Test DVD : Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

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Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

Espagne : 2022
Titre original : Inspector Sun y la maldición de la viuda negra
Réalisation : Julio Soto Gurpide
Scénario : Rocco Pucillo
Voix (VO) : Jesús Barreda, Andrea Villaverde, Catherina Martínez
Éditeur : Blaq out
Durée : 1h24
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 20 décembre 2023
Date de sortie DVD : 18 juin 2024

Inspecteur Sun, célébrissime araignée détective, embarque dans un hydravion pour San Francisco après avoir enfin capturé son ennemi juré, le Criquet Rouge. Pendant le vol, le meurtre du Docteur Bugsy Epinokeur l’entraîne dans une nouvelle enquête au coeur d’un complot qui menace à la fois le monde des humains et celui des insectes…

Le film

[3,5/5]

Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire est un film d’animation en provenance d’Espagne, sorti sur les écrans ibériques juste après les fêtes de Noël 2022, et s’étant planté au box-office dans son pays d’origine en n’attirant qu’un peu plus de 62.000 curieux. Un an plus tard, en France, il serait exploité sur un peu moins de cent copies à partir du 20 décembre 2023, et devrait composer avec la concurrence d’Aquaman et le Royaume perdu. Au final, le deuxième film d’animation de Julio Soto Gúrpide (après Deep en 2017) n’enregistrerait que 15.000 entrées, ce qui n’en fait pas un succès retentissant chez nous non plus.

Il faut dire qu’en France, on connaît finalement assez peu le cinéma d’animation espagnol, même s’il traverse régulièrement les Pyrénées pour atteindre nos salles. Pourtant, les espagnols aiment l’animation, et en 2022, année de sortie d’Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire en Espagne, plusieurs autres dessins animés « locaux » sortirent en salles chez nos voisins : Tad l’explorateur et la table d’émeraude, Unicorn Wars, Les démons d’argile, Black Is Beltza II : Ainhoa et Orkestra Lurtarra. Des films assurément très différents les uns des autres, s’adressant à tous les publics – une preuve s’il en fallait une de la vivacité du genre.

Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire raconte l’histoire d’une araignée aux allures d’Hercule Poirot chargée d’élucider un meurtre dans l’avion où il voyage. Il s’agit d’un film d’animation pour toute la famille, comme en témoigne le design coloré et sympathique des personnages. C’est aussi le cas de l’humour, même si les enfants seront probablement surpris d’entendre le mot « merde » au détour d’un des gags du film. L’animation est correcte, mais assurément modeste : l’ensemble n’affiche pas la finesse dans les textures et les mouvements à laquelle nous ont habitués les productions Pixar, Dreamworks ou Illumination.

Alors bien entendu, on est loin des canons du genre imposés par le cinéma américain, mais il y a une raison simple qui explique ce retard technique : le budget moyen d’un film d’animation américain est de 100 millions de dollars, le budget d’Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire est de 2,5 millions. A titre de comparaison, 2,5 millions, c’est la moitié du salaire versé à Amy Poehler pour le doublage de Joie dans Vice-versa 2. Heureusement, ce que le film de Julio Soto Gúrpide perd en maestria technique, il le gagne du côté de son scénario, qui s’avère plus complexe qu’il n’y paraît à première vue.

Comme on l’a dit un peu plus haut, Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire a l’âme d’un whodunit des années 30, et rappelle évidemment l’œuvre d’Agatha Christie. Le cadre est celui d’un voyage en avion, mais dont l’esthétique rappelle plutôt celle d’un luxueux paquebot de croisière, avec des suspects qui appartiennent à l’élite des insectes. Et bien que le « mystère » autour de la mort du Dr Epinokeur ait été légèrement atténué pour le public enfantin, il demeurera suffisamment solide élaboré pour tenir en haleine les adultes (large éventail de personnages, indices qui émergent au fur et à mesure…).

Cet esprit whodunit, associé à un rythme qui ne laisse aucun répit au spectateur, fait d’Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire une proposition originale et différente dans le petit monde de l’animation. De plus, le scénario sait exploiter les clichés autour de chaque archétype de personnage, de la brave apprentie-détective à la mystérieuse Femme Fatale que tout accuse mais qui cache un grand cœur. Il est intéressant de souligner que le fait de situer l’intrigue dans les années 30 permet de soulever des questions sur les différences de classes. Un bon moment !

Le DVD

[4/5]

Le DVD d’Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire édité par Blaq Out permettra aux plus curieux de découvrir le film de Julio Soto Gúrpide dans des conditions optimales. La compression est solide, la définition et le piqué sont d’une belle précision, et les couleurs ont une belle pêche, bref c’est du tout bon ! L’éditeur est rodé au format DVD, compose parfaitement avec ses limites, et nous propose une nouvelle fois un master sans faille. Côté son, VF et VO nous sont proposées en Dolby Digital 5.1, et dans les deux cas, l’ensemble est plutôt dynamique et bien spatialisé – les surrounds sont parfois surprenants, l’immersion au cœur du film est parfaite. On notera par ailleurs que Blaq Out n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de Home Cinema ou de barre de son : l’éditeur nous propose également un mixage VF/VO en Dolby Digital 2.0, qui s’avérera plus cohérent et équilibré si vous visionnez Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire sur un simple téléviseur. Pas de bonus.

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