Test DVD : Les tigres volants

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Les tigres volants

Etats-Unis : 1942
Titre original : Flying Tigers
Réalisation : David Miller
Scénario : Kenneth Gamet, Barry Trivers
Interprètes : John Wayne, John Carroll, Anna Lee
Éditeur : Rimini Editions
Durée : 1h37
Genre : Action, Drame, Guerre, Romance
Date de sortie en salles : 6 juillet 1949
Date de sortie en DVD : 22 septembre 2021

Au début de la Deuxième Guerre mondiale, Jim Gordon dirige d’une main de fer une escadrille d’élite, Les Tigres volants. Un élément perturbateur, Woody Jason, intègre bientôt la troupe…

Le film

[3/5]

Figurez vous que, il y a bien longtemps, les Etats-Unis s’entendaient très bien avec la Chine, l’ennemi, dans la région, étant alors le Japon. Au point que, en 1941, alors que la 2ème guerre mondiale avait déjà commencé et que, en Asie du Sud-Est, continuait la seconde guerre sino-japonaise commencée en 1937, un groupe de pilotes volontaires américains avait rejoint les forces nationalistes chinoises pour combattre les japonais : le « First American Volunteer Group », surnommé les « Flying Tigers », les tigres volants. Tout cela avant Pearl Harbor, 7 décembre 1941. Tourné en 1942, Les tigres volants raconte la vie d’une des unités des « Flying Tigers », principalement avant Pearl Harbor, un peu postérieurement. Cette vie est clairement partagée en 2 volets : d’un côté les combats aériens, de l’autre la vie sur terre, avec les rapports entre le capitaine Jim Gordon, le chef très humain et charismatique de cette unité, et les hommes qu’il a sous ses ordres ainsi que les rapports de camaraderie et d’entraide entretenus au sein de cette unité. Avec les rapports, également,  entre l’unité et un dispensaire voisin dans lequel sont accueillis des orphelins chinois et qui est sous la responsabilité de Brooke Elliott, une infirmière avec qui Jim Gordon entretient une relation amoureuse. D’un aller-retour à Rangoon, Jim Gordon ramène 2 nouveaux pilotes dont les personnalités vont permettre de faire véritablement décoller le volet du film concernant les rapports humains : Blakie Bales, que Jim Gordon a beaucoup de mal à accepter dans son unité car, bien qu’ayant finalement été déclaré non coupable, il traine la double casserole d’avoir été alcoolique et accusé d’avoir été responsable de la mort d’un autre pilote ; Woody Jason, un ami de Jim, un excellent pilote mais un homme ingérable, arrogant, fanfaron, incontrôlable, qui ne semble intéressé que par les femmes (y compris Brooke Elliott !) et par la prime de 500 dollars allouée pour chaque avion ennemi abattu, un homme qui semble incapable de se fondre au sein d’une équipe et qui, dès son arrivée dans l’unité, accumule les bévues. Si vous connaissez bien le cinéma hollywoodien, vous devez vous douter qu’il y a de la rédemption dans l’air et … vous n’avez pas tort !

Le 7 décembre 1941, l’attaque de Pearl Harbor par les japonais a fait entrer les Etats-Unis dans la 2ème guerre mondiale. Qui dit guerre, dit patriotisme et, au cinéma, film de propagande. Sorti 10 mois après Pearl Harbor, Les tigres volants est, à n’en pas douter, un film de propagande, un film chargé de montrer au peuple américain l’héroïsme de ses soldats, prêts à sacrifier leurs vies pour la bonne cause, se lançant sans frémir dans des combats aériens malgré une grande infériorité numérique. Des soldats qui, dans le film, ne sont d’ailleurs pas vraiment des soldats des Etats-Unis puisqu’il s’agit de mercenaires américains venus défendre le peuple chinois contre l’envahisseur japonais. Sur un point précis et très important, Les tigres volants s’écarte considérablement de la vérité historique : les pilotes de l‘American Volunteer Group n’ont jamais combattu avant Pearl Harbor, la première mission du groupe ayant eu lieu le 20 décembre 1941, deux semaines après l’attaque. Il n’empêche : Les tigres volants, filmé par David Miller, un réalisateur sans génie mais très éclectique, est un film d’action intéressant, à la belle photo en noir et blanc du très réputé Jack Marta, et qui, paradoxalement, vaut davantage pour son volet d’une belle richesse touchant aux rapports humains que pour les scènes d’action, des scènes de combat souvent répétitives et trop longues. Dans le rôle de Jim Gordon, on retrouve le très patriotique John Wayne, alors âgé de 35 ans et qui va souvent endosser le costume du héros américain dans des films de guerre, lui qui aurait souhaité aller combattre en Europe et qui va souffrir longtemps des refus enregistrés à chaque tentative de sa part pour intégrer l’armée US : marié, 4 enfants, une blessure à l’épaule. On le retrouve fidèle à lui-même, avec sa démarche si particulière, campant parfaitement un chef d’unité chez lequel l’empathie n’est pas un vain mot. A ses côtés, c’est John Carroll, petite moustache de séducteur à la Clark Gable, qui interprète le rôle de Woody Jason et la très sensible Anne Lee, celui de Brooke Elliott, le seul rôle féminin important de ce film de guerre.

Le DVD

[4/5]

Les tigres volants sort simultanément en DVD et en Blu-ray. Il est probable que la galette Blu-ray donne une image encore meilleure du master HD mais, franchement, le DVD donne déjà un très bon rendu de ce film en noir et blanc, en particulier pour toutes les scènes terrestres du film. Le film n’est donné qu’en version originale, avec le choix d’y ajouter ou non un sous-titrage en français. Un supplément de 25 minutes vient compléter le film. Jean-François Dickely, critique de cinéma pour le site Culturopoing, apporte des précisions fort intéressantes sur 4 sujets : L’implication d’Hollywood durant la deuxième guerre mondiale, la carrière de John Wayne, celle de David Miller, le réalisateur de Les tigres volants, et ce que ce film a représenté pour Republic Pictures, le studio qui a produit ce film.

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