Test DVD : Riddle of Fire

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Riddle of Fire

États-Unis, France : 2023
Titre original : –
Réalisation : Weston Razooli
Scénario : Weston Razooli
Acteurs : Charlie Stover, Skyler Peters, Phoebe Ferro
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h50
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 17 avril 2024
Date de sortie DVD : 3 décembre 2024

Il était une fois un trio d’enfants cherchant à craquer le code parental de leur nouvelle console et aussi la parfaite recette de la blueberry pie, une secte de braconniers qui ne cessent de se chicaner, une petite fille qui a des dons elfiques… Un premier long métrage dont le budget est aussi lilliputien que sont géantes sa sophistication formelle et sa liberté épique. Comme si, dans une forêt enchantée du Wyoming, Tom Sawyer, le Club des cinq et les Goonies s’étaient donné rendez-vous pour faire un jeu de plateau autour d’un feu de camp…

Le film

[3,5/5]

Curieux projet cinématographique, suivant un trio d’enfants dans une « aventure » aux forts relents de jeu de rôle grandeur nature, Riddle of Fire renoue avec un genre pratiquement disparu aujourd’hui : le film tourné « à hauteur d’enfant », à la The Gate ou Les Goonies – un genre dont la firme américaine Amblin Entertainment s’était fait une spécialité, et dont les frères Duffer ont retrouvé l’essence avec leur série Stranger Things entre 2016 et 2025. Pour autant, Weston Razooli, le scénariste et réalisateur de Riddle of Fire, ne joue pas forcément ouvertement la carte de la nostalgie : son film se déroule en effet plus ou moins à notre époque (tout comme il se situe plus ou moins dans notre réalité), et ne joue de ce fait pas du tout la carte de la nostalgie 80’s Walkman/Délichoc à la façon de films tels que Rim of the world ou Summer of 84.

Mais le moins que l’on puisse dire à la découverte de Riddle of Fire, c’est que loin de se laisser submerger par ces références, le scénariste / réalisateur Weston Razooli les utilise afin de créer un film qui ne ressemble à rien d’autre, mélangeant l’énergie de son casting de très jeunes gens à une atmosphère orientée jeux de rôle en monde ouvert, ce dernier prenant pour cadre les paysages sauvages entourant la ville de Park City, en Utah (et non dans le Wyoming ou le Montana comme on peut le lire un peu partout). Entièrement tourné en adoptant le point de vue de son trio de petits héros, le film envoie nos trois personnages dans une quête périlleuse qui consiste, au départ, juste à apporter une tarte aux myrtilles à la mère de l’un d’eux afin que cette dernière désactive le « contrôle parental » de la télévision.

Avec Riddle of Fire, Weston Razooli crée une ambiance de vieux conte folklorique et génère une remarquable odyssée pour enfants, mettant en scène des têtes blondes précoces se déplaçant sur des motos et s’avérant de véritables spécialistes dans le domaine de la fauche. Face à eux, les adultes sont représentés comme des bouffons ou des empêcheurs de tourner en rond. Les enfants font preuve d’une volonté forte, et agissent de manière indépendante. Il y a de ce fait un coté légèrement surréaliste dans de nombreuses scènes, les enfants étant capables de dire / faire des choses que bien des enfants aimeraient pouvoir dire / faire dans la vraie vie. Par conséquent, il faut également noter que le film plaira énormément en enfants de 8 à 11 ans.

D’un point de vue formel, Riddle of Fire a été tourné en 16 mm – une volonté de Weston Razooli et de son directeur photo Jake L. Mitchell pour tenter de retrouver l’esthétique des films Disney qui ont servi d’inspiration au film, tels que Le Gang des chaussons aux pommes, La Montagne ensorcelée, Le Trésor de Matacumba, Les plus petits voleurs de chevaux, La Course au trésor ou Les visiteurs d’un autre monde. Les éléments de l’intrigue, l’esthétique générale et la structure sont remarquables, même si le film dure probablement une petite vingtaine de minutes de trop. Il reste cependant une œuvre originale et atypique, qui dénote d’un sens personnel de la réalité et de la fantaisie de la part de Weston Razooli, qui ne recule jamais devant des scènes qui pourraient sembler un peu kitsch ou ridicules et nous propose « sa » vision de A à Z.

Le DVD

[4/5]

C’est donc aujourd’hui Blaq Out qui nous permet aujourd’hui de découvrir Riddle of Fire sur format DVD. L’image du film, tourné dans un 16 mm extrêmement granuleux, est globalement stable et très belle, même si les arrière-plans laissent par moments apparaître de légers fourmillements. Néanmoins, on peut dire que l’éditeur, aguerri au format depuis de nombreuses années, sait parfaitement composer avec les limites d’un encodage DVD. Du beau travail, que vient confirmer la présence de deux mixages audio en VF et VO, l’un en Dolby Digital 5.1 (spatialisation d’ambiance, rien de spectaculaire mais dénotant d’une réelle volonté de donner de l’ampleur au spectre sonore), l’autre en Dolby Digital 2.0 stéréo.

Dans la section suppléments, on trouvera un entretien avec le scénariste / réalisateur Weston Razooli (12 minutes). Ce dernier reviendra sur ses influences conscientes, sur la filiation entre ce film et ses précédents, ainsi que sur sa passion pour le genre Sword & Sorcery, qui est repris de façon décalée dans le film. Et pour les fans de cette aventure assez unique, on notera que le site officiel de Riddle of Fire nous propose l’accès à un jeu vidéo ainsi qu’à un jeu de cartes inspirés du film.


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