Powers – Saison 1
États-Unis : 2015
Titre original : –
Créateurs : Brian Bendis, Charlie Huston
Acteurs : Sharlto Copley, Susan Heyward, Noah Taylor
Éditeur : Sony Pictures Entertainment
Durée : 7h environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD : 16 septembre 2015
Dans un monde où les super-pouvoirs sont relativement communs, et pas particulièrement héroïques, deux inspecteurs de police, Christian Walker et Deena Pilgrim, sont spécialement chargés des crimes impliquant des pouvoirs hors normes…
La saison
[4/5]
Les séries TV mettant en scène des super-héros sont très à la mode depuis quelque temps. Si l’on met de côté les français de chez Hero Corp., on pourra suivre les aventures d’Arrow et Flash, issus de l’univers DC Comics, mais également de Daredevil ou des Agents of SHIELD, qui viennent quant à eux de l’écurie Marvel. Créée par Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming, la série de comics Powers fut publiée aux alentours des années 2000 chez Image puis Icon Comics. Traduite en français depuis 2002, Powers est un comic-book fort et attachant, mélangeant de façon très intéressante le polar traditionnel et un univers peuplé de super-héros, un peu à la façon de Gotham Central ou Alias par la suite, Alias étant également une série créée par Brian Michael Bendis et se greffant à l’univers Marvel, et plus particulièrement à celui de la série Daredevil.
Initialement prévue pour 2012, la série Powers a finalement débarqué sur le Playstation Network en mars 2015. Chaperonnée par Bendis, la série fait honneur aux comic-books et s’avère tout à fait passionnante, même si elle prend des libertés avec l’œuvre graphique que les fans ne lui pardonneront peut-être pas. Si l’on passe outre les différences « physiques » liées au fait que Sharlto Copley et Susan Heyward ne ressemblent pas du tout aux Christian Walker et Deena Pilgrim nés sous la plume de Michael Avon Oeming, la première différence flagrante et notable entre la série et les comics concerne le personnage de Retro Girl. Mourant dans les premières pages du premier épisode du comic-book, elle est bien vivante dans le show TV, et s’avère même un des personnages les plus intéressants. Sa relation passée avec Walker crée une tension amoureuse absente de la version initialement imaginée par Bendis, et tout à fait bienvenue. Johnny Royalle et Wolfe, les ennemis de Walker, ne duraient pas longtemps dans les comics, et deviennent des personnages importants et charismatiques dans le show. La première rencontre avec Calista dans la version papier était en tant que gamine de huit ans (elle réapparaitrait ensuite pour devenir la nouvelle Retro-Girl), ici on la rencontre déjà adolescente dans une version « groupie » de super-héros, littéralement prête à tout pour révéler ses pouvoirs.
Mais la principale différence entre la version « comics » et la version TV de Powers tourne bien autour du personnage principal, celui de Christian Walker. Dans la version « papier », Walker prend plutôt bien le fait de perdre ses pouvoirs : lassé de son existence de super-héros, il prend le retour à la vie normale comme une opportunité bienvenue, et continue d’être un héros du quotidien à travers son boulot de flic. Dans la série, Walker est déprimé par la disparition de ses pouvoirs, et donnerait tout pour les récupérer : selon lui, il n’est plus que l’ombre de sa gloire passée, et devient une sorte de « double » de Calista, impatiente de découvrir les pouvoirs qu’elle est persuadée de posséder.
Bref, la série TV Powers prend des directions différentes de son grand frère le comic-book, et c’est tant mieux. La série ne manque pas d’ambition, et les dix épisodes de cette première saison se suivent sans la moindre difficulté : les acteurs sont impeccables, et la direction artistique apportée à l’ensemble est très intéressante. On regrettera cependant que les effets spéciaux n’aient pas pu bénéficier d’un budget un poil supérieur ; en l’état, ils sont cheap et desservent un peu le propos, les séquences attendues comme épiques s’avérant au final un peu décevantes. Mais le potentiel est là et bien là, on espère que le budget alloué à la représentation des « Powers » dans la deuxième saison permettra aux auteurs du show de nous proposer des séquences impressionnantes, à la hauteur de l’univers classe et passionnant qu’ils ont créé.
Le coffret DVD
[4/5]
Côté DVD, Sony Pictures Entertainment nous propose comme à son habitude une expérience complète et remarquable. Dispatchés sur trois DVD, les dix épisodes affichent une image de toute beauté, qu’aucun problème de compression ne vient entacher. La définition est précise, les couleurs de bonne tenue, bref, l’éditeur, rôdé au DVD depuis de nombreuses années, connaît son travail et compose parfaitement avec les limites d’un encodage en définition standard. Niveau son, les épisodes sont proposés en VF et VOST dans des mixages Dolby Digital 5.1 immersifs et très dynamiques. Le résultat est presque bluffant : il est agréable de constater que contrairement à certains éditeurs depuis l’avènement du Blu-ray, Sony ne sacrifie pas le DVD avec un boulot éditorial fait par-dessus la jambe.
Dans la section suppléments, on ne trouvera qu’une featurette d’une dizaine de minutes sur le travail d’adaptation du comics à l’écran. C’est l’occasion d’entendre s’exprimer une belle partie du casting sur la série, ainsi que Charlie Huston (co-créateur de la série) ou encore Michael Avon Oeming (dessinateur du comics). Le grand absent de ce survol des principaux thèmes abordés dans cette première saison est Brian Michael Bendis lui-même, qu’on aurait aimé entendre s’exprimer sur ce projet qui lui tient à cœur depuis de nombreuses années.