The Frankenstein chronicles – Saison 1
Royaume-Uni : 2015
Titre original : –
Créateurs : Benjamin Ross, Barry Langford
Acteurs : Sean Bean, Richie Campbell, Tom Ward
Éditeur : Koba Films
Durée : 4h30 environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD : 28 février 2018
Londres, 1827. Sur la piste de trafiquants d’opium, la police fluviale découvre le cadavre d’une fillette sur les bords de la Tamise. Chargé de l’affaire, l’inspecteur John Marlott est horrifié quand l’autopsie révèle qu’il s’agit d’un assemblage de corps d’enfants ! Son enquête le mène dans les bas-fonds les plus sordides à la poursuite d’un tueur diabolique capable de réanimer les morts, rappelant étrangement le mythe de « Frankenstein »…
La saison
[4/5]
Si en France on dit que l’habit ne fait pas le moine, les anglophones préconisent de ne « jamais juger un livre à sa couverture » (never judge a book by its cover). De la même façon, on ne devrait jamais juger une série à l’aune de son titre. Ainsi, ceux qui auront supposé à la seule lecture du titre que The Frankenstein chronicles piétinerait sans vergogne les plates-bandes d’une série telle que Penny Dreadful (2014-2016) en seront pour leurs frais – l’ambiance et les thématiques développées par la série créée par Barry Langford et Benjamin Ross n’ont en effet rien à voir avec le défilé de monstres à la sauce Ligue des Gentlemen Extraordinaires / Dark universe que l’on pouvait attendre.
Se déroulant dans le Londres du début du XIXème siècle, The Frankenstein chronicles suit l’enquête d’un détective fatigué (Sean Bean) sur une série de crimes rappelant étrangement le livre « Frankenstein ou le Prométhée moderne » de Mary Shelley. De fait, le récit imaginé ici par les auteurs de la série ne tient pas de l’adaptation du roman. Cependant, l’œuvre de Shelley tout autant que la romancière elle-même (incarnée par Anna Maxwell Martin) y sont intégrés et composent des éléments cruciaux d’une intrigue aussi complexe que lugubre. De fait, au final, développant une atmosphère sombre et des personnages aux multiples facettes psychologiques, la première saison de The Frankenstein chronicles emprunte naturellement à l’œuvre de Shelley, mais également à celle de Dickens (avec le personnage de Boz, et un rôle prépondérant dans l’intrigue laissé aux enfants des rues) ou même à celle de William Blake, largement évoqué et également présent dans l’intrigue sous les traits de Steven Berkoff.
En six épisodes empruntant autant au thriller historique (on pense naturellement à « L’aliéniste » de Caleb Carr, ou encore au roman graphique « From hell » d’Alan Moore et Eddie Campbell) qu’à la grande tradition de l’horreur gothique made in Hammer Films, cette première saison de The Frankenstein chronicles s’impose comme une série à l’ambiance teintée de fantastique, mais réussissant surtout à proposer une reconstitution très soignée doublée d’une peinture sociale tristement réaliste de l’Angleterre de l’époque, le tout sur fond de thriller aussi sec que palpitant. Car malgré son rythme lent, la série parvient sans peine à « happer » le spectateur, et à l’emmener de surprise en surprise jusqu’à un final amer et assez inattendu.
Le coffret DVD
[4/5]
C’est Koba Films qui nous permet aujourd’hui de découvrir les six épisodes de la première saison de The Frankenstein chronicles dans un coffret 2 DVD qui permettra à ceux l’ayant loupé sur Canal + Séries de rattraper leur retard. Côté galettes, l’image est d’une précision étonnante, et fait honneur à la belle photo de la série. La patine de couleurs est sombre, mais fidèle à l’ambiance visuelle souhaitée par les auteurs du show, les contrastes n’étouffent pas trop les noirs, et on ne dénote pas de souci de compression majeur : si les quelques éclairages rouge passent un poil plus difficilement que les scènes en extérieur, si les arrière-plans laissent par moments apparaître de légers fourmillements, l’éditeur compose globalement de façon habile avec les qualités et les limites d’un encodage DVD. Du beau travail, que vient confirmer la présence de deux mixages sonores : un Dolby Digital 5.1 ample et immersif pour la VF, et un Dolby Digital 2.0 pour la VO, typique des productions britanniques, généralement allergiques à la spatialisation multicanal de leurs séries. Les deux mixages ont leurs qualités et leurs défauts : ainsi, si le spectre sonore parait un poil plus « étriqué » en version originale, on préférera néanmoins cette version à sa petite sœur la VF, pour de simples raisons artistiques.
Dans la section suppléments, on trouvera une poignée de bandes-annonces de films et séries disponibles chez l’éditeur Koba Films.