Test DVD : Supersonic Man

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Supersonic Man

Italie, Espagne : 1979
Titre original : –
Réalisation : Paolo Bianchini
Scénario : Sebastian Moi, Juan Piquer Simón
Acteurs : Michael Coby, Cameron Mitchell, Richard Yesteran
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h24
Genre : Fantastique, Aventures, Super-héros
Date de sortie cinéma : 22 juillet 1981
Date de sortie DVD : 1 juin 2021

Depuis le fin fond de l’espace, l’extraterrestre Kronos est envoyé sur la Terre avec pour mission de rétablir l’ordre. Il s’installe à New York et devient un super-héros. Il va avoir fort à faire en affrontant le Docteur Gulk, le chef d’une organisation secrète voulant dominer le monde…

Le film

[3/5]

Pour les enfants des années 80 friands de super-héros et lecteurs assidus de Strange, l’offre en termes de super-héros au vidéoclub du coin n’était pas des plus fournies. Tout au plus se souvient-on d’avoir pu dévorer une poignée de VHS aux jaquettes chamarrées. Parmi celles-ci, on se souvient de Superman (Richard Donner, 1978), de Spider-Man – Le film (E.W. Swackhamer, 1978), de La riposte de l’homme-araignée (Ron Satlof, 1979), de Super Inframan (Shan Hua, 1975) ou encore d’Un drôle de flic (Sergio Corbucci, 1980). Mais il y avait aussi Supersonic Man, un dérivé cheap de Superman, avec sa belle jaquette de chez MPM Productions qui racontait tout le film – jusqu’à la fin ! – au dos du boitier.

Bien sûr, le regard que l’on portait sur Supersonic Man à cinq, six ans n’a rien à voir avec celui que l’on pourra avoir sur le film 35 ans plus tard. Il faut dire qu’à l’époque, les principaux concurrents du film dans notre cœur étaient X-Or et les Maîtres de l’univers… Réalisé par Juan Piquer Simon en 1979, Supersonic Man est donc la réponse espagnole au Superman de Richard Donner. Pour être tout à fait honnête, il semble aujourd’hui un peu difficile de croire que le film ait pu un jour être pris au sérieux, tant les effets spéciaux et l’intrigue en général paraissent datés et grotesques.

« You know ? For kids ! » disait Tim Robbins dans Le grand saut. C’est vraiment pareil avec Supersonic Man : on nage ici dans le pur divertissement familial, les gags sont légion et l’ambiance bon enfant. Un super-méchant d’opérette, des décors en carton, des vaisseaux spatiaux, des hélicos et des sous-marins en plastique, un flingue transformé en banane et même une grosse scène de bagarre héritée des films de Bud Spencer et Terence Hill : tout est fait pour réunir la famille autour d’un bon moment de détente. C’est qu’il faut le voir, notre Supersonic Man, volant dans le ciel en changeant de position histoire de se donner une contenance, ou soulevant un rouleau-compresseur de la marque ACME.

Comme vous pouvez vous en douter, Supersonic Man dénote d’une vision pour le moins décontractée de l’Art cinématographique, ce qui lui vaut évidemment d’être souvent qualifié de « nanar ». Pour autant, le film de Juan Piquer Simon (que l’on connaît surtout pour ses deux incursions dans le domaine de l’horreur, Mutations et Le sadique à la tronçonneuse) s’avère souvent hilarant malgré lui, et nous propose un enchainement de péripéties menées sur un rythme trépidant, qui ne permettra jamais réellement au spectateur de trouver le temps long.

Dans le rôle du super-héros, on trouvera non pas un, mais deux acteurs : sous sa forme « humaine », le personnage est incarné par Michael Goby (Antonio Cantafora de son vrai nom). En revanche, quand il arbore le costume rouge et bleu de Supersonic (slip bleu, ensemble rouge = l’inverse de Superman), le personnage sera campé par le culturiste espagnol Richard Yesteran (José Luis Ayestarán de son vrai nom). Le super-méchant, un scientifique fou fleurant bon le Serial d’antan, est quant à lui interprété par Cameron Mitchell (Le flic se rebiffe, La ruée des Vikings, Buck et son complice).

Le DVD

[4/5]

On ne remerciera jamais assez Artus Films, qui nous abreuve régulièrement de ces pépites du bis qui ont marqué notre enfance / adolescence et qui s’avèrent toujours, 30 à 40 ans plus tard, autant de plaisirs un peu coupables. Supersonic Man est par ailleurs proposé dans une belle édition digipack, dans la collection « Ciné Fumetti ». Côté galette, le film est au format 1.85 respecté, dans sa version intégrale, et le master affiche un bon état de conservation, même si, on peut le constater au visionnage, la source ne permettait probablement pas une exploitation sur format Blu-ray. Le DVD est donc la meilleure solution pour un film qui n’a finalement pas trop souffert des outrages du temps, et c’est un transfert assez irréprochable que nous propose aujourd’hui l’éditeur français. Côté son, VF d’époque et VO sont proposées dans des mixages Dolby Digital 2.0 d’origine, la VF souffrant d’un peu plus de souffle que son équivalent anglais. On notera qu’une poignée de passages humoristiques mettant en scène un clochard alcoolique avaient été coupées du montage français : elles réintègrent ici le film, en VOST.

Côté suppléments, on trouvera tout d’abord une intéressante présentation du film par Christian Lucas (16 minutes). Ce dernier s’efforcera de replacer le film de Juan Piquer Simón dans son contexte de tournage. On apprendra qu’à la base, le cinéaste espagnol avait pour dessein de réaliser une adaptation de Captain America, mais que les négociations avec Stan Lee n’avaient pas abouti. Il se rabattra donc sur un héros créé de toutes pièces, qui devait initialement s’appeler Flash, mais les auteurs du film durent changer son patronyme à cause de Dino De Laurentiis, qui produisait à l’époque une adaptation de Flash Gordon. Il reviendra également sur les acteurs, ainsi que sur les effets spéciaux, considérés à l’époque comme extrêmement complexes. Enfin, on apprendra également que le personnage de Supersonic Man a par la suite donné naissance à des comics en Espagne, d’abord au début des années 80, puis en 2019.

On poursuivra ensuite avec un retour sur la filmographie de Juan Piquer Simón (30 minutes), toujours assuré par Christian Lucas. Tous ses films seront donc abordés dans le détail, Lucas évoquant tout à la fois leurs qualités et leurs défauts. On regrettera cela dit un léger manque d’illustrations visuelles, ainsi que l’utilisation parfois un peu superficielle d’expressions toutes faites des années 2000 qui n’amusent plus personne. On terminera enfin avec une galerie de photos ainsi qu’avec la traditionnelle bande-annonce.

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