Test DVD : La muraille de feu

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La muraille de feu

Italie : 1957
Titre original : La Gerusalemme liberata
Réalisateur : Carlo Ludovico Bragaglia
Scénario : Sandro Continenza
Acteurs : Francisco Rabal, Sylva Koscina, Livia Contardi
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h40
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 17 juin 1959
Date de sortie DVD : 4 mai 2021

Lors de la première Croisade, Godefroy de Bouillon et son armée s’apprêtent à assiéger Jérusalem, afin de la délivrer des infidèles. Le Croisé Tancrède fait prisonnier deux femmes : Herminie, la fille du prince d’Antioche, et Clorinde. Cette dernière se laisse séduire par Tancrède. Jalouse, Herminie la dénonce comme alliée aux musulmans…

Le film

[3/5]

Encore très peu connu dans nos contrées malgré sa sortie dans les salles françaises en 1959, La muraille de feu est un film de cape et d’épée italien réalisé par Carlo Ludovico Bragaglia. Si ce nom ne vous dit peut-être rien, Bragaglia fut cependant l’un des réalisateurs italiens les plus prolifiques dans le domaine du cinéma populaire – il réalisa en effet une soixantaine de films entre 1932 et 1962, notamment avec l’acteur Totò. A partir des années 50, il se spécialiserait dans le cinéma d’aventures, réalisant de nombreux péplums et films de chevalerie.

Sorti en Italie en 1957, La muraille de feu a la particularité d’être un « faux » film historique, adapté de « La Jérusalem délivrée » (La Gerusalemme liberata), un poème épique écrit au XVIème Siècle, et retraçant un récit largement fictionnel de la première croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Godefroy de Bouillon combattaient les musulmans (Sarrasins) afin de lever le siège de Jérusalem en 1099.

Les férus d’Histoire en seront donc pour leurs frais : La muraille de feu prend en effet de larges libertés vis-à-vis de la réalité historique, afin d’illustrer cet épisode des Croisades de la façon la plus romantique qui soit. Le film de Carlo Ludovico Bragaglia fait également preuve d’une bonne dose de prosélytisme, s’offrant quelques séquences pas piquées des hannetons afin d’illustrer son propos. On aura donc droit à une Clorinda – princesse-guerrière et fille du Roi de Perse – baptisée avant de mourir, ou à une scène finale de conversion de masse au cour de laquelle une gigantesque croix lumineuse apparait dans le ciel…

L’intrigue suivra donc le croisé Tancrède (incarné par Francisco Rabal, et vaguement inspiré de Tancrède de Hauteville) et son coup de foudre pour la belle Clorinde (Sylva Koscina), alors même qu’une autre princesse, Herminie (Livia Contardi), se consume d’amour pour lui. De son côté, le méchant moustachu Argante (Andrea Aureli) aime Clorinde, et Renaud (Rik Battaglia), un autre croisé, tombe sous le charme de la diabolique Armide (Gianna Maria Canale), qui se sert de lui mais finira également par réellement tomber amoureuse de lui – le charme français, que voulez-vous !

Bref, l’amour et le romanesque sont vraiment au centre du récit, et le tout est régulièrement rythmé par les petites batailles de circonstance, les duels, les beaux costumes et le carton-pâte, les deux armées qui s’opposent devant la caméra étant composées de quelques dizaines de figurants qui ne savent pas trop quoi faire de leurs lances et de leurs épées.

Quoi qu’il en soit, La muraille de feu s’avère dans l’ensemble un spectacle plutôt agréable. La photo signée Rodolfo Lombardi nous réserve occasionnellement de très jolies compositions de plans, Clorinde a de superbes tenues, et Argante fait le show grâce à ses nombreuses grimaces et la réalisation de Bragaglia est suffisamment enlevée pour que l’ennui ne pointe jamais réellement le bout de son nez. Couleurs vives, chevaux au galop, bagarres pour de rire, relecture de la réalité historique… En d’autres termes, l’idéal pour un dimanche après-midi en famille !

Le DVD

[4/5]

C’est donc à l’excellent éditeur Artus Films que l’on doit le plaisir de la découverte de La muraille de feu sur support DVD, au sein de sa collection « Chevalerie ». Niveau image, l’éditeur a dû composer avec le matériel existant, et bien entendu, ne proposera pas réellement de miracle du côté du master : si le film de Carlo Ludovico Bragaglia est bel et bien proposé au format Scope 2.35 respecté, la définition est clairement perfectible, et on ne pourra s’empêcher de remarquer de nombreux défauts liés à une mauvaise conservation du film (contrastes, piqué, taches…). Néanmoins, le résultat ne tient aucunement de la catastrophe technique, et conviendra parfaitement pour la découverte de ce sympathique petit film suranné. Côté son, VO et VF sont naturellement proposées en Dolby Digital 2.0, et bénéficient de mixages très satisfaisants.

Du côté de la section suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir le générique français du film, qui s’accompagnera d’une galerie de photos et de la bande-annonce de la collection « Chevalerie ». On trouvera également un livret de 24 pages rédigé par François Amy de la Bretèque et revenant sur le poème de Torquato Tasso ayant inspiré le film, avant d’aborder rapidement la représentation des Croisades au cinéma et, bien sûr, le film de Carlo Ludovico Bragaglia.

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