Maria Montessori
Italie : 2007
Titre original : Maria Montessori : una vita per i bambini
Réalisation : Gianluca Maria Tavarelli
Scénario : Gianmario Pagano, Monica Zapelli, Pietro Valsecchi
Interprètes : Paola Cortellesi, Massimo Poggio, Gianmarco Tognazzi
Éditeur : Saje Distribution
Durée : 3h11
Genre : Biopic
Date de sortie en DVD : 20 juillet 2021
Rome, 1892. Maria Montessori, jeune étudiante en médecine, lutte pour se faire une place dans un monde d’hommes. Pour être acceptée, elle doit être la meilleure, ne jamais montrer de signes de faiblesse. Elle rencontre un jeune et fascinant professeur, Giuseppe Montesano. Ensemble, ils commencent à travailler sur un projet d’aide aux enfants retardés et abandonnés, et vivent en secret une grande passion. Mais ils ne sont pas mariés, et Maria tombe enceinte : leur enfant illégitime doit être caché afin d’éviter un scandale. Alors qu’elle se retrouve dans l’impossibilité d’élever son propre enfant, Maria décide de continuer à se battre pour ses idées et pour l’éducation de tous les enfants…
Le film
[3,5/5]
Montessori : un nom qui est loin d’être inconnu. En général, on sait qu’il est lié à une méthode pédagogique, on sait qu’il y a partout dans le monde des écoles qui portent ce nom. Mais que sait on de plus ? Sait on qu’il s’agissait d’une femme de nationalité italienne et dont le prénom était Maria ? Pendant un peu plus de 3 heures, le film, ou, plutôt, le téléfilm Maria Montessori permet de faire plus ample connaissance avec cette femme hors du commun. Comme dans tout biopic, il y a une focalisation sur certaines périodes de la vie du personnage et des points, importants ou de détail, qui sont laissés de côté. Comme dans tout biopic, on peut aussi suspecter l’existence d’un certain nombre de divergences entre ce que montre le film et la réalité, voire en avoir la certitude. Certaines sont anecdotiques. Après tout, est ce important de savoir si Maria Montessori a été, à la fin du 19ème siècle, une des premières femmes à devenir médecin en Italie ou la toute première ? D’autres sont plus importantes : est-il vrai que Freud aurait dit que si tous les enfants fréquentaient une école Montessori, il n’y aurait plus de travail pour les psychanalystes ? Par ailleurs, il est certain qu’il y a eu des liens entre Maria Montessori, femme ayant une grande appétence pour la liberté, et le régime fasciste de Mussolini, qui, bien que dictatorial, s’affichait en défenseur des libertés, mais n’ont-ils pas été plus profonds et plus prolongés que ce que montre le film ?
En tout cas, Maria Montessori est montrée comme ayant été une femme qui, toute sa vie durant, s’est battue avec acharnement pour imposer ses choix et ses idées dans un environnement exclusivement masculin, qui, soit par pure phallocratie, soit par jalousie, soit par lâcheté, n’a cessé de lui mettre des bâtons dans les roues. Heureusement, Maria Montessori avait une mère exceptionnelle pour l’époque, une mère qui l’encourageait à se comporter en femme libre, et un père qui, de prime abord, s’opposait à ce type de comportement mais qui avait quand même l’intelligence de reconnaître, plus tard, qu’il s’était trompé. Le film n’approfondit pas vraiment les particularités des méthodes pédagogiques de Maria Montessori, préférant fouiller les difficultés rencontrées dans sa vie professionnelle et celles, tellement importantes pour elles, de sa vie sentimentale : sa relation avec Giuseppe Montesano, un professeur de psychiatrie, commencée alors qu’elle n’était pas encore diplômée, la découverte de sa grossesse, le comportement lâche et odieux de Montesano, un homme sous la coupe de sa mère et qui l’empêchera d’élever elle-même son enfant. Voilà une femme qui a consacré toute sa vie aux enfants, qui a été empêchée d’élever Mario, son propre fils, et qui n’a pas pu, pendant très longtemps, se prévaloir de l’appellation de mère. Au point qu’un fonctionnaire important du ministère de l’éducation nationale aura beau jeu de lui dire, pour s’opposer à elle : « Ce qui joue contre vous, c’est que vous n’êtes pas une mère ».