Synopsis : Chantal et Christian vivent une retraite paisible. Mais depuis que leurs enfants Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ceux-ci ne donnent plus beaucoup de nouvelles. Les occasions de se réunir en famille se font de plus en plus rares… Quand les rejetons annoncent qu’ils ne viendront pas fêter Noël, c’en est trop pour Chantal et Christian ! Ils décident alors de leur faire croire qu’ils ont touché le jackpot. Une tentative désespérée pour tenter de les faire revenir et un mensonge qui pourrait leur coûter cher…
Le film
[3/5]
Lorsque les relations entre un couple et ses enfants ne font l’objet d’aucune anicroche notable, il est peu probable qu’un réalisateur ou une réalisatrice s’en empare pour en faire le sujet d’un film. Par contre, si le fils et la fille d’un couple de sexagénaires retraités vivant en banlieue parisienne ont quitté le domicile familial 10 ans auparavant pour aller s’installer à Paris, en promettant de venir chaque dimanche partager le repas familial et que cette promesse est dorénavant loin d’être tenue, l’intérêt du monde du cinéma arrive à se manifester, d’autant plus pour une réalisatrice comme Alexandra Leclère qui a fait de la famille son thème de prédilection.
Voilà donc Chantal et Christian Blanc, les parents, et Sandrine et Stéphane, les enfants. Chantal est une véritable mère poule qui ne manque pas une occasion de faire remarquer à Sandrine qu’il serait temps pour elle, à son âge, de tomber enceinte et qui fait une fixette sur les repas familiaux et, plus particulièrement, sur celui qui, c’est pour elle une obligation, doit réunir la famille à Noël. En apparence, Christian est moins à cheval sur les conventions et il serait prêt à décaler d’une semaine le réveillon de Noël ; par contre, lorsqu’on le pousse à bout, il est tout à fait capable d’inventer des ripostes particulièrement redoutables. Quant à leurs enfants, c’est pour trouver des prétextes afin d’échapper aux repas du dimanche ou pour se défiler au dernier moment d’un rendez-vous avec papa ou maman qu’ils font fonctionner leur créativité. Sandrine est mariée et travaille dans la prise des rendez-vous avec Régis, son mari dentiste. Stéphane lui, prend pour prétexte d’être surchargé de travail et en est arrivé à utiliser un coursier pour apporter à sa mère ses chemises sales et se les faire livrer après lavage et repassage par sa mère. Comme dit Chantal : « il ne m’appelle que quand il fait une fausse manip ! ». Quand, une fois de plus, la présence de Sandrine et de Stéphane pour un réveillon de Noël s’avère, parait-il, impossible, Christian a une idée qu’il aurait tendance à qualifier de géniale : faire revenir les enfants dans le giron familial en les appâtant avec un immense paquet de fric, en leur faisant croire que leur couple a gagné 18 millions d’euros au loto.
Une telle entame de film peut donner naissance à des œuvres très différentes, allant de la comédie sociale se moquant plus ou moins gentiment du culte de l’argent et du monde des ultra-riches à la comédie lourdingue pleine de clichés et de comportements exagérés. Alexandra a choisi de passer allègrement d’un extrême à l’autre, nous donnant au final une comédie certes plaisante et divertissante mais qui aurait gagné à s’éviter quelques exagérations bien inutiles. En effet, dans Mes très chers enfants, il y a de la comédie sociale ainsi qu’un coup de projecteur sociologique intéressant, quand bien même il n’est pas d’une grande finesse, sur les rapports entre parents et enfants adultes dans l’époque actuelle, et on peut ne pas renâcler en voyant Sandrine et Stéphane se conduire de façon très excessive comme de gentils toutous dès que l’odeur de l’argent monte à leurs narines, un tel comportement pouvant vraiment se rencontrer dans la vie réelle, comme on peut s’amuser à observer le comportement obséquieux de certaines personnes face à celles et ceux qui sont supposé.e.s avoir un portefeuille bien rempli. Toutefois, notre satisfaction aurait été beaucoup plus grande si la réalisatrice n’avait pas cru bon d’incorporer des scènes supposées être drôles de personnages partant complètement en vrille, de façon totalement exagérée, que ce soit Ben ou Edouard de Castignac, son patron. Dommage !
Concernant le casting, Alexandra Leclère est aller puiser chez un comédien et deux comédiennes qu’elle connaissait bien, qui se connaissaient bien, que nous connaissons bien et qui, on s’en réjouit, s’acquittent bien de leur tâche : Josiane Balasko (Chantal) et Marilou Berry (Sandrine), mère et fille dans la vie, mère et fille dans le film et tournant ensemble pour la 6ème fois, Didier Bourdon (Christian) et Josiane Balasko tournant pour Alexandra Leclère pour la 3ème fois et partageant l’affiche pour la 6ème fois dont une fois déjà en tant que mari et femme. Parmi les nouveaux dans le cinéma de la réalisatrice, on préfère la prestation de Ben, très bon dans le rôle de Stéphane, à celle de Laurent Stocker, de la Comédie française, manifestement pas très à l’aise dans le rôle d’Edouard de Castignac. Dans des rôles de moindre importance, Estéban, qui joue Régis, et Joséphine de Meaux, qui joue Valérie, la secrétaire d’Edouard de Castignac, se font remarquer favorablement, le premier par son phrasé si particulier, la seconde par la façon dont elle fait part de ses réflexions pleines de bon sens et d’émotion.
Le DVD
[3.5/5]
Avouons le : il n’y a pas grand chose à dire sur l’objet DVD. Il est présenté dans un boitier classique, il propose le son en Dolby 2.0 et en Dolby 5.1, avec la possibilité d’ajouter le traditionnel sous-titrage pour sourds de malentendants. Il est également possible de regarder le film avec une audio description en 2.0. L’image est de bonne qualité, mettant bien en valeur les fringues bariolées que Chantal et Christian acquièrent pour jouer aux nouveaux riches. Que dire de plus, sinon rajouter que le film est également disponible en Blu-ray et en VOD ?
Côté suppléments, c’est un peu la misère avec deux malheureuses scènes coupées. On peut regretter que la première de ces scènes, d’une durée de 82 secondes, n’ait pas été conservée car s’y niche une des meilleures répliques du film : à Chantal qui n’arrête pas d’affirmer qu’un réveillon de Noël sans les enfants n’est pas vraiment un réveillon, Christian propose un petit câlin en ajoutant : »tu vas pas me dire que faire un petit câlin sans les enfants, c’est pas vraiment un petit câlin ! ». Quant au second, d’une durée de 156 secondes, on comprend très vite qu’il s’agit d’un rêve.