La confession
France : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Nicolas Boukhrief
Scénario : Nicolas Boukhrief
Acteurs : Romain Duris, Marine Vacth, Anne Le Ny
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h52
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 8 mars 2017
Date de sortie DVD : 12 juillet 2017
Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent. Intriguée, elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en question ses certitudes les plus profondes. Barny ne succomberait-elle pas au charme du jeune prêtre ?
Le film
[4/5]
Nicolas Boukhrief est un cinéaste ayant fait ses premières armes aux côtés de Christophe Gans, Doug Headline ou Christophe Lemaire, dans les colonnes de la revue Starfix. Mais contrairement à son confrère Christophe Gans, qui conserve une certaine « aura » prestigieuse malgré une infinité de projets avortés et d’échecs commerciaux, Nicolas Boukhrief semble avoir été oublié de tous, « maudit » en quelque sorte pour le cinéma, même si son style n’a cessé de s’affiner pour atteindre une élégance et un talent de metteur en scène que beaucoup lui envient aujourd’hui.
Après deux films de « jeunesse » (Va mourire –toujours inédit à ce jour en DVD– et Le plaisir et ses petits tracas) placés sous le signe de la fougue et du mouvement, Boukhrief s’est intéressé à différents aspects du polar français, avec Le convoyeur, Cortex et Gardiens de l’ordre. La mise en chantier de son film suivant serait plus compliquée, et sa sortie sur le territoire français pour le moins tumultueuse – Made in France subira de plein fouet le retour du bâton des attentats de 2015. Pourtant, avec Made in France, Boukhrief était parvenu à dépasser le simple exercice de style et imposait chez le spectateur une réflexion liée à l’observation de ses personnages et de leur discours, sans le moindre jugement ou prise de position.
Avec La confession, et alors qu’il aborde l’adaptation d’un roman déjà transposé à l’écran par Jean-Pierre Melville en 1961, le réalisateur prouve à nouveau que son cinéma est arrivé à l’âge de la maturité. Porté par des cadres somptueux et un duo d’acteurs en état de grâce, le film abandonne la forme du polar à laquelle le cinéaste était attaché depuis une quinzaine d’années, et parvient à développer au fil de son récit une profonde réflexion sur la foi et sur l’amour. Et le fait est que La confession ne souffre jamais de l’inévitable comparaison avec Léon Morin, prêtre. Au contraire, le film de Nicolas Boukhrief parvient à se démarquer subtilement de l’œuvre de Melville et trouve sans le moindre problème son propre ton, sa propre musique. Si bien sûr tout n’y est pas parfait (la construction en flash-backs atténue un peu la force du récit), l’émotion se révèle bel et bien au rendez-vous en fin de métrage – un joli tour de force de la part d’un cinéaste qui a décidément plus d’une corde à son arc.
Le DVD
[4/5]
En réunissant 209.000 français sur 265 copies, La confession n’a probablement pas rencontré le succès escompté par SND. La galette DVD éditée par M6 Vidéo nous offre cependant de découvrir le film dans d’excellentes conditions : le master, forcément récent, est naturellement en très bonne forme, les couleurs sont éclatantes, la définition et le piqué sont irréprochables, et rendent justice à la jolie photo du film signée Manuel Dacosse (Amer, L’étrange couleur des larmes de ton corps). Côté son, le film est proposé au choix dans des mixages Dolby Digital 5.1 ou Dolby Digital 2.0, le tout se révèlant d’un dynamisme certain et d’une très belle clarté.
Du côté des suppléments, on trouvera outre la traditionnelle bande-annonce une très intéressante rencontre entre Nicolas Boukhrief et l’abbé Amar, les deux intervenants devisant dans la bonne humeur de religion et de cinéma.