Overdrive
États-Unis, France, Belgique : 2017
Titre original : –
Réalisation : Antonio Negret
Scénario : Michael Brandt, Derek Haas
Acteurs : Scott Eastwood, Freddie Thorp, Ana de Armas
Éditeur : TF1 Vidéo
Durée : 1h30
Genre : Action
Date de sortie cinéma : 16 août 2017
Date de sortie DVD/BR : 26 décembre 2017
Les frères Andrew et Garrett Foster sont des pilotes d’exception, mais aussi des voleurs d’exception. Leur spécialité : voler les voitures les plus chères au monde. À Marseille, ils parviennent à dérober une sublime Bugatti 1937, joyau de l’exceptionnelle collection de Jacomo Morier, parrain de la Mafia locale. Ce dernier décide alors d’utiliser leur talent à son profit contre son ennemi juré, Max Klemp. Mais s’ils acceptent de rentrer dans ce jeu, c’est qu’ils ont en réalité conçu un coup d’une audace inégalée…
Le film
[3/5]
La Côte d’Azur et ses images d’Epinal, le soleil, des voitures de collection, un gang de jeunes et beaux voleurs de voiture aux prises avec des méchants impitoyables – Overdrive porte sur lui les stigmates d’un cinéma d’exploitation d’été en mode décontracté, à mater en tongs et bermuda, le bob vissé sur la tête et une binouze à la main. Pour un peu, on irait même jusqu’à dire que le film d’Antonio Negret est au Cinéma ce que la merguez est à la gastronomie française – si bien sûr certains cinéphiles pourraient manger du barbecue à la fraiche toute l’année, d’autres y sont largement allergiques… Mais comme la merguez négligemment mâchonnée au camping durant la chaleur des températures estivales, Overdrive fait partie de ce genre de spectacle inoffensif que la plupart des spectateurs pourra apprécier, à condition cela dit de ne pas en abuser (ce n’est pas bon pour la ligne). Un film dans la directe lignée de la saga Le transporteur ou de films tels que Taken 2 et 3.
Mais malgré les apparences, Overdrive n’est pas une production Luc Besson, mise en boite sous les couleurs d’EuropaCorp. Elle nous vient en fait du « fils maudit » de l’écurie Besson : Pierre Morel, ancien proche du mogul du cinéma d’exploitation made in France, qui cherchait à se lancer dans la production depuis presque dix ans (si on trouve trois références à sociétés de production à son nom –Ftg Films, Elastic Collision, M2ai– plusieurs ont fini par cesser leur activité faute de projets), et a finalement trouvé chaussure à son pied avec le projet Overdrive. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il joue vraiment sur les plates-bandes de son camarade, proposant une vision de la France pour le moins « carte postale », pour ne pas dire grotesque ; ainsi, si les auteurs du film voulaient sans doute apporter une certaine « couleur locale » à leur bébé, il sera bien difficile de ne pas sourire devant certaines séquences, telles que cette virée dans les bas-fonds de Marseille au cœur desquels une poignée de personnages interlopes au visage buriné trainent dans des souterrains obscurs et enfumés afin de pratiquer des parties « underground » de… pétanque !
Vous l’aurez compris : difficile d’envisager une approche critique ou analytique d’Overdrive en tant qu’objet cinématographique. Mais ce n’est pas non plus ce qu’on lui demande : il suffira donc de se laisser porter par l’efficacité de la réalisation d’Antonio Negret et par le charme de sa brochette d’acteurs, menée bien sûr par un Scott Eastwood dont le visage et les expressions ne manqueront pas de rappeler à quel point il est le portrait craché de son père dans les années 60.
Le DVD
[4,5/5]
Le DVD d’Overdrive est édité par TF1 Vidéo, et bénéficie de tout le savoir-faire de l’éditeur en matière d’encodage. Le master est de toute beauté, la définition et les couleurs s’en sortent haut la main, dans les limites évidentes d’un encodage en définition standard, et le tout rend tout de même un bel hommage à la sublime photo du film signée Laurent Barès, jusqu’ici plutôt connu pour ses contributions à la naissance d’un nouveau cinéma d’horreur à la française (À l’intérieur, Frontière(s), La meute, Livide, The divide…), mais ayant également fait ses armes dans le genre « action et bagnoles » sur Hitman ou la série TV Le transporteur. Côté son, les deux pistes audio (VF / VO) en Dolby Digital 5.1 s’avèrent toutes deux rapidement bien immersives, et proposent une spatialisation des effets très travaillée, avec des bruits de moteur vrombissant de partout.
Dans la section bonus, on trouvera un making of en mode ultra-promotionnel finalement –et à l’image du film– tellement « à fond » dans l’autosatisfaction qu’il en deviendra parfois comique. Il faut par exemple entendre le réalisateur évoquer son casting en comparant sa bande de jeunes à des acteurs tels que James Dean, Steve McQueen et Ali McGraw, ou encore parler de son producteur Pierre Morel comme de son « mentor » en citant les chefs d’œuvres passés du cinéaste : Banlieue 13 et Taken… Même si pour être tout à fait honnête on aime beaucoup ces deux films (tellement bourrins et fun qu’ils en deviennent franchement jouissifs), ce ne sont peut-être pas les deux premiers qui nous viennent à l’esprit à l’évocation du mot « chef d’œuvre »…