Test DVD : Les recettes du bonheur

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Les recettes du bonheur

Les recettes du bonheur couverure1Etats-Unis, 2014
Titre original : The Hundred-Foot Journey

Réalisateur :Lasse Hallström

Scénario : Steven Knight d’après le roman de Richard C. Morais
Acteurs : Helen Mirren, Om Puri, Manish Dayal, Charlotte Le Bon
Éditeur : Warner Home Video
Durée : 1 h 58
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie DVD/BR : 28 janvier 2015

 

Hassan Kadam a un don inné pour la cuisine : il possède ce que l’on pourrait appeler « le goût absolu »… Après avoir quitté leur Inde natale, Hassan et sa famille, sous la conduite du père, s’installent dans le sud de la France, dans le paisible petit village de Saint-Antonin-Noble-Val. C’est l’endroit idéal pour vivre, et ils projettent bientôt d’y ouvrir un restaurant indien, la Maison Mumbai. Mais lorsque Madame Mallory, propriétaire hautaine et chef du célèbre restaurant étoilé au Michelin Le Saule Pleureur, entend parler du projet de la famille Kadam, c’est le début d’une guerre sans pitié. La cuisine indienne affronte la haute gastronomie française. Jusqu’à ce que la passion d’Hassan pour la grande cuisine française – et pour la charmante sous-chef Marguerite – se combine à son don pour orchestrer un festival de saveurs associant magnifiquement les deux cultures culinaires. Le charmant village baigne désormais dans des parfums débordants de vie que même l’inflexible Madame Mallory ne peut ignorer. Cette femme qui était autrefois la rivale d’Hassan finira par reconnaître son talent et le prendre sous son aile…

Les recettes du bonheur 3

 

Le film

[3/5]

