La Chapelle du Diable
États-Unis : 2021
Titre original : The Unholy
Réalisation : Evan Spiliotopoulos
Scénario : Evan Spiliotopoulos
Acteurs : Jeffrey Dean Morgan, Cricket Brown, Katie Aselton
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 1h35
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 7 juillet 2021
Date de sortie DVD : 13 octobre 2021
Une fille malentendante reçoit la visite de la Vierge Marie et peut soudainement entendre, parler et guérir les malades. Alors que les gens affluent pour assister à ses miracles, des événements terrifiants se déroulent. Sont-ils l’oeuvre de la Vierge Marie ou quelque chose de bien plus sinistre ?
Le film
[3,5/5]
Avant que l’ère Internet n’appelle Stephen King à régner durablement sur le genre, le créneau de la « littérature de terreur » se partageait encore entre plusieurs auteurs, ayant fait la joie des adolescents des années 90. Outre ceux du King donc, on pouvait dévorer des romans horrifiques signés Graham Masterton (la saga du « Manitou », le formidable « Apparition »), Clive Barker (les « Livres de sang », « Le jeu de la damnation ») ou encore James Herbert, auteur de la série des « Rats » ou encore de « Fluke ».
Les adaptations cinématographiques des romans de James Herbert sont peu nombreuses. Cependant, le hasard des sorties vidéo en France contribue ce mois-ci à remettre son œuvre sur le devant de la scène. En effet, en l’espace de deux semaines, les cinéphiles français ont pu voir ou revoir deux films adaptés de ses romans : Le Survivant d’un Monde Parallèle, adapté de « Survivant » (1976), ainsi que La chapelle du Diable, qui contre toute attente s’avère une adaptation tardive de « Sanctuaire » (1983), l’un de ses livres les plus populaires.
Mis en chantier par Sam Raimi et Robert Tapert sous la bannière de Ghost House Pictures, le projet La chapelle du Diable est porté par la personnalité d’Evan Spiliotopoulos, scénariste de plusieurs blockbusters, qui occupe d’ailleurs ici les postes de scénariste, réalisateur et producteur. Le récit s’inscrit dans la tradition d’un certain cinéma fantastique « religieux », se plaçant dans la mouvance de L’exorciste. Le centre du film n’est pas ici à proprement parler une possession, mais La chapelle du Diable brasse une flopée de symboles liés à l’église catholique, l’impression d’étrangeté générale étant renforcée par des sons étranges, des voix flottantes ou encore une entité démoniaque se déplaçant de façon désarticulée en adoptant des postures inhumaines.
L’originalité n’est donc certes pas le point fort de La chapelle du Diable, qui pour l’essentiel reprend des thèmes et des motifs déjà largement vus ailleurs par le passé. Pour autant, les spectateurs s’étant régalés de la lecture du livre il y a vingt-ans retrouveront avec plaisir les grandes lignes du roman de James Herbert, dont l’essentiel est ici parfaitement préservé, à quelques petits détails près. Le plaisir sera d’autant plus manifeste qu’Evan Spiliotopoulos se révèle un technicien habile, et que la photo du film signée Craig Wrobleski nous réserve régulièrement quelques plans formellement éblouissants.
Ainsi, si La chapelle du Diable ne s’avère jamais assez original pour développer une réelle « identité » qui le démarquerait du tout-venant, il s’agit néanmoins d’un film soigné, que les fans du genre apprécieront à sa juste valeur, et constituant une bonne porte d’entrée au genre si vous n’avez vu aucun film fantastique teinté de religion ces vingt dernières années. On notera également que le casting est composé de plusieurs « gueules » de cinéma que l’on aime tout particulièrement : Jeffrey Dean Morgan, qui s’éloigne de son registre habituel pour incarner un anti-héros convaincant, William Sadler, toujours impeccable et inquiétant dans la peau d’un prêtre en proie au cancer, et Cary Elwes, qui use et abuse de son air angélique et propre sur lui en interprétant un évêque aux motivations obscures.
Le DVD
[4/5]
Originellement annoncé à la fois en Blu-ray et en DVD, La chapelle du Diable ne sortira finalement qu’au format DVD en France. Si le DVD édité par Sony Pictures nous permet de découvrir le film d’Evan Spiliotopoulos dans des conditions tout à fait satisfaisantes, ses qualités techniques et la sublime photo de Craig Wrobleski auraient sans doute mérité un encodage en Haute-Définition pour être appréciées à leur juste valeur.
Pour découvrir le film en HD, il faudra donc se tourner vers la VOD, mais ne nous plaignons pas trop : en dépit d’un marché de la vidéo en chute libre, nous avons encore la chance en France de pouvoir toujours compter sur des éditeurs nous proposant de découvrir des films au format « physique », ce qui est n’est pas forcément évident économiquement parlant. C’est important à signaler, surtout si l’on tient compte de l’offre toujours plus attrayante en terme de films inédits disponibles en VOD/SVOD et du nombre toujours important de téléchargements illégaux tournant malheureusement autour des films de genre.
Il faut de toute façon admettre que Sony Pictures est plus que rodé au format, et nous propose une nouvelle fois un master sans faille avec cette édition DVD de La chapelle du Diable : définition, piqué et couleurs composent plutôt bien avec les limites d’un encodage en définition standard. Les contrastes sont très accentués. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 5.1, dans des mixages dynamiques et bien enveloppants, parfaits pour les séquences de flippe et les jump-scares.