Harka
France, Tunisie : 2022
Titre original : –
Réalisation : Lotfy Nathan
Scénario : Lotfy Nathan
Acteurs : Adam Bessa, Salima Maatoug, Ikbal Harbi
Éditeur : Blaq Out
Durée : 1h24
Genre : Drame
Date de sortie : 2 novembre 2022
Date de sortie DVD : 4 avril 2023
Ali, jeune tunisien rêvant d’une vie meilleure, mène une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali s’éveille à la colère et à la révolte. Celle d’une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre…
Le film
[3/5]
« Plus de dix ans après, que reste-t-il du Printemps arabe ? (…)
Cette histoire de trafic d’essence qui baigne ce premier long métrage de fiction de Lotfy Nathan, un réalisateur aux origines égyptiennes, né à Londres et vivant aux États-Unis, n’est sans doute pas anodine : Harka a été tourné à Sidi Bouzid, la petite ville tunisienne d’où est parti le Printemps arabe, le 17 décembre 2010, avec l’immolation de Mohamed Bouazizi, lui aussi marchand ambulant, devant le siège du gouvernorat. Plus de 10 ans après, que reste-t-il de ces moments d’espoir pour des populations vivant chichement, entourées par l’injustice et la corruption ? Pas grand-chose, semble-t-il, et c’est ce que nous montre Harka ! Harka, un mot arabe qui semble avoir de nombreuses significations, différentes peut-être d’un pays à l’autre.
D’après le réalisateur, harka signifie brûler mais désigne aussi, en argot tunisien, un migrant qui traverse illégalement la Méditerranée en bateau. Deux significations qui collent parfaitement avec le film : d’un côté, une histoire inspirée par Mohamed Bouazizi, de l’autre, un personnage principal qui rêvait de partir vers l’Europe.
Le tableau que dresse Lofty Nathan de la Tunisie d’aujourd’hui est désespérant, et, même si son film, tourné en 35 mm, souffre un peu d’hésiter entre conte pour adultes, ce à quoi fait penser l’utilisation en « voix off » de la voix de la sœur d’Ali, et brûlot politique, il arrive à nous faire entrer en sympathie avec le personnage d’Ali. Présenté dans la sélection Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes, Harka a permis au comédien Adam Bessa, l’interprète du rôle d’Ali, d’obtenir un Prix d’interprétation amplement mérité. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Jean-Jacques Corrio. Découvrez-en l’intégralité en cliquant ici !
Le DVD
[4/5]
C’est sous les couleurs de Blaq Out que l’on aura l’opportunité de découvrir Harka au format DVD. Comme à son habitude, l’éditeur nous propose un master techniquement très solide, composant de façon habile avec les limites d’un encodage en définition standard. Les couleurs sont lumineuses, les contrastes, la définition est irréprochable et le piqué étonnamment précis, malgré quelques baisses de régime dans les scènes les plus sombres. Coté enceintes, la version arabe (VOST) est proposée en Dolby Digital 5.1, dans un mixage privilégiant les ambiances discrètes plutôt que la spatialisation à tout crin. Mais Blaq Out n’oublie pas non plus les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de Home Cinema : en plus de la piste multicanal, l’éditeur nous propose un mixage Dolby Digital 2.0 du film, plus cohérent si vous visionnez Harka sur un « simple » téléviseur.
Dans la section suppléments, Blaq Out nous propose de nous plonger dans un entretien avec l’acteur Adam Bessa (16 minutes), qui reviendra sur sa rencontre avec Lofty Nathan ainsi que sur le tournage du film. Intéressant !