Test DVD : Si tu voyais son cœur

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Si tu voyais son cœur


France : 2017
Titre original : –
Réalisation : Joan Chemla
Scénario : Joan Chemla, Santiago Amigorena, d’après le roman de Guillermo Rosales
Interprètes : Gael García Bernal, Marine Vacth, Nahuel Perez Biscayart
Éditeur : Diaphana Distribution
Durée : 1h23
Genre : Thriller, Drame
Date de sortie cinéma : 10 janvier 2018
Date de sortie du DVD : 15 mai 2018

 

Synopsis : Suite à la mort accidentelle de son meilleur ami, Daniel échoue à l’hôtel Métropole, un refuge pour les exclus et les âmes perdues. Rongé par la culpabilité, il sombre peu à peu dans la violence qui l’entoure. Sa rencontre avec Francine va éclairer son existence.

Le film

[3/5]

Premier long métrage de la jeune réalisatrice française Joan Chemla, Si tu voyais son cœur est l’exemple même du film qui attire les critiques avec une extrême facilité : il faut dire qu’au lieu de se contenter de faire un film facile d’accès, à la narration linéaire, sans aspérité, Joan Chemla s’est crue obligée de rechercher la difficulté en faisant du cinéma ! Résultat : tout n’est pas parfait dans son film, mais l’œuvre qu’on voit est, tout d’abord, très personnelle et elle a le mérite d’être attachante tout en étant parfois déroutante, d’être passionnante tout en étant parfois irritante.

Pour adapter le court roman « Mon ange » de l’écrivain cubain Guillermo Rosales, Joan Chemla et son co-scénariste Santiago Amigorena ont fait un choix plutôt radical : alors que le roman a pour personnage principal un exilé cubain et se déroule aux Etats-Unis, le film se déroule en France, dans un hôtel social, et le héros est un exilé de la communauté gitane. L’explication est simple : aux Etats-Unis, les latinos sont pour beaucoup les boucs émissaires, rôles que remplissent souvent en France les tsiganes et les gitans.

Si tu voyais son cœur est un voyage qui réunit onirisme et réalisme dans l’âme d’un homme, Daniel, exclu par sa communauté, rongé par la culpabilité, hanté par l’image de son ami Costel qui s’est tué en tombant d’un pylône SNCF lors d’une opération de vol de fils de cuivre. Daniel a fini par échouer dans l’hôtel Métropole de Monsieur Ali, un de ces lieux plutôt glauques où se retrouvent celles et ceux que la société a exclu.e.s ou qui ont fait le choix de s’en écarter. C’est là que sévit Michel, le gérant, un homme qui brutalise les femmes. C’est là que Daniel rencontre Francine, une femme à la beauté subjuguante, apte, peut-être, à le ramener dans une vie « normale ».

 

Il est possible que la construction du film, avec ses nombreux aller-retours entre le passé et le présent, rebute un certain nombre de spectateurs. Il ne faut toutefois pas oublier qu’on est censé être dans la tête d’un personnage qui vit au présent mais qui est hanté par le passé : cette construction est donc plus que justifiée !

C’est un comédien mexicain qui interprète le rôle de Daniel : Gael García Bernal, le Guevara de Carnets de voyage, le Santiago de Babel, le Sebastian de Même la pluie. Toujours aussi juvénile, toujours aussi talentueux. Nahuel Perez Biscayart, la révélation de 120 battements par minute, joue Costel, un mort très présent. Le rôle de Francine est interprété par Marine Vacth, découverte dans Jeune & Jolie, mais qui, avant ce long métrage, avait déjà tourné dans L’homme à la cervelle d’or, le troisième court métrage de Joan Chemla. Quant à Michel, c’est Karim Leklou, un quasi sosie d’Elvis Presley jeune, qui en est l’interprète. Et la musique ? De bonne qualité mais un peu trop présente, on la doit à Gabriel Yared.

Le DVD

[4/5]

C’est une fois de plus le fruit d’un travail sérieux que nous offre Diaphana Distribution. Au rayon du son, tout le monde y trouvera son compte, avec une VO disponible en 2.0 et en 5.1 (Français et espagnol sont pratiqués tout au long du film) et le choix entre sous-titrage en français, sous-titrage pour sourds et malentendants et sous-titrage en … anglais, plus la possibilité d’opter pour une audiodescription. Quant à l’image, son rendu ne présente aucun défaut notable.

3 compléments viennent s’ajouter au film, et ce sont également des films : la collection complète des court-métrages réalisés par Joan Chemla : en 2008, Mauvaise route, d’une durée de 12 minutes et en noir et blanc ; en 2010, Dr. Nazi, d’une durée de 15 minutes ; en 2012, L’homme à la cervelle d’or, d’une durée de 16 minutes et avec, déjà, la présence de Marine Vacth. Des films qui montrent que Joan Chemla aime se placer à la lisière du fantastique.

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