Test DVD : Mission 633

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Mission 633

Grande-Bretagne, Etats-Unis : 1964
Titre original : 633 Squadron
Réalisation : Walter Grauman
Scénario : James Clavell, Howard Koch, d’après le roman de Frederick E. Smith
Interprètes : Cliff Robertson, George Chakiris, Maria Perschy
Éditeur : Rimini Editions
Durée : 1h34
Genre : Guerre
Date de sortie en salles : 24 juillet 1964
Date de sortie en DVD : 22 juillet 2021

En Norvège pendant la seconde Guerre Mondiale, la catastrophe est imminente : les services secrets britanniques ont repéré une usine de carburant, destinée à alimenter les fusées allemandes. Le lieutenant-colonel Grant dispose de très peu de temps pour entrainer l’escadrille 633 en vue de la périlleuse mission qui attend ses hommes : détruire l’usine avant qu’il ne soit trop tard.

Le film

[3/5]

1944 : au retour d’une mission, dangereuse comme d’habitude, les membres d’une escadrille de la RAF se retrouvent au pied d’un de leurs avions, excités par la promesse d’une permission venant à point nommé après une période particulièrement éreintante. Sauf que le chef de cette escadrille, le lieutenant-colonel Roy Grant, est appelé en urgence auprès du Général de division Davis et du lieutenant norvégien Erik Bergman, un homme qui est à la tête de Linge, un mouvement de la résistance norvégienne. Les permissions ? Annulées ! L’escadrille commandée par Grant est d’une telle efficacité qu’elle va recevoir une importante récompense : elle a été choisie pour mener une opération urgente et secrète, une opération tellement délicate qu’elle va nécessiter, avant d’être réalisée, une période d’entrainement de 17 jours, dans des conditions se rapprochant le plus possible de ce que les pilotes rencontreront dans la réalité. Le but de cette opération : empêcher la fabrication et la livraison d’un carburant spécial destiné aux roquettes V2 que les nazis comptent utiliser pour contrer un éventuel débarquement. La seule usine de fabrication de ce carburant est en Norvège, au fond d’un fjord très étroit, et le fuel doit être livré dans 18 jours. L’usine étant blindée, les résistants norvégiens estiment que la seule solution consiste à bombarder la falaise surplombant l’usine, ce qui aboutira à son écroulement et à l’ensevelissement de l’usine. Ces bombardements nécessitant de voler à une très faible altitude, la résistance norvégienne se chargera, juste avant l’opération, de neutraliser, à terre, les batteries anti-aériennes des nazis. Quant à l’entrainement des pilotes, il se déroulera en Ecosse, la seule partie des Iles britanniques pouvant offrir des configurations de terrain s’apparentant à un fjord norvégien.

Contrairement à un film comme Les briseurs de barrage, transposition cinématographique de l’Opération Chastise, une véritable opération qui s’est déroulée en 1943, Mission 633, adaptation cinématographique d’un roman de Frederick E. Smith paru en 1956, est une œuvre de pure fiction qui raconte une opération qui n’a jamais eu lieu mais dont le côté parfaitement plausible montre qu’elle aurait très bien pu avoir lieu. Il est bon de préciser que Walter Mirisch, un des producteurs exécutifs du film, venait du milieu de l’aviation et que Walter Grauman, son réalisateur, a servi quatre ans dans l’United States Army Air Forces en Europe durant la seconde Guerre Mondiale et qu’il a accompli 56 missions de bombardement : leur expérience explique l’impression de véracité donnée par la représentation en image des bombardements et des combats aériens. Mission 633 suit fidèlement les étapes qu’on a l’habitude de rencontrer dans un film de guerre consacré à ce type d’opération spéciale : présentation de l’opération, entrainement, épisode sentimental, diverses complications imprévues rendant l’opération de plus en plus dangereuse, opération proprement dite, phrase définitive d’un officier de haut rang pour terminer le film. Ici, « On ne peut pas tuer une escadrille », prononcée par le Général de division Davis. Film de guerre réalisé il y a 57 ans, on a bien sûr droit à des scènes de harcèlement de femmes, civiles ou non, par des militaires plus ou moins éméchés : rien que de plus normal à l’époque !

Film ayant pour but de mettre en valeur les exploits de la RAF durant la seconde guerre mondiale et les sacrifices que ses membres étaient prêts à assumer pour participer à la victoire des alliés, film ayant l’honnêteté de montrer qu’il n’y avait pas que de « purs » anglais dans ses rangs avec la présence parmi les pilotes d’un australien et d’un indien sikh, Mission 633 est aussi un film à la gloire des avions Mosquitos, construits par de Havilland, ces bombardiers en bois particulièrement légers, particulièrement rapides. A noter que la production du film avait réussi à acquérir 9 de ces avions alors qu’ils venaient tout juste d’être mis hors service. 3 d’entre eux furent délibérément détruits durant le tournage du film, au grand dam de nombreux amoureux de l’aviation. Dans la distribution on note surtout la prestation très convaincante de Cliff Robertson, interprète du lieutenant-colonel Roy Grant, et on se montre surpris du choix du gréco-américain George Chakiris, très méditerranéen, pour interpréter le rôle d’un norvégien, d’autant plus que le film lui alloue une sœur, interprétée par la comédienne autrichienne Maria Perschy, dont les cheveux sont aussi blonds que les siens sont noirs.

Le DVD

[4.5/5]

Tourné en Couleur DeLuxe et en Panavision, photographié par Edward Scaife, un talentueux Directeur de la photographie qui a souvent travaillé pour John Huston, Mission 633 bénéficie d’un excellent transfert de l’image sur DVD. Concernant les dialogues, le choix est donné entre la version originale, sous-titrée en français, et une version française, probablement celle qui accompagnait le film lors de sa sortie dans les salles françaises en 1964 et, à ce titre, tout à fait supportable.

Trois suppléments accompagnent le film sur le DVD. Tous réalisés en 2019 par Naomi Holwell, ils sont tous les trois d’un grand intérêt, quand bien même on pourra trouver certaines répétitions dans ce qu’on entend. Dans le premier, En bonne compagnie – Se souvenir de Mission 633, d’une durée de 23 minutes, l’auteur et critique anglais Kim Newman situe Mission 633 parmi les nombreux films de guerre, américains ou britanniques, qui ont fleuri après la deuxième guerre mondiale, et donne de nombreux détails sur les acteurs, les scénaristes et le producteur Walter Mirisch. Dans le deuxième, Une équipe de haut vol – la stratégie des frères Mirisch, d’une durée de 18 minutes, l’universitaire Paul Kerr se focalise sur les méthodes de travail des trois frères Mirisch, les fondateurs de la Mirisch Company, la société de production a qui l’on doit Mission 633. Quant à la troisième, Mission impossible – Analyser Mission 633, d’une durée de 16 minutes, on y entend le Professeur Russ Henter évoquer le fait que Mission 633 entre dans la catégorie des films sacrificiels, insister sur la présence de non britanniques au sein de la RAF et préciser que George Lucas reconnait s’être inspiré de la scène de combat dans un des volets de la saga Star Wars.

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