Test DVD : O Corno – Une histoire de femmes

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O Corno – Une histoire de femmes

Espagne, Portugal : 2023
Titre original : O Corno
Réalisation : Jaione Camborda
Scénario : Jaione Camborda
Interprètes : Janet Novás, Julia Gomez, Nuria Lestegás
Éditeur : Epicentre Films 
Durée : 1h41
Genre : drame
Date de sortie cinéma : 27 mars 2024
Date de sortie DVD : 16 juillet 2024

1971, Espagne franquiste. Dans la campagne galicienne, María assiste les femmes qui accouchent et plus occasionnellement celles qui ne veulent pas avoir d’enfant. Après avoir tenté d’aider une jeune femme, elle est contrainte de fuir le pays en laissant tout derrière elle. Au cours de son périlleux voyage au Portugal, María rencontre la solidarité féminine et se rend compte qu’elle n’est pas seule et qu’elle pourrait enfin retrouver sa liberté…

Le film

[3/5]

« On regrette que ce deuxième long métrage de la réalisatrice basque Jaione Camborda peine à vraiment démarrer et fasse un peu trop de place à une certaine complaisance, ne serait-ce que par la durée des scènes, dans la description des souffrances physiques subies par les femmes que ce soit lors d’un accouchement ou d’un avortement, des souffrances dont on comprend parfaitement qu’elles puissent se ressembler dans la mesure où, dans les deux cas, il s’agit d’expulsion depuis le corps d’une femme. On le regrette d’autant plus que, par ailleurs, le film présente des qualités évidentes pour parler du sujet important de l’avortement dans une époque où, un peu partout dans le monde, on constate la remise en question de sa légalisation : la mise en lumière du phénomène de sororité qui amène des femmes d’horizons, de pays, de cultures différent(e)s  à s’entraider sans se poser de question ; la très grande qualité de la photographie due au portugais Rui Poças, avec une très belle lumière et de magnifiques gros plans sur les visages féminins ; le jeu très intense de Janet Novás, l’interprète de Maria, une danseuse de métier dont c’est la première apparition sur un écran de cinéma et qui s’est vue attribuer pour ce rôle, très récemment, le Goya de la meilleure espoir féminine ; une utilisation intelligente du hors-champ. Dans ce film où on entend très peu de musique, on parle castillan, galicien et portugais. »

Cet extrait de la critique de O Corno – Une histoire de femmes parue sur le film au moment de sa sortie en salles peut vous donner envie de la lire dans son intégralité. Si c’est le cas, c’est ICI qu’il faut cliquer !

 

Le DVD

[4/5]

Après avoir distribué en salles O Corno – Une histoire de femmes, Epicentre l’édite en DVD et le résultat mérite tous les éloges : la très belle photographie du portugais Rui Poças est très bien rendue, la définition étant très précise et les couleurs rendues de façon très naturelles. Ces compliments s’étendent même aux nombreuses scènes nocturnes, pas faciles à mettre en valeur avec le format DVD.  Concernant le confort de visionnage, le DVD propose le son en Dolby 5.1 et en Dolby Stéréo et on peut choisir de voir le film avec ou sans des sous-titres en français. 

On passera rapidement sur le supplément intitulé « Galerie-Photos » ainsi que sur celui intitulé Bio-Filmographie de la réalisatrice, même si le texte présenté à le mérite de nous apprendre que Jaione Camborda a été, avec O Corno – Une histoire de femmes, la première réalisatrice en 71 ans à se voir attribuer la Coquille d’or du Festival de San Sebastien. Par contre, on s’attardera davantage sur l’entretien avec la réalisatrice d’une durée de 19 minutes. On y retrouve les sujets classiques concernant les études cinématographiques suivies par Jaione Camborda, le choix des interprètes avec un mélange d’ « acteurs entrainés » et d’ « autres non entrainés » et quelques explications du travail effectué avec les techniciens. La réalisatrice explique aussi le pourquoi de ce titre, O Corno, et insiste sur l’idée de sororité si présente dans le film et sur la capacité de la femme à donner la naissance ou ne pas la donner. On ne peut que se montrer intéressé par ce qu’elle dit sur ce qui est pour elle un triptyque, les 3 facettes d’une même essence : accouchement, avortement, scène de sexe. Toutefois, le plus intéressant de cet entretien se trouve sans doute dans son plaidoyer concernant ce qui la motive pour faire un film : « Faire un film où j’ai toutes les réponses ne m’intéresserait pas. Ce serait ennuyeux. Ce qui me motive, c’est le fait de ne pas savoir quel parti adopter et de ne pas bien comprendre ce que je vais explorer ». 

 

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