salles obscures et devant les services de vidéo en ligne, votre parcours personnel de découverte du talent indéniable de l'acteur Sayyid El Alami va forcément varier. Peut-être l'avez-vous remarqué une première fois à partir de mai 2022 dans la mini-série « Oussekine » sur Disney+.
Mine de rien, cela fait déjà quatorze ans que les Minions règnent sur le petit monde du divertissement familial, et ce ne sont pas les chiffres enregistrée par Moi, moche et méchant 4 cette année dans les salles qui viendront entacher l'aura de la saga estampillée Illumination Entertainment.
L'amour, l'amour, l'amour toujours ! Peu de thématiques ont à ce point exercé leur influence sur le cinéma que les tribulations romantiques. Et avant l'avènement du Septième art, les romans à l'eau de rose dominaient les cœurs du public, notamment grâce à l'autrice Jane Austen, l'une de ses représentantes les plus sophistiquées.