Test DVD : Il n’y a pas d’ombre dans le désert

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Il n’y a pas d’ombre dans le désert

Israël, France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Yossi Aviram
Scénario : Yossi Aviram, Valeria Bruni Tedeschi
Acteurs : Valeria Bruni Tedeschi, Yona Rozenkier
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h37
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 28 février 2024
Date de sortie DVD : 16 juillet 2024

À Tel Aviv, Ori croise par hasard Anna, une écrivaine française, lors du procès d’un ancien Nazi. Il est bouleversé de reconnaître cette femme dont le souvenir le hante depuis qu’ils se sont follement aimés à Turin, 20 ans plus tôt. Mais Anna soutient qu’ils ne se sont jamais rencontrés. Peut-être qu’au milieu du désert, les choses deviendront plus claires…

Le film

[3/5]

Il n’y a pas d’ombre dans le désert est un film franco-israélien écrit et réalisé par Yossi Aviram, cinéaste israélien qui s’était fait remarquer avec son premier long-métrage, La Dune, en 2014. Le film nous invite à faire la connaissance d’Anna (Valeria Bruni Tedeschi), écrivaine à succès, qui se rend à Tel Aviv pour assister au procès d’un ancien nazi. Deux jours après, elle devra reprendre l’avion afin d’aller chercher son père (Jackie Berroyer), un rescapé des camps, qui doit témoigner au procès. L’empreinte carbone, visiblement elle s’en balek – il y a des causes plus importantes que la planète.

Durant les premières scènes de procès d’Il n’y a pas d’ombre dans le désert, Yossi Aviram mettra en évidence le fait qu’Anna est observée par un homme. Cet homme, c’est Ori (Yona Rozenkier) : sa mère témoigne également au procès en tant que victime. Mais là n’est pas le seul point commun entre Anna et Ori : quand ce dernier l’aborde à la sortie du tribunal, il lui affirme qu’ils ont vécu une histoire d’amour, leur idylle étant née lors de l’enterrement de Primo Levi à Turin en 1987. Anna n’en a aucun souvenir, et le spectateur pourra en effet émettre quelques doutes sur la véracité des déclarations d’Ori : Yona Rozenkier étant né en 1982, on peut raisonnablement douter du fait que Valeria Bruni Tedeschi, âgée de 23 ans en 1987, ait eu une relation amoureuse avec un jeune garçon de cinq ans.

Cette impression se confirme lors des séquences suivantes, durant lesquelles Yossi Aviram nous montre Ori en train de lire un roman d’Anna, dans lequel elle évoque son passé. Les scènes du film prenant place à Turin en 1987 sont présentées sous la forme d’un mélange entre prises de vue réelles et animation ; elles tendent à appuyer l’idée que la rencontre entre Ori et Anna n’est pas réelle, mais uniquement une vue de l’esprit du personnage. Il n’y a pas d’ombre dans le désert traite donc de deux intrigues : au procès prenant place à Tel Aviv se mêleront donc une réinterprétation des souvenirs personnels d’Anna – l’occasion pour Yossi Aviram d’aborder le thème de la mémoire, en confrontant la mémoire collective et la mémoire individuelle.

Dans sa deuxième partie, Il n’y a pas d’ombre dans le désert prend néanmoins un tournant narratif inattendu quand Ori « enlève » Anna à bord de son pick-up, l’emmenant dans le désert au lieu de la conduire à l’aéroport. Même si elle a – et ce à plusieurs reprises – l’occasion de fuir son ravisseur, elle reste à ses côtés, ce qui sera, pour lui, l’occasion de rechercher un squelette qu’il avait découvert quelques jours plus tôt dans le désert, et pour elle, de lire le roman qu’Ori a écrit, intitulé « Anna ». Et c’est à nouveau le rapport au passé qui réunira finalement les deux personnages, au rythme d’une poignée de twists narratifs abracadabrantesques, qui mèneront finalement le spectateur à la découverte de la « vérité ».

Le DVD

[4/5]

Sorti sur les écrans français en début d’année, Il n’y a pas d’ombre dans le désert n’est parvenu à attirer qu’un peu plus de 6.000 français dans les salles obscures. Comme il fallait s’y attendre, le film ne sort en vidéo que sur support DVD, sous les couleurs de Blaq Out. Cependant, à l’ère de Netflix et du tout numérique, on félicite tout de même l’éditeur de prendre la peine de sortir le film sur support physique. Surtout que techniquement, le DVD d’Il n’y a pas d’ombre dans le désert édité par Blaq Out s’avère excellent : la définition est exemplaire, les couleurs éclatantes, en deux mots, l’éditeur, rôdé au support DVD, nous propose un encodage maîtrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo. Côté son, le film nous est proposé en Dolby Digital 5.1 dans un mixage dans l’esprit du film, aux effets de spatialisation certes pas des plus nombreux mais toujours sympathiques et en totale cohérence avec ce qui nous est raconté. On notera également la présence d’un mixage stéréo en Dolby Digital 2.0, qui s’avérera probablement le meilleur choix plus clair et cohérent si vous n’utilisez pas de Home Cinema et visionnez Il n’y a pas d’ombre dans le désert le plus simplement du monde sur votre téléviseur.

Du côté des suppléments, on trouvera un entretien avec Yossi Aviram (23 minutes), qui reviendra sur l’origine du scénario et de sa collaboration avec Valeria Bruni Tedeschi. Il reviendra ensuite sur les influences du côté « procès » du film, sur le fait que son propre père incarne l’officier nazi, l’histoire de Primo Levi, la construction de ses personnages, etc. Intéressant !

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