Tab Hunter Confidential
États-Unis : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Jeffrey Schwarz
Scénario : Jeffrey Schwarz
Acteurs : Tab Hunter, Clint Eastwood, John Waters
Éditeur : Outplay
Durée : 1h25
Genre : Documentaire
Date de sortie DVD : 24 février 2016
Tout au long des années 50, Tab Hunter est l’acteur numéro 1 au box-office. Sex symbol, il se partage le marché des coeurs tendres avec James Dean. James joue les rebelles tandis que Tab joue les anges blonds. Son physique séduit aussi bien les gamines que les mamans qui le sacrent gendre idéal. Pourtant Tab Hunter est gay. Il se confie aujourd’hui sur ce qu’a été sa carrière et comment il a pu vivre son homosexualité en tant qu’icône de l’âge d’or hollywoodien. Ce documentaire de Jeffrey Schwarz revient sur la carrière de l’acteur Tab Hunter, amant d’Anthony Perkins, dont la carrière connut un nouveau souffle aux côtés de Divine, dans les films trash du réalisateur queer John Waters…
Le film
[4/5]
Si l’Histoire du Cinéma a retenu une poignée de jeunes premiers des années 50 tels que James Dean ou Rock Hudson, beaucoup d’autres ont malheureusement été un peu oubliés des cinéphiles. Tab Hunter est de ceux-là : adulé hier en raison -entre autres- de sa plastique de rêve, cet acteur/chanteur était l’idole des midinettes, et a profité d’une côte de popularité assez énorme, globalement entre 1956 et 1962. Tab Hunter confidential est donc l’adaptation, par Jeffrey Schwarz, du roman autobiographique éponyme de l’acteur, aujourd’hui âgé de 86 ans.
Tab Hunter entreprend donc, dans Tab Hunter confidential, de raconter son ascension au sein du système Hollywoodien des années 50 : le portrait qu’il dresse de l’usine à rêves, au fil de ses souvenirs, égrainés avec pudeur et humour, est celui d’un microcosme hypocrite et cruel, où l’apparence prime sur tout le reste. Les anecdotes s’enchaînent donc et se révèlent toutes assez passionnantes, surtout quand l’acteur évoque sans détour son homosexualité, qui, on le rappelle, était considérée comme une « maladie mentale » dans les États-Unis des années 50. Condamné, tel Rock Hudson que ‘on évoquait un peu plus haut, à entretenir un éternel mensonge sur sa vie privée, en se faisant photographier au bras de toutes les stars féminines de l’époque, Hunter a tout de même vécu quelques histoires d’amour, notamment avec l’acteur Anthony Perkins, dont il parle avec une certaine amertume : conscient des limites de son jeu, Hunter tablait sur son physique de jeune premier, et a longtemps entretenu avec ses agents et les tabloïds de l’époque une situation au cœur de laquelle il finirait par s’enfermer, alors que Perkins, exigeant, cherchait à enchaîner les projets marquants afin de percer en tant qu’acteur.
Au final, Tab Hunter, qui semble avoir trouvé aujourd’hui une sérénité certaine, a fui le « Star System » Hollywoodien qui ne lui permettait pas d’être lui-même ; ainsi, Tab Hunter confidential s’impose non pas comme une tentative de réhabilitation d’une icône déchue (bien loin de là !) mais avant tout comme le récit sincère de la vie d’un homme simple, et le témoignage émouvant et bienveillant d’un des nombreux acteurs qui traversèrent le ciel Hollywoodien tels une poignée d’étoiles filantes.
Le DVD
[4,5/5]
Tab Hunter confidential vient donc de sortir en DVD sous les couleurs de l’éditeur indépendant Outplay, qui nous propose de découvrir le nouveau documentaire de Jeffrey Schwarz dans une édition sobre et techniquement au point : l’image est d’une stabilité parfaite, le piqué assez précis et les couleurs naturelles : c’est parfait, même si, évidemment, on notera une baisse de la qualité d’image sur certaines images d’archive. Côté son, l’éditeur nous propose de découvrir le film en VO et au choix dans un mixage Dolby Digital 5.1 ou 2.0 ; bien sûr, dans le cas où vous choisiriez la version spatialisée, ne vous attendez pas à un rendu sonore à la Michael Bay : le film demeure un documentaire, et si l’usage de la spatialisation et du caisson de basses ajoute au récit un peu d’ampleur, le but premier n’est certainement pas de faire trembler les murs.
Du côté des suppléments, l’éditeur français nous propose, outre la traditionnelle bande-annonce, un peu plus d’une demi-heure d’entretiens additionnels, souvent très intéressants, mais n’apportant certes rien de plus au métrage. Et comme d’habitude avec l’éditeur, le DVD de Tab Hunter confidential est proposé dans un beau digipack contenant également un livret de 16 pages couleurs contenant une large sélection de photos, de Tab Hunter.
Plus d’infos sur www.outplay.fr.