Test DVD : Les nuits de Lucrèce Borgia

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Les nuits de Lucrèce Borgia

 
France, Italie : 1959
Titre original : Le notti di Lucrezia Borgia
Réalisateur : Sergio Grieco
Scénario : Carlo Caiano, Sergio Grieco
Acteurs : Belinda Lee, Jacques Sernas, Arnoldo Foà
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h48
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 30 décembre 1959
Date de sortie DVD : 13 septembre 2017

 

 

Dans les Marches du XVème siècle, le capitaine Alberici se présente à la cour des Borgia, à Urbino. Très vite, il tombe sous le charme de Diana d’Alva. Jalouse, Lucrèce Borgia les fait emprisonner tous les deux. Alberici parvient à s’échapper et à libérer Diana mais se retrouve face à César Borgia qui le provoque en duel…

 

 

Le film

[4/5]

Dès la fin des années 50, et encore plus largement durant les années 60, à la faveur de quelques productions internationales (franco-italiennes surtout), le cinéma français s’est laissé aller à une poignée de films flirtant volontiers avec le « bis » ou le cinéma de genre à tendance populaire. Les films de cape et d’épée et autres romances historiques ont donc largement fait la joie des cinémas de quartier, avec des films d’aventures très orientés « action et petites pépées », très influencés par le succès des « fumetti » (bandes dessinées populaires italiennes), qui inondaient littéralement le marché du divertissement à l’époque.

Si le genre est aujourd’hui malheureusement tombé en désuétude, le film de cape et d’épées a donc à son actif des dizaines de grands succès populaires tournés pendant les années 50/60 ; Les nuits de Lucrèce Borgia fait partie de cette mouvance, et en constitue même le parfait petit représentant, malgré un titre un peu racoleur fleurant bon la romance érotique dont nous régaleraient régulièrement les italiens durant les années 70. Réalisé en 1959 par Sergio Grieco, fier artisan ayant œuvré dans à peu près tous les genres du bis (Jules César contre les pirates, L’agent Gordon se déchaîne, Superman contre les robots, Ultime violence…), le film met en scène des acteurs en provenance de toute l’Europe : la cruelle Lucrèce est incarnée par la britannique Belinda Lee, le héros sans peur et sans reproche par le bondissant Jacques Sernas, tandis que l’objet de son amour pur et désintéressé prend les traits de Michèle Mercier, connue pour son interprétation d’Angélique, marquise des anges. L’Italie sera également à l’honneur avec des méchants impitoyables interprétés par Arnoldo Foà et Franco Fabrizi, tandis que le sympathique valet du héros sera incarné par Mario Tulli.

Sentant confusément que le genre est en déclin, Sergio Grieco prend le parti de mélanger les genres : ainsi Les nuits de Lucrèce Borgia slalome entre l’aventure, la comédie (à travers le personnage de Jacopo bien sûr, mais aussi avec le nain que l’on voit durant la séquence d’orgie chez les Borgia – possiblement interprété par Arnaldo Fabrizio), le film « historique » (on y croise plusieurs figures célèbres ayant réellement existé), l’érotisme très soft, et affiche même un soupçon d’horreur gothique, avec son final prenant place dans le somptueux « Parc des monstres » de Bomarzo. Bref, Les nuits de Lucrèce Borgia s’avère un plaisir populaire tout à fait premier degré au cœur de laquelle le spectateur trouvera son compte de spectacle old school, de tenues bigarrées, de bravoure, de trahison(s) et de sens du sacrifice. Son compte de sourires également, puisque le film n’évite pas le kitsch, et n’est pas forcément des mieux torchés par moments – mais rien ne viendra finalement gâcher le plaisir intense de renouer avec un genre aujourd’hui disparu, dont chaque nouvelle (re)découverte nous plonge dans la plus simple et la plus authentique des joies.

 

 

Le DVD

[4/5]

Les nuits de Lucrèce Borgia fait partie de la collection « Gaumont découverte en DVD » (ex- Gaumont à la demande), initiative de l’éditeur français de proposer toujours plus de DVD inédits, composant les masters avec les meilleurs éléments disponibles dans des éditions dénuées de suppléments mais proposées au prix tout doux de 12,99 €.

Le film de Sergio Grieco est donc proposé dans des conditions globalement satisfaisantes, au format Scope respecté et Dolby Digital 1.0 mono d’origine (VF uniquement). Le master n’est certes pas de première fraicheur (absence de remasterisation oblige, le rendu est largement perfectible, mais au moins, on peut être sûr qu’il respecte la granulation d’origine), l’encodage ne pose pas de souci particulier et la galette est en 16/9. Que demander de plus ?

On notera également que tous les films de la collection « Gaumont découverte en DVD » disposent également de sous-titres destinés aux sourds et malentendants. Bref, c’est du tout bon !

 

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