Nuit de terreur
États-Unis : 1946
Titre original : So dark the night
Réalisateur : Joseph H. Lewis
Scénario : Martin Berkeley, Dwight V. Babcock
Acteurs : Steven Geray, Micheline Cheirel, Eugene Borden
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h08
Genre : Thriller, Policier
Date de sortie DVD : 13 juin 2017
Un détective parisien prend des vacances pour la première fois depuis onze ans dans une petite auberge de la campagne française. Il y rencontre et tombe amoureux de la fille de ses logeurs. Promise à un fermier voisin, ils disparaissent tous les deux le soir de leurs fiançailles. le détective va mener l’enquête…
Le film
[3,5/5]
Si l’introduction du film par Bertrand Tavernier nous apprend que Nuit de terreur comptait parmi les deux films préférés de Joseph H. Lewis au sein de sa filmographie, et si le film s’avère toujours, 70 ans après sa sortie dans les salles, une série B tout à fait agréable à suivre, il tient aujourd’hui bien d’avantage de la « curiosité » historique que du chef d’œuvre – rien à voir par exemple avec Le démon des armes, réalisé en 1950 par le même Joseph H. Lewis.
Nuit de terreur se déroule donc en France (dans une France d’Épinal pour le moins fantasmée par les scénaristes du film), et met en scène le détective Henri Cassin, sommité de la police hexagonale, prenant des vacances pour la toute première fois depuis onze ans passés à pourchasser les criminels. La particularité du film est donc de mettre en scène un héros fatigué, qui finira par enquêter malgré lui sur une série de meurtres décimant les villageois autour de lui. Et le film de slalomer entre les genres avec un talent certain, passant de la romance contrariée au film policier, pour se terminer dans la noirceur la plus totale dans un esprit très « Film Noir ».
Assurément, Nuit de terreur est un film court et très bien mené, proposant quelques compositions de plans de toute beauté et des idées de mise en scène tout à fait fluides et bien pensées. Le talent de Joseph H. Lewis est là et déjà remarquable, évident, travaillant notamment sur les reflets et la thématique du double dans des plans qui prendront tout leur sens dans la bobine finale. Le film sera en revanche un peu desservi par ses décors grotesques et ses dialogues un peu ridicules, mélangeant allègrement le français et l’anglais, alors même qu’ils sont déclamés par des comédiens d’origines diverses et variées singeant tant bien que mal l’accent français, quand ils ne s’expriment pas directement, avec des fortunes diverses, dans la langue de Molière.
Le DVD
[4/5]
Côté vidéo, le DVD édité par Sidonis Calysta fait honneur à la belle direction photo du film : le master s’avère d’une grande précision, le piqué est étonnamment précis pour de la définition standard, les couleurs et contrastes sont bons, les noirs relativement profonds sans être bouchés, on ne constate pas de pixellisation à outrance sur les arrière-plans, bref, c’est un très beau boulot. Côté son, le constat est le même avec un mixage Dolby Digital 2.0 mono d’origine en VO (le film n’a jamais eu de doublage français), tout à fait recommandable.
Du côté des suppléments, et outre la traditionnelle bande-annonce et la galerie de photos également d’usage chez l’éditeur, Sidonis Calysta nous propose non pas une mais TROIS présentations du film, assurées par Bertrand Tavernier, Patrick Brion et François Guérif. Chacun y impose son style avec panache ; on notera que si Tavernier et Guérif préservent le mystère du dénouement de l’intrigue, il sera plutôt conseillé de visionner la présentation de Brion APRÈS le visionnage du film.