Test DVD : Jessica Jones – Saison 1

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Jessica Jones – Saison 1

 
 
États-Unis : 2015
Titre original : –
Créateur : Melissa Rosenberg
Acteurs : Krysten Ritter, Rachael Taylor, Eka Darville
Éditeur : Marvel
Durée : 11h environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD : 7 décembre 2016

 

 

La super-héroïne Jessica Jones s’est reconvertie en détective privé. Hantée par un événement traumatisant de son passé, elle se cache à New York et se contente de sordides affaires adultère. Une nouvelle enquête va faire resurgir de vieux démons…

 

 

La saison

[5/5]

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le personnage, la série Jessica Jones est l’adaptation télévisuelle d’Alias, une (courte) série de comics créée par Brian Michael Bendis et Michael Gaydos et publiée entre 2001 et 2004, parallèlement au « run » que Bendis orchestrait aux côtés d’Alex Maleev sur la série régulière Daredevil (2001 – 2006). Étant donné la très forte influence qu’a pu avoir l’œuvre de Bendis et Maleev sur la série TV Daredevil produite et diffusée par Netflix, il n’était point étonnant de voir tôt ou tard débarquer ce spin-off.

Développée pour la télévision par Melissa Rosenberg (scénariste de tous les épisodes de la saga Twilight au cinéma), Jessica Jones reprend donc la noirceur à la fois réaliste et très teintée de « Film Noir » qui constitue la marque de fabrique de Brian Michael Bendis, et que Drew Goddard avait lui-même déclinée avec brio sur la première saison de Daredevil. La tâche de Rosenberg cela dit était plus aisée à priori que celle des auteurs sur la série consacrée à l’homme sans peur, qui devaient ré-imaginer les premiers pas du héros en les adaptant à notre époque, tandis que la série de comics de Bendis et Gaydos consacrée à Jessica Jones était plus ou moins déjà « prête à l’emploi ».

Cela n’enlève cela dit rien au mérite des auteurs du show, qui sont parvenus à livrer un spin-off qui s’avère au final au moins aussi bon, si ce n’est même meilleur, que la série dont il est dérivé. Car cette virée parmi les anti-héros de Hell’s Kitchen (l’héroïne n’a vraiment rien de la « justicière » traditionnelle) s’avère probablement la plus brillante et la plus « adulte » de toutes les séries de super-héros qui se tirent la bourre sur nos petits écrans depuis quelques années. Justement parce qu’à l’inverse des autres, elle ne met pas en scène une super héroïne classique mais une femme brisée, presque « normale », évoluant dans un monde où les super-héros sont mis en valeur grâce à leurs pouvoirs mais aussi à leur propension à protéger la veuve et l’orphelin. Jessica Jones n’est pas de ceux-là ; ce sont les événements qui la poussent à agir, elle les « subit » plus qu’elle ne les provoque. Dans la peau du personnage, Krysten Ritter s’amuse à casser son image de superficialité, et s’avère surprenante de douleur contenue. Face à elle, pour incarner Kilgrave (« l’homme pourpre »), David Tennant quant à lui se la joue haut en couleurs, son cabotinage contrastant nettement avec la sobriété du personnage du Caïd campé par Vincent D’Onofrio dans Daredevil.

Et même si l’on sait que Marvel tend avec son univers étendu (MCU) à progresser vers une optique plus sombre et désespérée (le choix des personnages intervenant dans les séries Netflix n’est pas innocent), la noirceur développée par Jessica Jones aura vraiment de quoi enthousiasmer, qui y verra sans doute la « renaissance » d’un certain esprit Marvel, malheureusement plutôt laissé de côté dans les productions de la Maison aux idées destinées au cinéma. Malgré les rebondissements et autres morceaux de bravoure qui rythment tout de même cette première saison, l’accent est vraiment mis sur les personnages, luttant contre leurs démons intérieurs plutôt que de se soucier du sort d’un monde et d’une société qui apparaissent comme de toutes façons irrécupérables. Une part d’ombre montrée sans l’ombre d’une concession par les auteurs de la série, qui se dirigent au fil des treize épisodes que compte la première saison vers un final qui en surprendra plus d’un. Un véritable coup de maitre, dont on attend de pied ferme la deuxième saison en 2018 ; en attendant, on retrouvera également le personnage de Jessica Jones en 2017, aux côtés de Daredevil, Iron Fist, Luke Cage, Elektra et le Punisher dans la série The Defenders.

 

 

Le coffret DVD

[4,5/5]

Côté DVD, Marvel nous propose avec ce coffret Jessica Jones – Saison 1 un ensemble d’excellente qualité : on est en présence d’un très beau master, forcément récent et d’une précision redoutable. La définition et l’encodage sont irréprochables, les couleurs et les contrastes très naturels, et malgré les très nombreuses scènes nocturnes, le tout ne pose pas le moindre souci technique. L’éditeur est clairement rôdé au support, et compose parfaitement avec les limites techniques intrinsèques du support en définition standard. Niveau son, les épisodes sont proposés en VF et VOST dans des mixages Dolby Digital 5.1 immersifs, dynamiques et finement spatialisés : du beau travail technique, rendant un bel hommage à la série diffusée sur Netflix.

Tout comme dans le cas de Daredevil il y a deux mois (lire notre article), on déplorera juste l’absence de suppléments, mais une fois de plus, la découverte de la série se suffit à elle-même, et cela lui permet de garder une aura de mystère…

 

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