Un certain nombre de réalisateurs sont condamnés à cliver de façon quasiment systématique. C’est ainsi que le suédois Lasse Hallström est dans le camp de ceux dont les films plaisent au public et sont rejetés par la critique. Cette coupure s’est créée lentement, Ma vie de chien en 1985 faisant l’objet d’un large consensus, Gilbert Grape en 1993 voyant apparaître quelques bémols dans les critiques, bémols devenant très majoritaires avec Le chocolat en 2001. Avec Les recettes du bonheur, il était évident que la coupure ne pourrait qu’être très profonde : un film plein de bons sentiments avec tout ce qu’il faut pour draguer le public et tous les ingrédients susceptibles de hérisser les critiques. Les recettes du bonheur raconte l’histoire d’une famille originaire de l’Inde qui s’est vue contrainte de fuir son pays et qui, tout à fait par hasard, vient s’établir à Saint-Antonin-Noble-Val, une cité médiévale du Tarn-et-Garonne construite sur les rives de l’Aveyron. Son fils Hassan ayant manifestement un don pour la cuisine, Papa Kadam se met en tête d’ouvrir un restaurant indien à proximité du village. Pas de chance : la bâtisse qu’il décide d’acheter, si elle est parfaite pour un tel restaurant, se trouve juste en face du « Saule Pleureur », un restaurant de grande cuisine française, propriété de Madame Mallory, une veuve qui rêve de rajouter au moins une étoile Michelin à celle obtenue il y a 30 ans, du temps de son mari. Si on ajoute qu’une charmante jeune femme, Marguerite, travaille en tant que sous-chef au « Saule pleureur », on voit que cette situation de départ va permettre de ratisser large en matière de « rebondissements » scénaristiques : guerre des cuisines, coups fourrés, histoires sentimentales, renversements de comportement, etc. Toutefois, dans ce contexte, méfiance : Lasse Hallström, suédois d’origine, fait carrière depuis longtemps aux États-Unis et il n’hésite pas à pratiquer de temps en temps les pires défauts de ce cinéma. On ne peut donc s’empêcher d’être inquiet lorsque débute le film. A juste titre, parfois ! Par exemple, lorsqu’il s’agit des langues, domaine dans lequel le cinéma américain a presque toujours du mal à se montrer satisfaisant. C’est ainsi qu’on a Madame Mallory qui est jouée (très bien, d’ailleurs) par la comédienne anglaise Helen Mirren : son accent lorsqu’elle s’exprime en français laisse à penser qu’elle est d’origine britannique, mais alors pourquoi lui faire parler l’anglais avec une bonne pointe … d’accent français ! Autre scène « à l’américaine » : en plein milieu de la nuit, Hassan débarque de façon impromptue chez Marguerite. Croyez le ou non : dans la scène qui suit, on peut compter 6 bougies allumées sur la table autour de laquelle Hassan et Marguerite se sont installés ! Résultat : tout au long du film, on n’arrête pas de se laisser entraîner par certaines scènes très réussies du film, puis, l’instant d’après, de se trouver gêné, voire d’avoir honte, d’avoir ainsi marché, puis, quelques minutes plus tard, d’être gêné d’avoir été gêné, etc. Dans la distribution, à côté d’Helen Mirren, on retrouve dans le rôle de Papa Kadam l’immense comédien indien Om Puri, dont la filmographie dépasse les 200 prestations. Manish Dayal, américain d’origine indienne, et la québécoise Charlotte Le Bon forment le couple romantique dont on sait à l’avance qu’ils finiront ensemble. On notera aussi, lieu de filmage oblige, quelques comédiens français dans de petits rôles : Michel Blanc, Clément Sibony, Vincent Elbaz, … Quant à la musique, n’arrêtant pas de passer de la tradition indienne à la tradition occidentale, elle a été signée par A.R. Rahman, un des compositeurs les plus renommés à Bollywood, à qui on devait, entre autres, la musique de Slumdog Millionaire. Et quelle est cette voix de jeune fille, si fraîche, que l’on entend dans les chansons de type Bollywood ? Tout simplement l’immense Lata Mangeshkar, aujourd’hui âgée de 85 ans, reconnue par le Guinness comme détentrice du record du nombre d’enregistrements pour une voix : 25 000 ? 50 000 ? Verdict final : dans le contexte actuel, il serait mal venu de rejeter un film qui affiche ostensiblement son goût pour le vivre ensemble et l’acceptation de l’autre, quand bien même les cultures de départ sont très différentes, d’autant plus que Lasse Hallström montre dans plusieurs scènes ses grandes qualités de mise en scène. Dommage que, par ailleurs, il se soit trop imprégné de certains défauts du cinéma US.

Les recettes du bonheur 2

 

Le DVD

[4,5/5]

Le DVD que nous propose Warner Home Video a tout pour satisfaire les amateurs les plus exigeants. L’image de la version Blu-Ray est sans nul doute encore plus belle, mais celle de ce DVD est déjà de très grande qualité, ce qui est particulièrement important pour un film dans lequel les couleurs sont très importantes : les couleurs du marché de Saint-Antonin-Noble-Val, avec ses poivrons, ses courgettes, ses radis, ses fruits de mer, ses champignons ; les couleurs des plats cuisinés qui ne manquent pas de donner l’eau à la bouche. Même les scènes nocturnes sont réussies, ce qui n’est pas forcément évident sur un écran de télévision. Le DVD est au format 16/9, compatible 4/3, avec respect du format cinéma 2.35 : 1. On a bien sûr le choix entre VF et VO, en Dolby 5.1, avec ou sans sous-titrage, dont un sous-titrage pour sourds et mal-entendants. Notons aussi la possibilité, pour les malvoyants, de choisir une audio description 2.0 très précise. Ce qui est proposé en bonus est court, mais suffisant : « La recette, les ingrédients, le voyage », en VOST, nous raconte la genèse du film, produit par Steven Spielberg, Oprah Winfrey et Juliet Blake et nous présente les différents protagonistes. Durée totale : 15 minutes. Par ailleurs, cuisine oblige, 4 recettes présentées par l’Académie du Goût sont présentées en détail.

Les recettes du bonheur 1

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