Test DVD : HLM Pussy

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HLM Pussy

France : 2023
Titre original : –
Réalisation : Nora El Hourch
Scénario : Nora El Hourch, Éléonore Gurrey
Acteurs : Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h37
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 6 mars 2024
Date de sortie DVD : 10 juillet 2024

Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront choisir entre sauver leur amitié ou céder face aux pressions…

Le film

« Comment ne pas se montrer intéressé par un film ayant comme sujet les rapports post-MeToo dans une cité entre des adolescentes de 15 ans et les garçons du voisinage, ou, dit autrement, la rencontre du mouvement #MeToo avec de jeunes adolescentes d’une cité ? L’intérêt de HLM Pussy est a priori d’autant plus grand que Amina, Zibeb et Djenaba, les trois amies âgées de 15 ans dont on va suivre le combat, ont certes la même envie de se battre ensemble mais n’entendent pas le faire de la même façon. Question de culture familiale, question de situation sociale. En fait, Amina n’habite pas dans la cité, elle loge chez ses parents, père chirurgien, mère avocate, dans un quartier pavillonnaire et aisé de la ville alors que Zibeb et Djenaba habitent vraiment au cœur de la cité, entourées de garçons qui, souvent, ont tendance à vouloir imposer leur loi.

Lorsque Zineb est agressée par Zach, le meilleur ami de son frère qui cherche à l’embrasser de force, les 3 filles tombent d’accord pour piéger Zach en le filmant alors qu’il pense être seul avec Zineb. Par contre, c’est toute seule que Amina prend la décision de mettre la vidéo sur les réseaux sociaux. Certes, elle est consciente de la prise de risque mais « il n’y a pas de révolution sans prise de risque » et on peut considérer que son geste est dicté par l’éducation qu’elle a reçue, avec un père maghrébin qui insiste pour qu’elle soit à 100% franco-française. De plus, à titre personnel, c’est un geste qu’elle peut se permettre au vu de son éloignement de la cité mais c’est aussi un geste qui met Zineb et Djeneba en danger, ce que, bien sûr, elles n’apprécient pas. Pas facile de s’approprier un combat d’adultes quand on a 15 ans mais situation a priori intéressante pour les spectateurs ! Si on ajoute que les trois jeunes comédiennes Leah Aubert, Salma Takaline et Médina Diarra font preuve d’un talent indéniable, que Mounir Margoum et Bérénice Bejo sont excellents dans les rôles de Ahmed et Chantal, les parents d’Amina, on se dit que la messe est dite et qu’on est en face d’un très bon film. Eh bien, non, malheureusement ! Si le sujet est intéressant, si l’interprétation est de très bon niveau, le film pêche par une réalisation qui caricature, qui appuie les messages, qui les surligne, qui les répète et, si vous n’avez pas compris, on vous le refait. Vraiment dommage ! »

Critique de notre rédacteur Jean-Jacques Corrio. Découvrez-la dans son intégralité en cliquant sur ce lien !

Le DVD

[4/5]

Après une courte carrière en salles ayant attiré un peu plus de 20.000 spectateurs en France, HLM Pussy débarque au format DVD sous les couleurs de Blaq Out. Afin de rendre hommage au travail de Nora El Hourch, l’éditeur nous livre d’ailleurs une galette DVD purement et simplement irréprochable. La définition et les contrastes sont au taquet, composant intelligemment avec les limites d’un encodage en définition standard. Le tout nous est proposé sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique, et les couleurs respectent tout à fait les tonalités chaudes du film. Côté son, le film nous est proposé en Dolby Digital 5.1, à la spatialisation discrète mais efficace. On notera également la présence d’un mixage stéréo en Dolby Digital 2.0, probablement plus clair et cohérent si vous ne disposez pas de Home Cinema et visionnez le DVD le plus simplement du monde sur votre téléviseur. Du côté des suppléments, on trouvera un entretien avec la scénariste / réalisatrice Nora El Hourch (45 minutes). La cinéaste reviendra sans langue de bois sur la genèse du film en commençant par son titre, puis en revenant sur son parcours de vie, son expérience du viol alors qu’elle n’avait que vingt ans, son attachement à l’écriture, son premier court-métrage, les dix ans pour monter le film, et bien sûr l’expérience du long-métrage, du casting au tournage et à sa volonté de privilégier les plans longs afin de préserver l’énergie et le naturel de ses actrices.

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