Gemma Bovery
France : 2014
Titre original : –
Réalisateur : Anne Fontaine
Scénario : Anne Fontaine, Pascal Bonitzer
Acteurs : Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Isabelle Candelier
Éditeur : Gaumont Vidéo
Durée : 1h39
Genre : Comédie romantique
Date de sortie cinéma : 10 septembre 2014
Date de sortie DVD/BR : 21 janvier 2015
Martin, ex-bobo parisien, reconverti en boulanger d’un village normand, a gardé de ses ambitions de jeunesse une forte capacité d’imagination et une vive passion pour la grande littérature, notamment pour celle de Flaubert. Lorsqu’un couple d’Anglais, Gemma et Charles Bovery, aux noms étrangement familiers et dont les comportements semblent inspirés par les héros de Flaubert, vient s’installer dans le village, pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir le destin de ces personnages. Mais la jolie Gemma n’a pas lu ses classiques et entend bien vivre sa propre vie…
Le film
Comme Woody Allen, Fabrice Luchini s’est depuis quelques années composé une image publique qu’il recycle ad vitam dans les films dans lesquels il choisit de jouer. De fait, en réalité, il ne change littéralement jamais de registre, semblant enchainer à peu près toujours le même rôle depuis 15 à 20 ans. Quand bien même on lui confierait un rôle de maçon portugais ou de mariachi mexicain, on est convaincus qu’il arborerait toujours la même désinvolture et le même look bobo, couplé à un air de chien battu constamment hébété, qui fonctionne certes dans certains films, mais qui, selon les rôles, peut aussi amener un léger frein à l’identification du spectateur. Dans Gemma Bovery par exemple, il joue certes un « ex-bobo » passionné par Flaubert, mais avant tout, il incarne un boulanger normand. Un boulanger toujours propre sur lui, impeccable, n’arborant pas le moindre grain de farine sur le corps ou même la blouse, et que ses horaires de travail n’empêchent en rien d’avoir une vie sociale active, invité à droite et à gauche le soir et le midi. Autant dire que le réalisme n’est point de rigueur dans le film d’Anne Fontaine.
Adapté du roman graphique de Posy Simmonds, Gemma Bovery se veut surtout et avant tout une ode filmée à Gemma Arterton, qui va perturber l’équilibre mental et amoureux de Luchini boulanger. La photo de Christophe Beaucarne est superbe, la musique de Bruno Coulais prête à la rêverie et Luchini fait son numéro habituel, tout cela laissant le champ libre à Anne Fontaine pour laisser s’écouler tout doucement son récit, sur un rythme lent, indolent, servant la soupe à ses acteurs et leur laissant parfois l’opportunité d’occuper quelques instants l’espace du cadre avec une grâce, un charme et une élégance qui leur sont propres et qui devraient sans peine séduire les amateurs de cinéma champêtre et doucereux, tout en laissant de marbre ceux qui ne goutent que modérément ce genre de flâneries cinématographiques.
Le DVD
[4/5]
Le DVD édité par Gaumont fait honneur au petit film d’Anne Fontaine : le master est récent et d’une belle précision et d’un joli piqué, et si les couleurs manquent globalement légèrement de pep’s, la compression est maitrisée et compose avec les limites évidentes d’un encodage DVD. Côté son, la piste Dolby Digital 5.1 joue la carte de l’ambiance, sobre et parfaite.
Du côté des suppléments, outre les habituels bande-annonce et teaser du film, Gaumont nous propose un making of d’une vingtaine de minutes. Articulé autour des interventions croisées d’Anne Fontaine, Posy Simmonds et Gemma Arterton (qui s’exprime en français), ce court sujet dresse un état des lieux des motivations de l’équipe, du roman-graphique jusqu’au tournage proprement dit. Quelques images volées sur le tournage émaillent l’ensemble. Léger et plaisant.