Test DVD : Mon parfait inconnu

Synopsis : Ebba, jeune femme solitaire de 18 ans, travaille dans le port d’Oslo. Un soir, elle découvre à terre un homme d’une grande beauté, blessé à la tête. Se rendant compte qu’il est atteint d’amnésie, elle lui fait croire qu’ils sont amants et leur construit un univers bâti sur le mensonge. Mais progressivement, Ebba comprend que les pires tromperies ne viennent peut-être pas d’elle…

Le film

[3/5]

C’est très rapidement que l’on comprend que Ebba, une employée d’une entreprise de nettoyage d’Oslo, est du genre à se faire des films dans sa tête : alors qu’une fête se déroule dans un jardin proche de la maison où elle habite dans le sous-sol et dont ses propriétaires lui ont confié la garde pendant qu’ils partaient en vacance, une fête qu’elle regarde depuis une fenêtre, elle se projette mentalement au sein de cette fête, se présentant aux personnes qu’elle rencontre avec des éléments de généalogie sortant de son imagination. On n’est donc pas surpris lorsque cette mythomane se présente comme étant sa petite amie à un homme blessé à la tête qu’elle trouve dans le port d’Oslo et dont elle a très vite compris qu’il était devenu amnésique. L’homme est bulgare et Ebba lui affirme qu’il se prénomme Julian.

Dire que la réalisatrice fait un usage totalement réussi de ce point de départ plein de promesses serait mentir. En choisissant le format 4/3, communément appelé format carré, et en fouillant à plusieurs reprises le visage d’Ebba en gros plan,  Johanna Pyykkö, une réalisatrice finno-suédoise établie en Norvège, donne vraiment l’impression de vouloir nous introduire dans la tête de la jeune mythomane et, pourtant, malgré cette proximité qu’on devrait avoir avec ce personnage, beaucoup d’éléments restent flous, certains revêtant pourtant une certaine importance. C’est ainsi qu’on ne saura jamais si Ebba est depuis toujours une affabulatrice patentée ou bien  si c’est le fait de se retrouver soudainement à la tête d’une maison cossue en plein quartier riche d’Oslo qui a l’amenée à s’imaginer faire partie de la haute société osloïte. Toutefois, malgré ces points d’interrogation qui restent sans réponse, on suit sans ennui cette fausse histoire d’amour qui pourrait se transformer en véritable histoire d’amour. En fait, le film doit beaucoup à la qualité de jeu de Camilla Godø Krohn qui interprète le rôle d’Ebba et qui fait ici ses débuts comme comédienne. Malgré son manque d’expérience (à moins que ce ne soit grâce à ce manque d’expérience !), elle excelle à donner tout le trouble nécessaire à son personnage. On notera que la musique du film a été co-composée par la française Delphine Malaussena, déjà présente sur Chien de la casse, de Jean-Baptiste Durand. On la retrouvera très prochainement dans le film franco-coréen Hiver à Sokcho.

Le DVD

[4/5]

Avec Pyramide Vidéo, il n’y a pas de gros soucis à se faire quant à la qualité d’un de leurs DVD. Une fois de plus, on a droit à une belle image, avec une bonne définition et un excellent respect de la lumière et des couleurs. Quant à l’écoute, elle se fait en VO sous-titrée en français avec le choix entre Dolby 2.0 et Dolby 5.1.

Comme supplément au long métrage, Pyramide Vidéo propose My Manila lover, un court métrage de 25 minutes réalisé par Johanna Pyykkö et qui avait été très remarqué à la Semaine de la Critique en 2019. Sur le sujet de l’amour déçu, on y trouve déjà le format 4/3 et la mythomanie d’un des personnages.