L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé
Canada : 2018
Titre original : Antrum – The Deadliest Film Ever Made
Réalisation : David Amito, Michael Laicini
Scénario : David Amito, Michael Laicini
Acteurs : Nicole Tompkins, Rowan Smyth, Dan Istrate
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h30
Genre : Horreur
Date de sortie DVD : 22 février 2023
Refusant d’accepter que sa chienne Maxine brûle désormais dans les fosses de l’enfer, le jeune Nathan, dévasté, est constamment tourmenté par des cauchemars et des visions infernales. Pour apaiser ses souffrances, Oralee, la grande sœur de Nathan, l’emmène dans les bois sinistres pour trouver l’endroit légendaire où Lucifer lui-même est tombé sur Terre lorsqu’il a été chassé du Ciel…
Le film
[3,5/5]
Le concept du « film maudit » qui tue tous les spectateurs l’ayant vu n’est pas nouveau : il est au centre de films tels que Ring (Hideo Nakata, 1998), Warning – Do not play (Kim Jin-won, 2019) ou La fin absolue du monde, l’épisode de la série Masters of horror réalisé par John Carpenter. Pour autant, on admettra que L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé bénéficie d’une construction et d’un concept amusant, qui le rendent finalement assez original. Réalisé par David Amito et Michael Laicini en 2018, L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé a fait le buzz il y a deux ans grâce à la plateforme Amazon Prime qui le diffusait. Le film avait notamment connu un écho inattendu sur le réseau social adolescent TikTok, avec la création d’un défi #AntrumChallenge qui consistait à se filmer en regardant le film afin d’enregistrer ses réactions.
L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé s’ouvre sur un documentaire donnant la parole à un certain nombre d’experts du cinéma fantastique qui reviendront sur Antrum, un film tristement célèbre qui tue – littéralement – ceux qui le regardent. On apprendra donc que ce film, décrit comme l’œuvre d’un cinéaste d’Europe de l’Est des années 70, n’a été projeté en salle que deux fois, mais qu’il est clairement entouré d’une aura obscure : mort des programmateurs de festivals qui l’avaient vu, incendie ou émeute dans les salles… Au bout de quelques minutes, la voix off nous apprend que la copie originale 35MM du film a été retrouvée, et que le film va nous être montré.
Avant la diffusion de L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé, un avertissement à la William Castle apparait d’ailleurs à l’écran : le film pourra provoquer chez certains spectateurs une anxiété extrême, des crises d’épilepsie ou de panique, voire carrément la mort. Le préambule et la mise en condition du spectateur sont donc franchement amusants, et contribuent à donner au film un cachet original et assez attachant. On aura ensuite droit au film à proprement parler, dans lequel deux frères et sœurs bien décidé à ouvrir un portail vers l’enfer afin de sauver l’âme de leur chien disparu.
Au cours de leur voyage au cœur des différentes strates de l’enfer, ils rencontreront notamment deux hommes préparant des offrandes au diable par le biais d’un taureau d’airain stylisé au cœur duquel ils font brûler leurs victimes. La reconstitution des années 70 est assez solide, avec des vêtements adaptés et un grain cinéma très accentué. Bien entendu, L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé met un certain temps à trouver ses marques, mais au fur et à mesure que le film avance, et que les images bizarres et autres pentagrammes démoniaques apparaissent aléatoirement dans le cadre, l’imagerie sinistre du film finit par s’avérer globalement efficace.
Le DVD
[4/5]
Le DVD de L’Antre – Le film le plus meurtrier jamais réalisé édité par ESC Editions est à l’image des habituelles sorties vidéo d’un éditeur décidément remarquable et parfaitement aguerri au format : la galette propose un impressionnant piqué et un encodage bien maîtrisé, doté de couleurs « vintage » parfaitement fidèles à la photo du film imaginée par Maksymilian Milczarczyk. En deux mots, le transfert compose parfaitement avec les limites du support DVD (on note certes une granulation un peu excessive durant les scènes nocturnes, mais il s’agit d’une des limites intrinsèques du format) et offre un spectacle très propre, sans écueil majeur à déplorer. Niveau son, la VF est proposée en Dolby Digital 5.1, avec une nette prépondérance laissée aux voix, qui n’empêche cependant pas une dynamique plus ample sur quelques scènes en particulier. Le fait qu’il n’y ait pas de VO n’est pas gênant durant les premières minutes du film, doublées en « voice-over », mais s’avère plus problématique durant le film à proprement parler. Dans la section suppléments, on trouvera la traditionnelle bande-annonce du film.
