Les yeux dans les ténèbres
États-Unis : 1942
Titre original : Eyes in the night
Réalisation : Fred Zinnemann
Scénario : Guy Trosper, Howard Emmett Rogers
Acteurs : Edward Arnold, Ann Harding, Donna Reed
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h16
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 7 juin 1950
Date de sortie DVD : 4 décembre 2018
Norma Lowry sollicite l’aide de son ami le détective non voyant Duncan Maclain car elle vient d’apprendre que l’un de ses ex prétendants courtise sa belle fille âgée de 17 ans. Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné, Norma devient la principale suspecte de ce crime…
Le film
[3,5/5]
Dans les années 40, afin d’insuffler un peu d’originalité au cœur des films policiers nous proposant, à la manière des enquêtes de Sherlock Holmes, de résoudre avec les personnages une énigme ou un mystère quelconque, les scénaristes se sont mis à créer des enquêteurs franchement inattendus, dans le but de dépoussiérer le genre à grands coups de relents exotiques ou même franchement comiques : on pense notamment à la saga L’introuvable (The thin man), aux détectives asiatiques Charlie Chan, Monsieur Moto ou Mr. Wong, ou encore à Bulldog Drummond, qui ont tous marqué le genre de leur empreinte à travers quelques films.
C’est également le cas de Duncan Maclain, héros des Yeux dans les ténèbres (Fred Zinnemann, 1942), qui affiche quant à lui la particularité d’être aveugle, et qui réapparaîtra, toujours sous les traits d’Edward Arnold, quelques années plus tard dans L’œil caché (Richard Whorf, 1945). Et si le personnage de Maclain est certes aveugle, il n’en est pas moins un solide adepte de la self defense et du combat à mains nues, capable de mettre au tapis n’importe quel malandrin qui lui chercherait des noises. Le point de départ et la principale attraction du film de Fred Zinneman consistent donc dans la description de ce personnage central, et dans la façon pour le moins habile dont il va démêler les fils d’une sordide affaire débutant comme une simple – quoi que sordide – affaire familiale mais se finira carrément par la mise à jour d’un complot nazi…
Comme de nombreux des films de « mystère » que nous avons évoqué un peu plus haut, Les yeux dans les ténèbres semble marquer un attachement tout particulier au « serial », dans le sens où le réalisme n’est probablement pas la première qualité du film de Zinneman. Mais le plaisir de suivre l’enquête de ce détective aveugle flanqué de son assistant / sidekick comique et de son berger allemand super-intelligent s’avère bel et bien présent, d’autant que Maclain, le héros du film, déploie parfois vraiment des trésors d’imagination et de ruse pour arriver à ses fins, et que si l’on excepte sa vue naturellement, ses sens sont vraiment particulièrement aiguisés. Aux côtés d’Edward Arnold qui livre une composition mémorable, on retrouvera Ann Harding et Donna Reed, dont l’affrontement à l’écran est un des aspects les plus intéressants et réussis d’un film qui se révèle une petite et agréable « friandise » des années 40, pas foncièrement indispensable mais franchement attachante et déployant finalement un « capital sympathie » assez élevé.
Le DVD
[4/5]
Le DVD des Yeux dans les ténèbres édité par Artus Films fait globalement honneur au petit film de Fred Zinneman : si le master n’est certes pas de la toute première fraîcheur, la compression est maîtrisée et compose avec les limites évidentes d’un encodage DVD. La définition n’est pas aussi précise qu’on pourrait l’espérer, mais étant donné l’âge et la rareté du film, on s’en contentera largement, sans trop faire la fine bouche. Côté son, s’il existe bel et bien une VF, seule la VO est ici proposée, en Dobly Digital 1.0 mono d’origine : aucun souci n’est réellement à déplorer, l’ensemble se tient plutôt bien et les sous-titres ne présentent pas de problème particulier.
Niveau suppléments, on trouvera une série de bandes-annonces des films édités par Artus dans la même collection « classiques ».