Gloria Mundi
France : 2019
Titre original : –
Réalisation : Robert Guédiguian
Scénario : Robert Guédiguian, Serge Valletti
Interprètes : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier
Editeur : Diaphana Edition Vidéo
Durée : 1h47
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 27 novembre 2019
Date de sortie VOD : 7 avril 2020
Date de sortie DVD et Blu-ray : 2 juin 2020
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria.
Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie…
En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.
Le film
[4/5]
L’éditeur Diaphana Edition Vidéo avait choisi le 7 avril pour sortir Gloria Mundi en DVD et en Blu-ray. En attendant des jours meilleurs, c’est en VOD, à cette même date, que ce film a fait sa première sortie en dehors des salles. Les jours étant redevenus quelque peu meilleurs, la sortie en DVD et en Blu-ray va pouvoir se faire. Ce sera le 2 juin.
Tout comme Sorry We Missed You, le dernier film de Ken Loach, son jumeau britannique, Gloria Mundi, le dernier film de Guédiguian, est un film très pessimiste. Tout comme Ken Loach, Guédiguian nous montre un monde économique de plus en plus inhumain, dans lequel il n’y a plus de lutte des classes mais une lutte, individualiste, à l’intérieur d’une des classes, celle des gens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Des gens qui sont arrivés au point d’oublier toute solidarité, voire d’enfoncer leurs congénères pour essayer de s’en sortir. Dans les deux films, c’est au travers des répercussions du néo-libéralisme sur une famille que se fait l’analyse de leurs réalisateurs. Une famille beaucoup plus nombreuse chez Guédiguian que chez Loach, mais, dans les deux films, cette famille a du mal à résister, à rester soudée. Dans les deux films, le phénomène de l’auto-entreprenariat style Uber est fustigé, avec cette fausse impression donnée à des travailleurs d’une liberté retrouvée. Dans Gloria Mundi, on a même droit à un événement qui montre le degré de pessimisme de son réalisateur : le personnage interprété par Ariane Ascaride refuse avec force de faire grève aux côtés de ses collègues immigrés. Une première dans sa carrière ! Par ailleurs, Guédiguian nous fait de nouveau visiter Marseille, mais ce n’est plus le quartier de l’Estaque qui est mis en valeur, mais un mélange de vieux quartiers populaires et du quartier de la Joliette, devenu un quartier d’affaires sous le nom d’Euroméditerranée. On retrouve toute la « famille » de Guédiguian dans Gloria Mundi : le dramaturge Serge Valletti, qui en est à sa 3ème participation à l’écriture d’un scénario avec le réalisateur, le Directeur de la photographie Pierre Milon, le monteur Bernard Sasia et, bien sûr, toute la troupe de comédien.ne.s : Ariane Ascaride (Prix d’interprétation à Venise pour son interprétation dans ce film), Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin, Lola Naymark et Grégoire Leprince-Ringuet.
Vous pouvez aller lire ici la critique écrite par Tobias au moment de la sortie en salles de Gloria Mundi.
Le DVD
[4/5]
Un DVD qui, une fois de plus, fait honneur à Diaphana. Rien à redire en ce qui concerne l’image qui rend grâce à la volonté de Guédiguian de nous faire visiter le Marseille contemporain. En ce qui concerne le son, on est dans le plus grand classicisme : Choix entre 2.0 et 5.1, possibilité d’audiodescription pour les aveugles et les mal voyants, possibilité d’opter pour un sous-titrage pour les sourds et malentendants.
Le bonus proposé dans le DVD est particulièrement intéressant. Il s’agit de Une manière de regarder, un documentaire de 40 minutes réalisé par la journaliste Isabelle Danel sur le tournage de Gloria Mundi. Robert Guédiguian y tient bien sûr un rôle important et on retient particulièrement le fait que, s’il parle énormément aux comédiens lors du tournage, il s’oppose à une direction d’acteurs de type hyper directive, « quand on fait comme si l’acteur était idiot et qu’il fallait lui expliquer ce qu’il faut qu’il fasse ». Tout au contraire, il passe son temps à dire oui ou non aux propositions qui lui sont faites par les comédiens tout au long des journées de tournage.