The silencing
États-Unis, Canada : 2020
Titre original : –
Réalisation : Robin Pront
Scénario : Micah Ranum
Acteurs : Nikolaj Coster-Waldau, Annabelle Wallis, Hero Fiennes Tiffin
Éditeur : Universal Pictures France
Durée : 1h30
Genre : Thriller
Date de sortie DVD : 4 novembre 2020
Rayburn, un ancien chasseur, vit isolé depuis plusieurs années dans une réserve après la disparition de sa fille. Quand une jeune fille de la région est brutalement assassinée, l’enquête va révéler des similitudes entre ce meurtre et la disparition de la fille de Rayburn. Une traque sans merci s’engage alors…
Le film
[4/5]
The silencing est un polar sombre, sans concession, à l’ambiance suffocante, ayant la particularité de ne pas forcément convoquer exactement les clichés les plus répandus du genre. En lieu et place des motels crasseux, des crimes crapuleux et des flics ripoux filmés par les frères Coen, John Dahl ou Dennis Hopper, on trouvera au contraire dans The silencing des hectares de forêt et de nature préservée, qui se trouveront être le théâtre de plusieurs disparitions d’adolescentes. Ainsi, si la réserve naturelle qui nous est présentée ici est imposante, majestueuse, le résultat à l’écran n’en est pas moins âpre, semblant avoir abîmé les âmes autant que les corps du trio de personnages principaux (Nikolaj Coster-Waldau, Annabelle Wallis et Hero Fiennes Tiffin).
Comme de nombreux héros de thrillers, le personnage incarné à l’écran par Nikolaj Coster-Waldau est un être brisé par la vie, solitaire, taciturne et alcoolique, qui se heurtera dans un premier temps à la méfiance et à l’animosité de tous ceux qu’il croise : police locale, ex-femme, etc. Mais ce personnage est aussi un excellent chasseur, qui fera, à cause de son passé, une affaire personnelle de sa découverte d’un tueur de gamines évoluant dans « ses » bois. Entre les coups de pression et les affrontements musclés, The silencing affiche de fait par moments des accents presque « westerniens », faisant monter la pression jusqu’à un dernier acte littéralement à couper le souffle, à la fois féroce et jouissif, mis en scène avec une tension et une énergie assez redoutables par Robin Pront, cinéaste belge expatrié pour l’occasion aux Etats-Unis.
Mais The silencing semble également avoir été conçu par ses auteurs comme une déclaration d’amour au genre. Le scénariste Micah Ranum et le réalisateur Robin Pront disséminent en effet au cœur de leur récit de très nombreux clins d’yeux aux grands noms du polar littéraire de ces dernières années. Ainsi, le film met en scène le personnage de Rayburn Swanson, garde-chasse au sein d’une réserve américaine. Si son nom est un mélange de ceux de James Rayburn et de Peter Swanson, deux auteurs contemporains de polars, sa fonction se tourne en revanche d’avantage du côté de l’œuvre et des personnages de C.J. Box, et notamment du garde-chasse Joe Pickett, enquêteur dans plus d’une douzaine de récits policiers. On notera également que le médecin légiste incarné par Shaun Smyth se nomme Boone, tout comme le personnage d’Harry Boone, héros de la série de romans de Percy Kemp. Dans le même état d’esprit, le nom du personnage incarné par Annabelle Wallis, Gustafson, est peut-être une référence au romancier suédois Lars Gustafsson, œuvrant lui aussi dans le polar pur et dur.
Le DVD
[4/5]
Le DVD de The silencing édité par Universal Pictures France nous propose de découvrir le film dans des conditions optimales. Si nous n’aurons certes en France droit qu’à une simple sortie DVD, il faut admettre qu’à l’heure où beaucoup d’éditeurs se lancent dans la VOD pour leurs titres les moins porteurs, Universal Pictures nous offre au moins toujours la chance de pouvoir découvrir le film sur support physique, ce qui est loin d’être évident économiquement parlant, étant donné le nombre ahurissant de téléchargements illégaux dans l’hexagone (que l’on déplore d’ailleurs amèrement). Par ailleurs, l’encodage du DVD est maitrisé en tous points par un éditeur bien rodé au format : la définition est précise, dans les limites d’un encodage en SD bien sûr. Les couleurs sont vives et naturelles, bref, c’est un beau boulot général. VF et VO sont proposées en Dolby Digital 5.1, dans des mixages solides et efficaces.
Dans la section bonus, on découvrira avec plaisir un intéressant making of (15 minutes), qui alternera les entretiens avec l’équipe et les moments volés sur le tournage.