Le miracle de Berne
Allemagne : 2003
Titre original : Das Wunder von Bern
Réalisation : Sönke Wortmann
Scénario : Sönke Wortmann, Rochus Hahn
Acteurs : Louis Klamroth, Peter Lohmeyer, Johanna Gastdorf, Mirko Lang
Éditeur : Rimini Editions
Durée : 1h53
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 8 mars 2017
Date de sortie DVD : 7 mars 2017
Synopsis : Eté 1954, la Famille Lubanski, attend le retour du père, prisonnier de guerre en Union Soviétique. Depuis plus de 10 ans, Christa s’est occupée seule des enfants et Matthias, son fils de onze ans, a trouvé un père de substitution en Helmut Rahn, la star de l’équipe de football d’Essen. Quand l’équipe nationale allemande arrive en finale, Matthias veut absolument aller à Berne pour porter chance à son idole.
Le film
[3.5/5]
Lorsque, en juillet 1998, l’Equipe de France de football s’est imposée face au Brésil en finale de la Coupe du Monde, beaucoup ont cru pendant quelques mois, avec l’émergence du phénomène Black Blanc Beur, qu’un match de football pouvait modifier profondément les rouages d’un pays en le rendant capable de faire de son métissage une force collective. La suite a montré que c’était faire preuve d’un optimisme démesuré. Et pourtant, dans le passé, un pays s’était trouvé métamorphosé à la suite d’une victoire en finale d’une Coupe du Monde de football. Il s’agit de l’Allemagne qui, le 4 juillet 1954, s’est imposée à Berne contre la Hongrie dans ce qui est resté à jamais comme une des plus grandes surprises de l’histoire du sport. Considéré comme acte fondateur pour l’Allemagne, cette victoire a permis au peuple allemand, galvanisé par les commentaires radio et télévision de Herbert Zimmermann, de retrouver une fierté perdue suite à la défaite du Troisième Reich et a aidé le pays lui-même à amorcer le miracle économique qui en a fait la deuxième puissance économique mondiale à la fin des années 50.
C’est donc dans ce contexte que Sönke Wortmann place son film qui remporta un très grand succès auprès du public allemand en 2003. Trois volets principaux composent Le miracle de Berne. Le premier s’apparente à un constat social sur la situation de l’Allemagne 9 ans après la fin de la 2ème guerre mondiale. On y rencontre la famille Lubanski, dont le père, Richard, un mineur, a été retenu prisonnier en URSS pendant 11 ans et qui, à son retour, se montre complètement déboussolé et d’une sévérité sans borne avec des enfants dont il ne comprend pas le comportement. Durant son absence, sa femme Christa a ouvert un café, dans le fonctionnement duquel elle est aidée par leur fille Ingrid. Bruno, le fils aîné, a adhéré au Pari Communiste allemand et il joue de la guitare dans un groupe qui fait danser les soldats anglais et ses jeunes compatriotes. Quant à Matthias, le petit dernier, né alors que son père était en captivité, il se passionne pour le football et, tout particulièrement, pour Helmut Rahn, dit « Le chef », la star du club local, le RW Essen, un joueur très talentueux mais un peu fêtard qu’il vient réveiller les jours d’entrainement, un joueur qui le considère comme étant sa mascotte au point d’affirmer que sa présence est indispensable pour gagner les matchs importants.
Le deuxième volet est le volet comédie du film, avec le jeune couple formé par le journaliste sportif Paul Ackermann et sa pétulante épouse Annette. Quant au troisième, c’est bien évidemment celui consacré au football et à la préparation de l’équipe d’Allemagne puis à la couverture de son parcours en Suisse entre le 17 juin et le 4 juillet 1954.
En matière de réalisation, on ne peut pas dire que Sönke Wortmann fasse dans la sobriété. Le traitement est très hollywoodien, tous les effets étant convoqués pour faire grimper l’émotion chez les spectateurs : la musique qui accompagne le retour des prisonniers, les nombreux ralentis, l’épisode des lapins de Matthias, la rédemption du père lorsque sa femme arrive à le convaincre que son comportement nuit à l’équilibre de la famille, la tension qui monte lorsqu’on peut se demander si Matthias, le jour de la finale, arrivera à temps au stade de Berne pour jouer son rôle de mascotte auprès de Helmut Rahn, le ballon du match qui vient mourir dans les pieds de Matthias à son arrivée au bord de la pelouse, etc. etc. Sönke Wortmann va même jusqu’à déplacer des montagnes en installant de très hauts sommets et la longue montée d’un col à l’arrivée sur Berne en venant de Essen ! On pourrait donc craindre le pire, mais force est de reconnaître que tout cela fonctionne à la perfection et que l’émotion est vraiment présente quand bien même on est conscient de son caractère plutôt artificiel. Par contre, il n’y avait rien d’artificiel dans le fait que Helmut Rahn soit mort le 16 août 2003, le jour de l’avant-première du film. Ni dans le fait que, dans la vraie vie, Louis Klamroth, qui interprète le rôle de Matthias, soit le fils de Peter Lohmeyer qui joue son père.
Le DVD
[3/5]
La sortie de ce DVD coïncide avec la sortie en salles de ce film, jamais distribué jusqu’ici dans notre pays. Cette sortie en salles étant particulièrement confidentielle, ce DVD, visible en VO avec ou sans sous-titres français, va permettre au plus grand nombre d’approcher ce film. On peut certes regretter qu’il ne fournisse aucun supplément mais on se réjouira de la très bonne qualité de l’image et du son Dolby 2.0.