Le Manoir de la terreur
Italie : 1963
Titre original : Horror
Réalisateur : Alberto De Martino
Scénario : Sergio Corbucci, Bruno Corbucci
Acteurs : Gérard Tichy, Leo Anchóriz, Ombretta Colli, Helga Liné
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h30
Genre : Épouvante
Date de sortie DVD : 3 mars 2015
En France, à la fin du XIXème siècle, Emily Blackford retourne dans le château familial, habité par son frère. Entre la froideur de son frère, et les cachotteries de la gouvernante, les fantômes du passé ressurgissent : Emily est hanté par l’incendie accidentel qui a coûté la vie à son père. Mais il semble que ce dernier ne soit pas tout à fait mort. Et qu’il tient sa fille responsable de sa misère, s’étant promis de lui faire payer avant ses 21 ans. Soit avant 5 jours…
Le film
[4/5]
A ne surtout pas confondre avec le gros nanar éponyme signé Andrea Bianchi en 1981, Le manoir de la terreur, réalisé par Alberto De Martino en 1963, s’avère un « petit » film d’épouvante gothique tout à fait recommandable. Scénarisé par les frères Bruno et Sergio Corbucci, le film propose tout ce dont l’amateur de bandes gothiques se délecte avec passion : un château isolé cachant un secret mystérieux, une héroïne arpentant les couloirs en déshabillé vaporeux, une sublime photo noir et blanc signée Alejandro Ulloa… Tout le charme suranné des productions Hammer adaptées de Bram Stoker ou Mary Shelley est là, doublé d’une nette inspiration puisée dans les adaptations d’Edgar Allan Poe signées Roger Corman, tout autant que, formellement, d’une esthétique directement héritée des chefs d’œuvres gothiques signés Mario Bava ou Antonio Margheriti au début des années 60.
Le manoir de la terreur impose donc rapidement son cachet visuel autant que thématique, et s’il ne se démarque guère par son originalité, se révèle un superbe melting pot d’influences gothiques, mis en scène de façon soignée, avec un vrai sens du cadre doublé d’une indéniable attention portée à la gestion du rythme. Au final, le film d’Alberto De Martino s’avère de l’hydromel pour les connaisseurs, que dis-je, du miel, une sucrerie tout ce qu’il y a de plus délicieux et attachant.
Le DVD
[4,5/5]
Le manoir de la terreur est la troisième sortie de l’année 2015 (après La dernière maison sur la plage et Opération Goldman) pour Artus Films, qui fête ses dix ans d’existence en grandes pompes, pointure 45. Comme à son habitude, l’éditeur à fort accent du Midi nous livre une copie au format 1.66 respecté, et nous propose un master propre, aux contrastes soigné et à l’encodage sans faille, rendant un bel hommage (mérité) à la photo du film. Côté son, Artus nous offre non seulement la version originale italienne, mais également la piste française d’origine, les deux proposées dans des mixages mono de bonne facture. La VF est forcément un poil plus étouffée que sa consœur ritale, mais elle reste toujours parfaitement audible.
Dans la section suppléments, outre les habituelles bandes-annonces et galeries photo, on retrouvera à nouveau l’indispensable Alain Petit (qui devrait être anobli pour services rendus au cinéma de genre en France), qui se fend à nouveau d’une présentation du film riche et documentée dont il a le secret, et qui font, à force, tout le sel et l’intérêt des films édités par Artus Films. Riche en anecdotes, la mise en contexte de Sir Alaing nous apprend, entre autres, que le film d’Alberto De Martino partage non seulement le même titre que le film évoqué en tout début de chronique, mais également le même numéro de visa d’exploitation ! Surréaliste et édifiant.
